08 janvier 2010

Grosse colère

...à entendre un principal de collège néfaste et fascisant plaisanter grassement sur le fait qu'on ne parle pas de pédagogie ici avant le café. Après non plus, dans cet établissement - parce que chacun y est bien trop occupé à sauver sa peau, comme il le peut.

...à entendre l'heure suivante un adolescent repéré l'année dernière comme fragilisé - papa subitement décédé d'un arrêt cardiaque, fratrie de 7 enfants, mère évidemment désorientée, et qu'on a quand même mis dans une classe où il est quasiment impossible de travailler, tant elle regroupe d'enfants en grande difficulté.

Un adolescent intelligent - bien assez pour reconnaître qu'il participe désormais au bordel ambiant - mais aussi qu'il aurait aimé avoir davantage de travail (je m'agite quand je m'ennuie parce qu'on va trop lentement, ou quand je suis trop en colère de ce qui se passe), qu'il faudrait que les professeurs tiennent un minimum compte des lacunes de la classe plutôt que d'imposer le programme de l'année quand les bases ne sont si évidemment pas acquises, ou que hors les classes européennes, point de salut... et qu'il n'y aura pas accès.

Il a raison. Sur tous les points. Il n'est pas le seul, à souligner les violences de l'institution, le mensonge sur l'égalité des chances. Il n'est pas le seul non plus, à savoir reconnaître la valeur des professeurs qui néanmoins continuent à travailler, à encourager, à tirer vers le haut - ou tout simplement (!), qui les respectent (et ceux-là n'ont généralement guère de mal à se faire respecter en retour, même dans les classes réputées difficiles).

A sa place - à leur place - je me dis parfois que j'aurais envie de foutre le feu.