17 octobre 2023

Loopings

Ces jours-ci ressemblent aux suites de mon précédent Covid - épuisement constant, angoisse diffuse, sommeil fracassé, maux de tête récurrents, vagues de tristesse irrépressible - pas toujours sans raison, mais parfois, si. Il y a une citation qui me trotte dans la tête, je n'arrive pas à la reconstituer, mais c'était quelque chose comme "...ce n'était donc pas le gris qui changeait selon la lumière mais l'humeur du peintre...", et voilà, j'ai le regard gris ces temps-ci, un regard voilé, l'émotion à fleur de peau. Ce soir, j'ai allumé une petite bougie, offerte par YoYo pour mes 50 ans. Un besoin instinctif de chaleur et de lumière.

Il semblerait qu'il y ait peut-être une raison hormonale à tout cela, un virage un peu trop brutal pour que le corps s'adapte en douceur vers la ménopause - peut-être, mais peut-être pas seulement. C'est l'exact revers de la médaille du nouvel élan, une inquiétude, un découragement, un espace-temps qui favorise la lente remontée de ce que j'ai mis de côté pour continuer d'avancer toutes ces années. Des souvenirs, des images, des émotions ressurgissent, plus intacts que je ne l'aurais espéré. Notre inconscient sait, c'est fou : en écrivant ce billet, je prends soudain conscience de ceci : nous sommes le 17 octobre. Il y a quatre ans, Hugo décidait de quitter cette vie - la vague de chagrin,  la petite bougie s'éclairent autrement...

Je me suis si souvent entendue le dire à l'un ou l'autre de mes patients - c'est parce que vous êtes maintenant en sécurité qu'il y a en vous la place pour laisser émerger ce qui demande encore à guérir. 

(Et puis, en médecine chinoise, la ménopause est pensée comme un second printemps, l'ouverture d'un nouveau cycle).