20 novembre 2008

...mon semblable, mon frère !

Chez Léa, bistrot de quartier en bas de la rue Claude Bernard qui nous faisait de l'oeil depuis un moment. La clientèle est mélangée, habitués, bobos de passage, petits groupes au fur et à mesure que la soirée s'avance, la déco est sympa, le service aussi - et les petits verres de Terre d'Antan, un sympathique Côtes du Ventoux se succèdent.

Assis au bar, nous bénéficions d'un poste d'observation imprenable sur le jeune barman qui "essuie les verres au fond du café", comme dans la chanson, si ce n'est qu'il marmonne en même temps des choses incompréhensibles tout en jetant des coups d'oeil fréquents sous le comptoir.

Pris en flag', il se trouble : "Mais non je ne parle pas tout seul !", puis nous explique, avec l'humilité déconcertante de qui n'est pas familiarisé avec cette littérature - il aspire à devenir comédien, un habitué lui a suggéré, pour faire travailler sa mémoire et parce qu'il aime la poésie, de travailler Les Fleurs du Mal, aussi, après La servante au grand coeur, et Correspondances, il est en train d'apprendre Au lecteur. Minute de connivence improbable entre l'apprenti comédien et les clients inconnus mais amoureux des mots que nous sommes...