25 août 2025

Echappée

15 août 2025

Famille


Des vacances à nouveau sous le signe de l'eau donc, mais aussi de la famille - Guillaume et Delphine à Annecy, Cyril, Lika et la toute petite Chloé en Suisse. C'est précieux, de prendre le temps de se voir en dehors des évènements ritualisés, de partager un peu de quotidien, et aussi de se souvenir ensemble - de ceux qui ne sont plus là ou qui ne sont plus tout à fait eux-mêmes, de confronter nos mémoires, de compléter parfois les puzzles des non-dits familiaux. C'est très simple et doux la vie avec Cyril et Lika - deux vrais gentils, attentifs à l'autre - et si nous vivons dans des sphères totalement différentes, avec des opinions parfois très divergentes, cela ne gêne en rien la rencontre, au contraire, cela l'enrichit.

Et c'est joli aussi de voir ce sur quoi nous nous rejoignons - l'empathie, la volonté d'apprendre, de comprendre et d'avancer, et... la musique de l'émotion, de la chanson française à texte aux grandes voix noires américaines. Nous avons partagé un joli moment à revoir les photos de leur magnifique mariage, il y a deux ans, et à évoquer le soin si perceptible avec lequel ils ont préparé ce moment de partage avec tous leurs proches, et qui dit beaucoup d'eux-mêmes - la volonté de faire naître de la joie plutôt que d'éblouir, d'accueillir, de créer des souvenirs communs - Cyril dira quelque chose de semblable autour de sa passions pour les bons vins - moins pour le prestige de l'étiquette que pour le plaisir partagé.

J'ai téléchargé du coup nombre de très belles photos du mariage que je n'avais pas eu l'occasion de voir, mais ici j'ai envie de partager celle-ci - qui dit je crois quelque chose d'un lien que nous sommes heureux de faire vivre au-delà de la distance géographique.

08 août 2025

Swan twins

Je les ai vus grandir pendant trois ans, nous avons partagé des rires, des jeux, des câlins, des lectures, des vacances... et puis ces jours-ci ils partent pour un an vivre au Maroc avec leur maman. Pour un an, du moins théoriquement, mais reviendront-ils vraiment, et quand ils reviendront, est-ce que moi je serai encore là ? Même si nous nous sommes moins vus cette année, ça me fait de la peine je crois. Ils sont finalement passés me dire au revoir à la maison - ça me tenait vraiment à coeur, j'ai tellement aimé ce rab' inespéré de vie de famille, la joie et la tendresse partagées.

Pendant que j'étais à Annecy j'ai fait la rencontre de ce cygne et de ses deux petits - deux boules grises duveteuses qui dérivaient, endormis sur le Thiou, je n'ai pas pu m'empêcher d'envoyer la photo à Samir, à quelques kilomètres de là.

07 août 2025

Créature aquatique


L'eau qui accueille, nettoie, régénère - difficile pour moi d'imaginer des vacances sans ces baptêmes répétés, ces immersions complètes dans l'eau transparente... Je ne jurais que par la puissance de la mer, mais l'eau des lacs finalement c'est merveilleux aussi. Une eau fraîche sans être froide, sans marées, sans méduses ou crabes, joueuse, qu'on la survole, qu'on y navigue ou qu'on y plonge. Après une année chaotique, le pari de l'eau a finalement été gagnant - aucune anxiété, aucun chagrin ne résistent longtemps à la liberté absolue que je ressens au moment où je disparais sous la surface, dans le bleu et la fraîcheur, nageant à grandes brasses pour sentir mon corps vivant, fluide et puissant à la fois. A cette sensation d'en ressortir comme neuve, lavée de tout et si légère...

Et comment ne pas tomber amoureuse de toutes les nuances de bleu-vert de ce lac... c'est Bo qui m'a fait réaliser ceci : ce qu'il y a de magique et de puissamment réparateur dans le fait de pouvoir physiquement me fondre dans ma couleur préférée : un rituel secret, sacré offert par l'élément eau, si simple et miraculeux à la fois.

04 août 2025

Tu es qui ?

Extrait de la voix off de Johanne dans Rêves : « Tu avais conscience de mon désir et tu as eu du mal à résister. Tout le monde rêve de ça, non ? D’être désiré. Tu es qui, si personne te désire ? Personne. Tu n’es personne… Maman galère sur des applis où chacun ne pense qu’à soi et à satisfaire ses pulsions. Elle rencontre des hommes. Mais quand elle rentre, je vois bien qu’elle ne s’est pas sentie irremplaçable. Mamie, elle, n’essaie même plus. Elle cherche une consolation dans l’écriture. Elle aura beau s’oublier dans la poésie, les mots ne viendront jamais l’enlacer, comme elle dit. Elle ne rêve plus d’être irremplaçable pour quelqu’un. Son seul désir est de ressentir encore une fois de la chaleur humaine. Celle d’un corps. Je crois qu’elle y pense tout le temps. Moi aussi, je rêve de ça. »

D'être désiré.e ce n'est pas si compliqué (enfin à ce jour), mais si on remplace par, qui es-tu si personne ne t'aime, ça peut vite devenir vertigineux...

"C'est pas la peine de faire semblant
Tu sais on n'est pas des géants (...)" 
Comme le chantent les Brigitte.

Bref, ce soir-là je me suis laissée couler... mais le lendemain je me suis retrouvée :

02 août 2025

Go, lightly...

30 juillet 2025

Gracias a la vida

Je ne suis pas heureuse tout le temps. Personne ne l'est, ni ne peut l'être. Mais je le suis régulièrement. Et c'est déjà beaucoup.

(Une conversation au bord de la mer)

Gratitude à la vie donc, car ceci ne va pas sans une chance considérable. Et gratitude à moi-même, pour m'en donner les moyens aussi souvent que possible. A travers des choses très simples, pour la plupart non monnayables : les rencontres et les liens, les livres, la poésie de l'ordinaire, le chant, l'eau.

17 juillet 2025

Accalmie

Quelques jours sans écriture ? Oui. Je savoure. Un emploi du temps un peu moins débordant. La joie de savoir Elsa heureuse à la campagne. Des déjeuners, dîners, apéros, sorties tranquilles, des jours longs et ensoleillés. Du calme enfin, un petit frémissement de l'élan de vie, de la joie. Rien de spécial, la vie, avec un petit peu moins de bordel. 

01 juillet 2025

Pistes

Et puis quelques jours plus tard, il y a eu cet échange sur ce que serait la fonction paternelle, qui serait de soutenir l'élan singulier qui va permettre à l'enfant de créer son propre chemin, de se détacher des déterminismes de ses origines, parce que porté dans ce regard.

Et je me suis fait cette réflexion : à relire la Care Box, je crois que mes épuisements récurrents viennent aussi du fait ce que cet élan, je le soutiens seule depuis toujours - je le relance, ça flanche, j'y retourne, le perds à nouveau, recommence... je ne sais pas encore où, mais je sens que ça fait écho cette histoire, écho à la petite fille maladroite avec ses deux mains gauches, ses lunettes à cache et ses pieds en dedans, écho à ces rêves récurrents où toujours quelque chose m'empêche d'arriver, de terminer, d'être à l'heure, écho au contraste insaisissable autrement entre mon élan de vie, cette grande force joyeuse comme disait mon ami Charles, et ces plongeons - pas dans le noir non, mais dans l'épuisement oui, la guerrière est fatiguée, elle aimerait être vue, prise par la main. 

27 juin 2025

Les mains dans la terre, chapitre 2

Derrière la découverte de cette activité si nouvelle pour moi (ce qui est déjà en soi une grande joie), il y a une invitation, une belle rencontre, et une histoire. Celle de parents de jeunes adultes différentes qui construisent un lien de soutien, d'écoute, et pourquoi pas à terme, de créativité commune à destination d'autres parents comme eux. Il y a des gens qui nous ont prises sous leur aile - c'est comme ça parfois, la vie met des anges gardiens sur notre chemin. Ghislaine nous a fait rencontrer Bo et Ruby, Bo m'a invitée à venir mettre les mains dans la terre, et elle a également pris le temps d'établir un contact avec un photographe pour Elsa, qui va pouvoir l'accompagner pendant les jours de cet été où elle sera accueillie... par Ghislaine.

Pourquoi ? Parce que. Pour aucune autre raison que leur générosité. Parce qu'il y a des mains tendues, des cœurs ouverts, et parce que nous partageons cette conviction profonde que le don appelle le don, que l'énergie doit circuler, et faire naître des liens et des projets. Il y a là quelque chose de profondément émouvant pour moi, une infinie gratitude pour ces relais inespérés à un moment où je sentais ma propre énergie s'épuiser, et moi-même disparaître dans cet épuisement. Comme si au bout du découragement et de l'impuissance, quand on ne peut plus pour soi ou pour l'autre, quelque chose ou quelqu'un apparaissait... Leloup écrit ça quelque part je crois, la façon dont le fond de l'impasse annonce une transformation, un cycle nouveau.

Et aussi, je me suis confrontée à nouveau à ma maladresse acquise - acquise enfant dans le regard des autres, installée ensuite faute d'une pratique créative manuelle régulière. J'ai deux mains gauches, et pas du tout cette intelligence manuelle que j'admire sans réserve chez les personnes qui l'ont. Ce qui lève les questions suivantes : est-ce que ça aurait été différent si j'avais été accompagnée sur ce chemin enfant ? Est-ce que j'ai envie de persévérer, de vérifier si l'apprentissage d'une technique quelle qu'elle soit pouvait venir démentir cette vieille croyance ? Je dis si souvent que je peux être infiniment patiente avec les êtres, mais pas du tout avec les choses... 

Mais peut-être, oui - il y a comme une envie qui se fait jour d'essayer à nouveau de faire quelque chose de mes mains.