Hier je suis allée voir Simple comme Sylvain, cette comédie douce-amère sur un improbable couple entre une prof de philo et un menuisier. La réalisatrice aussi s'intéresse à la philo, et en profite pour disserter sur les formes et les impasses de l'amour... Est-ce qu'il y a une troisième voie entre les amours conjugales qui s'étiolent au mieux en amitiés somnolentes dans un quotidien tue-désir et les coups de cœur (et/ou de cul) sans territoires communs ni projets imaginables ? Mais à quoi bon faire des projets, si tout est voué à se défaire ou à devenir un trompe-l’œil ? Est-ce que les amours sans engagement seraient finalement plus profondes qu'il n'y paraît, parce que l'absence de dépendance, de conventions obligerait à plus de respect et à plus de créativité, et à une forme d'honnêteté sur la fragilité des liens et des êtres ? Mais aussi, est-ce qu'il n'y a pas une forme de paresse, ou de lâcheté (et la garantie de déceptions récurrentes) dans le fait de ne pas chercher à construire quoi que ce soit ? Et puis, c'est quoi le bon dosage ressemblances sécurisantes / différences inspirantes ? Je ne sais pas... toujours pas !