Il ressentit une sorte de satisfaction nerveuse à constater que son principal grief contre la réalité se trouvait une fois de plus confirmé par la réalité elle-même : rien ne restait immobile. Dès que vous tourniez le dos, quelque chose avait pourri, s'était cassé, ou avait carrément disparu. Dans un univers auquel on ne pouvait se fier, qui pouvait, comme un rien, à tout moment, vous exploser au nez comme une bombe, il fallait se tailler son propre ilôt d'ordre et de contrôle, si aribitraire, si illusoire qu'il fût, pour vivre, tout simplement. (...) il prit le temps d'arroser son philodendron, d'épousseter sa table basse et, grâce à ces tâches rituelles, de prétendre tenir le chaos en échec.
Glenn Savan, White Palace
Glenn Savan, White Palace