16 novembre 2012


...souviens-toi de moi comme je me souviens de toi, laisse-moi te faire la liste de ce qui sera important dorénavant, ne jamais obéir, c'est la première injonction, et jeter tous les écrits qui ne dérangeront pas tes parents (...), et puis aussi accentuer tous tes défauts jusqu'à ce qu'ils deviennent des qualités (...), permets-moi de te suivre et de souffler à ton oreille, et de réactiver à tout instant cette belle colère que je sens sourdre en toi, qui est une belle et saine colère, sans aigreur et sans la moindre frustration, une colère généreuse et scandaleuse, laisse-moi t'accompagner, te bousculer, et laisse-moi ne pas te permettre de t'assoupir en confondant la beauté d'un instant avec la promesse d'un ravissement permanent.

Véronique Ovaldé