08 juin 2012

Rendez-vous

Chaque année (la précédente, c'était là), nous nous retrouvons à 7 ou 8 - un petit groupe qui chemine ;-) - c'est un peu vrai, je nous vois comme des marcheurs sur des routes différentes, mais qui se croisent une fois l'an pour dire les joies et les peines, échanger tous azimuts bonnes idées et galères, les histoires de vie se mélangent, les nôtres et celles de ceux que nous accompagnons, les renoncements nécessaires et les projets à venir se partagent aussi.

Petite joie supplémentaire pour moi cette année, celle de recevoir tout ce petit monde dans ma maison - un nouvel avatar de mon fantasme à la "Clé sur la porte", et beaucoup de douceur au sens figuré comme au sens propre : nougats, galettes, guimauve, chocolats, bons vins, fleurs, bougie parfumée et petits "sent-bon" pour la maison... Un groupe à géométrie variable en fonction des impératifs de chacun, et pourtant une vraie cohérence d'un temps à l'autre - balade à Vélib, repas partagés, petits déjeuners à rallonge, couchage en dortoir improvisé, échanges de bons livres, films à voir, tuyaux de tous ordres, et ce qui nous relie, les souvenirs d'une formation qui nous aura tous fait bouger dans nos vies.

Vu l'expo Helmut Newton - un peu déçue pour ma part, tant l'esthétique porno chic est devenue tristement banale dans la publicité. Par contre, j'ai pris plaisir à observer, dans la salle la plus représentative des fantasmes du maître, non pas les images mais les visiteurs - fascination, dégoût, excitation, airs faussement blasés - comme si cette mise en scène du pouvoir dans le rapport au corps et à la sexualité ne pouvait pas les atteindre, ne les concernait pas...

La balade qui a suivi dans la lumineuse forêt de Buren - malgré un ciel voilé, les jours de soleil doivent être féeriques - m'a semblé une vraie bouffée d’oxygène, un temps suspendu, un peu contemplatif, enfantin aussi - jeux de reflets, lumières multicolores, un pur bonheur.

Et le soir, ce cadeau inespéré - dans un petit restau iranien complètement paumé mais que je savais chaleureux, danser avec le groupe manifestement familial qui fêtait je crois un anniversaire ce soir là. Le lendemain, Les femmes du bus 678 nous ont rendus à la tragique réalité des femmes d'Orient, mais samedi soir, c'était juste... la fête.