Ce qu'elle redoute aussi c'est la perte de la maîtrise. Elle se demande comment elle va pouvoir se repérer et manoeuvrer dans ce nouvel univers. Mais ce qui est plus grave et qu'elle soupçonne, c'est que le changement ne va pas s'arrêter et qu'elle n'a aucune garantie de la stabilité du système relationnel nouveau qui va être instauré.
Elle a raison : accepter le changement, c'est accepter qu'il soit permanent, que plus rien ne soit figé, sinon la vie qui a recommencé à proliférer retournera à la pourriture. Bien plus, c'est admettre de ne pas être le centre ; c'est plutôt entrer dans un mouvement qui nous donne une place, laquelle se modifiera sans cesse en fonction du temps, des circonstances et des personnes. Changer, c'est donc peu ou prou se laissser faire par une mobilité sans relâche.
François Roustang, Savoir attendre
Elle a raison : accepter le changement, c'est accepter qu'il soit permanent, que plus rien ne soit figé, sinon la vie qui a recommencé à proliférer retournera à la pourriture. Bien plus, c'est admettre de ne pas être le centre ; c'est plutôt entrer dans un mouvement qui nous donne une place, laquelle se modifiera sans cesse en fonction du temps, des circonstances et des personnes. Changer, c'est donc peu ou prou se laissser faire par une mobilité sans relâche.
François Roustang, Savoir attendre