Un couple, la soixantaine, en crise depuis 20 ans, - des hamsters affolés dans la roue du malentendu perpétuel, je t'appelle ici tu me réponds là, je ne te comprends pas, tu me rejettes, je te fuis, et ainsi de suite.
Un autre couple - garder une grossesse inattendue au risque de faire chavirer la fragile barque familiale - mais franchir l'interdit de l'avortement, dans son corps et dans sa tête, quand on a un toit, quand on s'aime, comment cela irait-il de soi ?
Encore un autre couple, perdu dans la recherche des torts de l'un, des torts de l'autre, un couple sans paroles - sans autre langage que l'attaque ou la fuite. Ils sont venus, pourtant - et revenus...
Une fuite en avant dans les grossesses, un premier deuil périnatal, un second, une fausse-couche, en moins de deux ans, et l'intuition qu'arrêter le cycle des malheurs, ne peut passer que par la recherche d'un sens. L'agir - une nouvelle grossesse déjà en cours, un déménagement - et le recours à la parole, dans le même mouvement.
18 ans, une première IVG sous la contrainte, une nouvelle grossesse dans un contexte qui semble effarant - le futur père est incarcéré et refuse cette paternité, la famille est ravagée par l'alcool, la jeune femme n'a ni qualification ni travail - mais elle dit, j'aime cet homme, mais elle dit, je rêve d'un enfant depuis que je suis toute petite, mais elle dit, une seconde IVG m'est impensable, mais elle dit, entre les lignes - c'est la seule voie de salut que je peux non pas imaginer mais mettre en oeuvre, l'espoir fou que ce que je n'ai pas reçu, je puisse me le donner en le donnant à cet enfant, l'idée que sa naissance me donnera l'énergie que je n'ai pas pour moi seule, celle de quitter ma famille, d'inventer une autre vie.
Une autre jeune femme, à nouveau enceinte mais dont la préoccupation est de faire venir son bébé de sept mois né et resté au Mali, lancée dans les dédales administratifs d'une hasardeuse régularisation d'un enfant qui n'est pas né sur le sol français, quand elle même n'a qu'un titre de séjour provisoire...
Une autre encore, dont l'échographie vient de lui apprendre que l'IVG médicamenteuse n'a pas fonctionné, et qui se trouve aujourd'hui à l'extrême limite du délai légal - et dont la situation vient réveiller d'autres drames passés, incluant une très tardive IVG à l'étranger - une jeune femme prise au piège entre deux terreurs, celle de la répétition d'un acte qui se manifeste par l'angoisse de ne pas se réveiller suite à l'anesthésie, celle de se retouver à nouveau en situation d'assumer seule un enfant, ce qu'elle a déjà vécu, et très mal vécu.
Et quelques autres... deux jours de travail.
Un autre couple - garder une grossesse inattendue au risque de faire chavirer la fragile barque familiale - mais franchir l'interdit de l'avortement, dans son corps et dans sa tête, quand on a un toit, quand on s'aime, comment cela irait-il de soi ?
Encore un autre couple, perdu dans la recherche des torts de l'un, des torts de l'autre, un couple sans paroles - sans autre langage que l'attaque ou la fuite. Ils sont venus, pourtant - et revenus...
Une fuite en avant dans les grossesses, un premier deuil périnatal, un second, une fausse-couche, en moins de deux ans, et l'intuition qu'arrêter le cycle des malheurs, ne peut passer que par la recherche d'un sens. L'agir - une nouvelle grossesse déjà en cours, un déménagement - et le recours à la parole, dans le même mouvement.
18 ans, une première IVG sous la contrainte, une nouvelle grossesse dans un contexte qui semble effarant - le futur père est incarcéré et refuse cette paternité, la famille est ravagée par l'alcool, la jeune femme n'a ni qualification ni travail - mais elle dit, j'aime cet homme, mais elle dit, je rêve d'un enfant depuis que je suis toute petite, mais elle dit, une seconde IVG m'est impensable, mais elle dit, entre les lignes - c'est la seule voie de salut que je peux non pas imaginer mais mettre en oeuvre, l'espoir fou que ce que je n'ai pas reçu, je puisse me le donner en le donnant à cet enfant, l'idée que sa naissance me donnera l'énergie que je n'ai pas pour moi seule, celle de quitter ma famille, d'inventer une autre vie.
Une autre jeune femme, à nouveau enceinte mais dont la préoccupation est de faire venir son bébé de sept mois né et resté au Mali, lancée dans les dédales administratifs d'une hasardeuse régularisation d'un enfant qui n'est pas né sur le sol français, quand elle même n'a qu'un titre de séjour provisoire...
Une autre encore, dont l'échographie vient de lui apprendre que l'IVG médicamenteuse n'a pas fonctionné, et qui se trouve aujourd'hui à l'extrême limite du délai légal - et dont la situation vient réveiller d'autres drames passés, incluant une très tardive IVG à l'étranger - une jeune femme prise au piège entre deux terreurs, celle de la répétition d'un acte qui se manifeste par l'angoisse de ne pas se réveiller suite à l'anesthésie, celle de se retouver à nouveau en situation d'assumer seule un enfant, ce qu'elle a déjà vécu, et très mal vécu.
Et quelques autres... deux jours de travail.