Aux bouffées de bonheur récurrentes. A l'admiration sans cesse renouvelée devant la beauté de la nature. Aux retrouvailles avec l'enfance (voir post précédent), à ma tendresse débordante pour ces magnifiques jumeaux et pour leur père (dont la beauté ne m'émerveille pas moins).
A la stupéfaction attendrie devant ce lien qui à ce jour déjoue tous les pronostics, où tout se fait si naturellement - le quotidien, les enfants, l'argent, la maison, tout roule, c'est si incroyablement tranquille. Au respect spontané des temps de retrait de l'autre - de lecture et de rêverie solitaire pour moi, donc... Aux allers-retours entre la raison qui dit non, et le coeur qui dit oui...
J'adore cette histoire improbable - parce que c'est ce qui en fait la beauté : elle n'était pas écrite, pas prévue, et pourtant elle est - et elle est lumineuse et fluide. Je suis profondément touchée par la façon dont cet homme silencieux m'a ouvert la porte auprès de ses enfants - et même de la famille élargie qui vit dans la région. J'aime sentir le respect et la curiosité tendre avec lesquels nous approchons nos grandes différences.
Et, contrairement à ce qu'il en pense, j'adore aussi le fait de ne pas me projeter ni d'avoir d'attentes, mais de juste être - respirer côte à côte, nous endormir ensemble. Il y a là une liberté, une gratuité qui m'enchantent absolument. Peut-être est-ce que toutes les relations devraient s'écrire ainsi - dans ce respect infini de la liberté de l'autre : c'est Rilke qui écrit quelque chose comme cela à propos de l'amour : deux solitudes se protégeant, se complétant, se limitant, et s'inclinant l'une devant l'autre.