17 juillet 2017

Familiens

C'était une semaine salvatrice - reprendre un peu de forces avant de remonter sur le ring. Il était  plus que temps, je commençais à me sentir dérailler. Une semaine dans une grande maison familiale - avec trois générations, des chevaux, un chien et un chat, un piano désaccordé et un grand jardin plein de fleurs, hortensias, roses, agapanthes. Une semaine pour ne rien faire, dormir enfin, tard le matin, à nouveau un peu en début d'après-midi. Je n'avais pas dormi comme ça depuis si longtemps...

Les maisons me font du bien. Ce besoin d'une coquille, d'un endroit où me poser, où me laisser porter ne serait-ce que quelques jours. Cette impression qu'elles sont faites pour durer toujours, qu'il existe un endroit où revenir. A fortiori quand elles sont, comme celle-ci, emplies d'objet qui témoignent de la continuité des générations. Bien sûr, ce n'est pas vrai : les maisons sont vendues, rachetées, transformées, au fil des cycles de vie. Mais y croire apaise mon cœur, me donne à rêver de trajectoires plus douces, d'une paix possible.

Dans cette maison cette fois, trois moments d'émotion joyeuse :

Le moment des noms : comment appeler ces devenant-proches ? Comment être appelée ? Que dit le nom que l'on a , ou celui que l'on donne, de la place qui nous est faite ? Cette semaine, les parents de Ronan sont devenus Tad et Manée ; ça me plaît, ça sonne tendre sans être trop familier. Et pour ses neveux, après quelques hésitations : Lucile ? Tante Lucile ? tutoiement ou vouvoiement ? je suis devenue Tante LuLu, ce qui me ravit absolument : le parfait équilibre entre le formel Tante qui sied à la famille et le non-conformisme affectueux qui me va bien.

A un moment où Tad - donc ! - évoquait Léo, et sa ribambelle de petits-fils, tous ces garçons ! il a ajouté en souriant, presque à mi-voix -  "Maintenant il y a aussi une petite fille ! Mais en ce moment, elle est en réparation." Je n'ai pas osé l'embrasser, mais j'étais émue aux larmes.

Et puis, un câlin spontané avec Oriane et Ronan dans la cuisine - là aussi, beaucoup de tendresse...