Ce matin j'ai eu un élan de joie en écoutant un podcast sur l'amour aujourd'hui (il me reste encore quelques épisodes à découvrir), une femme témoignait d'une relation longue et belle, mais jamais définie comme une relation de couple, qui accompagne sa vie depuis de nombreuses années, indépendamment de ce que l'un et l'autre vivent – ou non, suivant les périodes – de leur côté. Un lien magnifique, qui ne se fracasse pas contre quelque devoir ou quotidien que ce soit, qui reste, après des années un désir, un libre choix, un élan.
Elle en parlait comme de sa plus belle histoire d'amour – tellement de tendresse, un infini respect, le sexe important à certains moments, secondaire ou inexistant à d'autres, une connaissance et une acceptation profonde de l'autre, une solidarité, la joie de partager des moments d'exception, mais aussi d'être témoins du chemin parcouru, de l'infiniment précieux de ce regard constant, confiant, aimant...
Peut-être qu'on devrait toujours aimer comme ça. Peut-être ne peut-on aimer, véritablement, que comme ça. Dans l'infini respect de la vie de l'autre, et de la nôtre aussi. Évidemment, ça suppose d'assumer solitude, fragilité, angoisses diverses et variées, et mouvements de tristesse parfois, comme aujourd'hui...
Pas comme un mouvement d'avidité (je veux TOUT, et ne rien choisir), au contraire, comme un lâcher-prise, ouvrir les mains, ne rien serrer, ne rien retenir... Si je quitte le récit social, prince et princesse, petite PME conjugale, mythes de la fusion, de l'éternel, de la prédestination, si je me fais suffisamment confiance pour me tenir debout toute seule, que reste-t-il ? La beauté de chaque rencontre...
Une autre témoignait de joyeuses périodes d'entre deux couples, mais toujours avec en toile de fond cette peur d'être seule, l'attente de la prochaine Histoire – qui arrivait, la ravissait, dans le double sens de la joie mais aussi de la perte d'elle-même, se délitait, et puis la ramenait dans ces moments vivants et libres – jusqu'au jour où elle a décidé d'assumer que ce qu'elle VOULAIT vivre, c'était précisément cette liberté, qui n'était pas synonyme de consommation effrénée ou de mépris de l'autre mais au contraire d'accueil de la singularité, de respect, de tendresse et d'une légèreté qui n'excluait pas pour autant la complicité, la solidarité, la sincérité – bien au contraire ?