23 septembre 2008

Regard neuf

L’écoute qui cherche à vouloir maîtriser le discours de l’autre et qui déjà fige le propos de l’interlocuteur ou sa position, le met à une place présupposée en le guettant dans un scénario ou des comportements attendus. Elle induit souvent l’autre dans une direction en obstruant de ce fait l’instant de l’échange. C’est souvent une peur de l’inconnu, voire de la mort, qui dicte ces attitudes. (…) La relation par définition est mouvante, elle est le produit du rapport entre les êtres, des énergies en présence, qui sont toujours en mouvement. (…) Autrement dit, il faut se présenter dépouillé d’évidences, d’a priori, pour donner une chance à la nouveauté, à l’inattendu d’une situation. Afin de donner une chance à l’autre pour nous surprendre, pour nous étonner, et le découvrir différent de la façon dont on le percevait.

Michèle Taïeb, Improviser