Il était une fois, une jeune femme venue pour un retard de règles, une inquiétude par rapport à une grossesse pourtant bien hypothétique. Inquiétude qui cachait mal le souhait finalement relativement conscient d’un éventuel bébé, derrière une demande rationnelle autant que raisonnable concernant une possible prescription de contraceptifs.
Une demande elle-même conditionnée par un climat familial conflictuel - prendre le « risque », avec l’ambivalence que l’on a vue, d’être enceinte, ou prendre le risque d’aggraver les tensions si jamais la plaquette de pilules n’échappait pas à la vigilance maternelle ? (D’expérience, les jeunes filles qui VEULENT que leur contraception reste un secret y arrivent parfaitement. Celles qui se font surprendre, ne le sont jamais au hasard…)
Sur le pas de la porte, arrive la demande d’une rencontre aussi avec le compagnon, resté dans la salle d’attente, je propose de le recevoir avec ou sans la jeune femme, mais il apparaît que celui-ci préférerait s’adresser à un médecin homme. Je lui demande alors si elle-même aurait d’autres questions… et nous refermons la porte, pour évoquer l’absence de plaisir pendant les rapports. Et son interrogation concernant une éventuelle excision (elle est d’origine malienne).
Le terrain ainsi libéré, je lui propose de ré-inviter son compagnon à se joindre à nous s’il le souhaite, ce qu’il accepte. Et nous avons alors un premier entretien sur les différentes pistes possibles qui pourraient éclairer ces questions – un entretien relativement bref car je sens combien il est déjà courageux pour ces deux jeunes africains d’évoquer des choses aussi intimes devant une étrangère, dans tous les sens du terme – une personne inconnue, étrangère à leur couple comme à leur culture…
Ils sont étonnamment matures, délicats l’un envers l’autre, attentifs à ne pas être involontairement blessants, et dans une volonté d’avancer ensemble que pourraient leur envier bien des adultes – vraiment émouvants. Je leur ouvre la possibilité d’une nouvelle rencontre, après celle avec la gynécologue, sans imposer de date.
Une demande elle-même conditionnée par un climat familial conflictuel - prendre le « risque », avec l’ambivalence que l’on a vue, d’être enceinte, ou prendre le risque d’aggraver les tensions si jamais la plaquette de pilules n’échappait pas à la vigilance maternelle ? (D’expérience, les jeunes filles qui VEULENT que leur contraception reste un secret y arrivent parfaitement. Celles qui se font surprendre, ne le sont jamais au hasard…)
Sur le pas de la porte, arrive la demande d’une rencontre aussi avec le compagnon, resté dans la salle d’attente, je propose de le recevoir avec ou sans la jeune femme, mais il apparaît que celui-ci préférerait s’adresser à un médecin homme. Je lui demande alors si elle-même aurait d’autres questions… et nous refermons la porte, pour évoquer l’absence de plaisir pendant les rapports. Et son interrogation concernant une éventuelle excision (elle est d’origine malienne).
Le terrain ainsi libéré, je lui propose de ré-inviter son compagnon à se joindre à nous s’il le souhaite, ce qu’il accepte. Et nous avons alors un premier entretien sur les différentes pistes possibles qui pourraient éclairer ces questions – un entretien relativement bref car je sens combien il est déjà courageux pour ces deux jeunes africains d’évoquer des choses aussi intimes devant une étrangère, dans tous les sens du terme – une personne inconnue, étrangère à leur couple comme à leur culture…
Ils sont étonnamment matures, délicats l’un envers l’autre, attentifs à ne pas être involontairement blessants, et dans une volonté d’avancer ensemble que pourraient leur envier bien des adultes – vraiment émouvants. Je leur ouvre la possibilité d’une nouvelle rencontre, après celle avec la gynécologue, sans imposer de date.
Et je souris intérieurement : dans la recherche de la réponse à la question, « Mais que vient-elle, que vient-il réellement demander ? », il y a toujours quelque chose du jeu de piste, de la chasse au trésor – et quand celle-ci aboutit, ce qui est loin d’être toujours le cas, le trésor est toujours multiple, complexe, et de l’ordre de, plus d’humanité, plus de vérité.