05 août 2009

Etonnement

Fin de l’année passée (et des précédentes…) : fatigue accumulée, sommeil capricieux, angoisses stériles, agitation consommatrice – d’énergie, d’argent, de disponibilité - irritabilité fréquente autant que vaine. Cet été – à l’organisation pourtant tardive, non exempte de doutes, et avec un petit budget (lieux familiaux, très peu de restaurants, aucun achat compulsif - ce qui est un exploit !) : le luxe d’une vaste étendue de temps, et une étrange tranquillité, bénéfice inespéré d’un passage qui s’est fait sans bruit : celui d’une conjugaison au présent.

Très peu d’hier, et encore moins de demain : ce qui semblait une angoisse majeure, sans doute pas définitivement écartée, s’est diluée dans un être-là, être bien, sans doute fragile mais délicieux. Que sont devenues les ruminations et anticipations dont j’ai pourtant le secret ? Aucune idée. Au début d’Impacts – voir post du même nom – j’avais émis le vœu suivant : avoir moins peur. Eh bien, je ne sais pas par quelle voie cela a bien pu passer, mais pour le moment au moins – je n’ai plus peur.

Un temps qui permet le temps pour soi et pour l’autre, le temps seul et le temps à partager. La certitude tranquille qu’il y aura un temps pour tout permet une qualité de présence incomparable. Une qualité de parole aussi – dans une recherche de vérité qui va croissant et réinvente la relation.

Moins d’écriture, moins de lectures – mais de stimulantes, à laisser décanter sans les recouvrir par d’autres, sur lesquelles revenir : Lucien Israël (voir les posts ci-dessous) s’avère être un compagnon exigeant et bourru, mais qui tombe à point nommé, tant sa pensée vient résonner avec ce qui m’habite.

Léo (qui me voit penchée sur le portable, quoique à l’ombre du mûrier et au chant des cigales) me dit : Il faut que tu t’arrêtes de penser, c’est les vacances.