29 octobre 2016

Maison de famille

Je viens de réaliser un truc que mes oncle et tante ont compris bien avant moi. Tout comme on peut se constituer une famille de coeur, qui mêle membres de la famille réelle et amis choisis, on peut s'inventer une maison de famille, une histoire totalement imaginaire. En courant les brocantes en Bretagne ce week-end, j'ai pris beaucoup de plaisir à rêver à d'autres vies que la mienne, à imaginer ce que donnerait un intérieur où chaque objet serait choisi (ce qui n'est pas forcément le cas lorsqu'on hérite !). Pas forcément pour sa valeur marchande, mais pour le coup de coeur esthétique ou l'histoire qu'on lui prête. En fait, ce serait un peu comme entrer dans un livre, ambiance exposition coloniale ou Comtesse de Ségur, traversée transatlantique ou maison de campagne, être touchée par l'idée des petites mains qui ont brodé ce drap, façonné cet objet ou soulevé ces tasses, avec ou sans petit doigt en l'air.

Et j'ai pris conscience qu'un meuble ancien plein de charme ne coûtait pas forcément plus cher qu'un cube IKEA sans âme. Et que ça pouvait être un projet sympa de se constituer petit à petit une maison de rêve, une histoire à transmettre. Ou même, d'investir dans une seule pièce ancienne mais vraiment belle, à mixer avec du plus contemporain (ma fixette à moi, ce sont les secrétaires : à tiroirs, à tambour, à plateau de marbre...). Pour un peu, ça m'aurait même donné envie de rafistoler, poncer, lazurer, d'apprendre comment détacher du linge ancien ou entretenir de la vaisselle en métal argenté. Pour le moment, je me suis contentée de tomber amoureuse d'une charmante théière anglaise.