C’est du Molière, Le Malade imaginaire, ou Knock : l’INPES persuade les gens que s’ils sont tristes, c’est qu’ils sont malades, et les incite à bouffer du médicament. Ce qui était considéré autrefois comme un mauvais moment à passer, un coup de pompe, un deuil difficile, est désormais "une maladie". La brochure dépression, diffusée à un million d’exemplaires, est une tentative d’endoctrination massive, parfaitement irresponsable. L’ambition est de remodeler vos émotions les plus intimes. C’est un "alien" qui s’insinue au plus profond de vous -même pour saboter tout ce que vous éprouvez. Il vous oblige à interpréter vos sentiments les plus humains dans le sens de la maladie.
On déprime quand on est malade de la vérité. Si on ne veut pas déprimer, il faut assumer la vérité, sa vérité. J’ai été touché par la phrase de Cécilia qui faisait la une d’un magazine au moment de l’annonce du divorce : "Je veux vivre ma vie sans mentir." Voilà l’antidépresseur le plus puissant.
Jacques-Alain Miller, interview pour Charlie Hebdo
On déprime quand on est malade de la vérité. Si on ne veut pas déprimer, il faut assumer la vérité, sa vérité. J’ai été touché par la phrase de Cécilia qui faisait la une d’un magazine au moment de l’annonce du divorce : "Je veux vivre ma vie sans mentir." Voilà l’antidépresseur le plus puissant.
Jacques-Alain Miller, interview pour Charlie Hebdo