05 mai 2010

Darshan

Sans voix. Chez Zingaro, la poésie, la démesure et la beauté, sous des formes toujours renouvelées, sont la norme. Mais là... le dispositif scénique, l'inventivité visuelle, la musique - empruntée aux répertoires spirituels de tous les lieux et temps, les chevaux - irréels à force de beauté - amènent à la création d'un langage à part entière - une langue qui parlerait directement à l'âme. C'est cela - un langage qui toucherait sans intermédiaire l'émotionnel et le spirituel. Bien sûr, on pourrait décortiquer la magie, voir comment elle est bâtie - techniquement, musicalement, culturellement - nombre des grands mythes de l'humanité sont évoqués, convoqués mais... même si on y parvenait, on n'en aurait rien dit. Rien dit du silence plein qui m'habitait après la représentation, rien dit des larmes jaillies au passage d'un grand cheval blanc sans cavalier sur un choral de Bach - inoubliable.