Elle semble si jeune, sans maquillage, les cheveux clairs bien tirés en une irréprochable queue-de-cheval - une petite fille sage qui s'inquiète d'un retard de règles. Elle parle par monosyllabes, sidérée dès avant l'annonce de la grossesse, incapable d'envisager un quelconque après. Quelques fils se tissent qui ne font pas un lien, ses 20 ans, son arrivée en France l'année passée pour un mariage qu'elle n'a pas choisi, la famille là-bas, indifférente.
Et quand la nouvelle tombe, elle disparaît dans son silence - un petit soldat impassible et désespéré, pris dans une armure que je n'ose pas effleurer de peur de la voir se fracasser - un animal pris au piège, qui verrait se refermer la dernière issue. Je sens que tout ce que nous avons évoqué avant le test - les associations de femmes confrontées au mariage forcé, le minuscule espoir d'un groupe d'insertion auquel elle s'est inscrite, se disloque intérieurement - trouver l'énergie colossale de la rupture, du départ, mais pour quoi, quand on n'a nulle part où aller ?
De tout son corps elle est refus - ni mots, ni regard, ni mouvement - ni larmes... à mes propositions, rester ici, seule ou en ma présence, en silence ou avec des mots, sortir, revenir, aujourd'hui ou quand le temps sera venu pour elle, elle acquiesce à la dernière - quand elle passe devant moi elle murmure, "Plus tard..." et je pose ma main sur son épaule - et je la laisse aller. En priant intérieurement pour qu'elle revienne.
Et quand la nouvelle tombe, elle disparaît dans son silence - un petit soldat impassible et désespéré, pris dans une armure que je n'ose pas effleurer de peur de la voir se fracasser - un animal pris au piège, qui verrait se refermer la dernière issue. Je sens que tout ce que nous avons évoqué avant le test - les associations de femmes confrontées au mariage forcé, le minuscule espoir d'un groupe d'insertion auquel elle s'est inscrite, se disloque intérieurement - trouver l'énergie colossale de la rupture, du départ, mais pour quoi, quand on n'a nulle part où aller ?
De tout son corps elle est refus - ni mots, ni regard, ni mouvement - ni larmes... à mes propositions, rester ici, seule ou en ma présence, en silence ou avec des mots, sortir, revenir, aujourd'hui ou quand le temps sera venu pour elle, elle acquiesce à la dernière - quand elle passe devant moi elle murmure, "Plus tard..." et je pose ma main sur son épaule - et je la laisse aller. En priant intérieurement pour qu'elle revienne.