Et j'ai adoré. Sentir des petites mains se glisser dans les miennes. Aller à la bibliothèque puis lire des histoires. Chanter des rondes enfantines. Jouer aux sept familles. Chahuter dans l'eau, les embarquer en canoë, en paddle, en vélo. Préparer des petits déjeuners, et des macaronis au gratin comme Mémé ! Et, posée dans un fauteuil, voir arriver la tornade Naïm qui m'a sauté dessus : "Câlin à deux !", suivi de près d'Imrane, pourtant plus long à apprivoiser : "Câlin à trois !" - ce jour-là, j'ai su que c'était gagné.
Grâce à la confiance de leur papa bien sûr, mais aussi grâce à eux : jamais vu d'enfants de six ans qui se couchent sans problème, ne font pas (trop) de bruit le matin, mangent ou en tout cas goûtent ce qu'on leur propose, pleurent trente secondes pour une chute à vélo ou une piqûre de guêpe puis passent à autre chose, font une rando vélo de plus de vingt kilomètres sans protester, ne se bagarrent pas une seule fois en deux semaines mais sont au contraire constamment complices et solidaires, dans la négociation et pas dans l'affrontement...
Je leur ai offert un des livres fondateurs pour mes propres enfants, Devine combien je t'aime. Le lendemain, ils la connaissaient par coeur, cette histoire d'un petit lièvre (mais pourquoi pas deux ?) qui cherche à mesurer jusqu'où va l'amour... "Jusqu'à la lune, et retour."