Trois heures du matin, je suis réveillée par un bruit de pleurs - la maman en position veille constante que je suis dresse l'oreille - d'où cela vient-il ? Pas de derrière la cloison, les enfants dorment paisiblement, pas de la cour, sur le balcon la plainte est presque inaudible, mais de mon lit je l'entends comme si la personne sanglotait à mes côtés - une adulte qui pleure à gros sanglots d'enfant, une voix qui module une plainte universelle, où les mots ne sont pas reconnaissables mais le sens évident - un chant d'abandon, de révolte, de désespoir - on devine un interlocuteur dans les temps de silence, sans percevoir sa voix...
Peut-être encore plus parce que je ne comprends pas ce qu'elle dit, enfin tente de dire, à travers ses larmes, sa peine m'atteint directement au coeur - une émotion qui se transmet intacte, sans passer par les mots mais par ce qui en nous reconnaît ce chagrin-là, un chagrin qui appartient à l'enfance, à la fragilité - au plus humain en nous. Au plus fort de la peine, une phrase s'est détachée, elle parfaitement audible - Mais qu'est-ce que je vais faire maintenant ?
Peut-être encore plus parce que je ne comprends pas ce qu'elle dit, enfin tente de dire, à travers ses larmes, sa peine m'atteint directement au coeur - une émotion qui se transmet intacte, sans passer par les mots mais par ce qui en nous reconnaît ce chagrin-là, un chagrin qui appartient à l'enfance, à la fragilité - au plus humain en nous. Au plus fort de la peine, une phrase s'est détachée, elle parfaitement audible - Mais qu'est-ce que je vais faire maintenant ?