10 janvier 2007

Quand la littérature rejoint la clinique

- Mais c'est possible ? demanda Adénar. Il est possible de vivre sans âme ?
- Oui, bien sûr que c'est possible, dit le mage. C'est possible. Mais quand on n'a pas d'âme, la vie se réduit de moitié, les choses perdent de la couleur, l'espérance et l'amour sont substitués par l'ennui et la rancoeur... Quand on vit sans âme, on a l'impression que les choses n'ont pas de sens, et que tout est régi par le hasard. Quand on vit sans âme, on pense que la vie est laborieuse et fatigante, et on attend sans arrêt, on attend que quelque chose de bon arrive, on attend que quelque chose arrive, quoi que ce soit...! Oui, prince aimé, il est possible de vivre sans âme, mais ce n'est vraiment pas un état à souhaiter.

(...) Il y a deux façons de vivre : terrorisé et soumis aux caprices du destin, ou bien en cherchant et en tentant l'impossible. La première vie ne vaut pas la peine d'être vécue, mais la seconde est magnifique.

L'ombre de l'oiseau-lyre, Andrés Ibànes