Bretagne côté pile...
To care : j'aime ce mot, qui dit à la fois la précaution, l'attention, la responsabilité, le souci, l'importance, le soin. Care box : un néologisme pour quelque chose comme, boîte à attention (littéralement en anglais imaginaire, trousse de secours).
07 mai 2016
03 mai 2016
Les liens qui libèrent
Plus je vieillis et plus je trouve qu'on ne peut vivre qu'avec des êtres qui vous libèrent, et qui vous aiment d'une affection aussi légère à porter que forte à éprouver (...). C'est ainsi que je suis votre ami. J'aime votre bonheur, votre liberté, votre aventure en un mot, et je voudrais être pour vous le compagnon dont on est sûr, toujours.
Lettre d'Albert Camus à René Char
29 avril 2016
Trousse à outils
J'ai commencé par relire Guérir sans psychanalyse ni médicaments, de David Servan-Schreiber. Puis à pratiquer la cohérence cardiaque (en journée grâce à une application, au coucher avec un petit outil malin, le Dodow). Puis je me suis inscrite pour la formation EMDR, et me suis intéressée à ce que le cabinet de formation proposait d'autre. J'ai acheté, sans grande conviction au départ, le Power Patate de Florence Servan-Schreiber, et me suis retrouvée à la fois en terrain familier, et avec de nouvelles pistes constructives. Du coup, j'ai commencé 3 kifs par jour. Intéressant. Et surtout, je me suis inscrite à un séminaire en ligne, Savoir ce que l'on veut vraiment. Par curiosité professionnelle et personnelle, et parce que c'est un sujet inépuisable ! Bilan d’expérience : positif. Comme les bouquins, c'est une synthèse intelligente, ludique, dynamisante, et pour peu qu'on joue vraiment le jeu (ce qui suppose d'y consacrer un vrai temps), pertinente. Mon kif du jour :-)!
28 avril 2016
I DO believe I can fly
Yes I am. Pour le meilleur et pour le pire, je suppose ! Ça s'est confirmé ces dernières années. Parce que, si elles ont pas été faciles, l'autonomie, la liberté, la volonté de me donner les moyens de ce dont j'ai vraiment envie, de m'entourer de gens inspirants, la créativité pour une vie plus colorée, plus riche, plus dans l'expérimentation, plus en cohérence avec mes valeurs (donner sans attendre, essayer plutôt que de ne pas essayer, concentrer mon énergie dans ce qui a du sens pour moi etc.) bref, plus VIVANTE - ben ça a été une expérience formidable. Et sans retour.
Je peux concevoir que ce soit parfois fatigant pour mon entourage - et il arrive souvent que ce le soit pour moi-même. Il faut, c'est vrai, que j'apprenne un peu à sérier, à choisir. Mais ce qui en épuiserait d'autres me nourrit au contraire : l'éveil à du nouveau, à l'imprévu, au poétique - ouvrir de nouveaux champs de connaissances ET danser au soleil (dance like nobody's watching) - ça me porte, ça m'illumine, ça me protège aussi, un contrepoids indispensable aux douleurs qui se déposent via mon métier, aux responsabilités d'une maman solo et travailleur indépendant.
Ces derniers temps je me régale à observer la convergence de mes centres d'intérêts : EMDR, cohérence cardiaque, TED Talks inspirants, psychologie positive (travailler sur les forces plutôt que sur les failles - ou sur les forces des failles), méditation, outils ludiques de développement personnel - autant de trouvailles - lectures, expérimentations - qui nourrissent ma vie et ma pratique professionnelle dans le même élan, m'aident à travailler un indispensable alignement. Bien sûr jamais acquis et qui ne dispense pas des coups de blues et des moments de doute - mais c'est un horizon. C'est beau, non, les horizons ?
Avec mes patients - ce qui est un net changement de posture (m'autoriser à indiquer une lecture, une vidéo, une pratique), avec mes proches aussi - j'ai envie de partager mes bouquins, de faire goûter. T'en veux :-)?
Je peux concevoir que ce soit parfois fatigant pour mon entourage - et il arrive souvent que ce le soit pour moi-même. Il faut, c'est vrai, que j'apprenne un peu à sérier, à choisir. Mais ce qui en épuiserait d'autres me nourrit au contraire : l'éveil à du nouveau, à l'imprévu, au poétique - ouvrir de nouveaux champs de connaissances ET danser au soleil (dance like nobody's watching) - ça me porte, ça m'illumine, ça me protège aussi, un contrepoids indispensable aux douleurs qui se déposent via mon métier, aux responsabilités d'une maman solo et travailleur indépendant.
Ces derniers temps je me régale à observer la convergence de mes centres d'intérêts : EMDR, cohérence cardiaque, TED Talks inspirants, psychologie positive (travailler sur les forces plutôt que sur les failles - ou sur les forces des failles), méditation, outils ludiques de développement personnel - autant de trouvailles - lectures, expérimentations - qui nourrissent ma vie et ma pratique professionnelle dans le même élan, m'aident à travailler un indispensable alignement. Bien sûr jamais acquis et qui ne dispense pas des coups de blues et des moments de doute - mais c'est un horizon. C'est beau, non, les horizons ?
Avec mes patients - ce qui est un net changement de posture (m'autoriser à indiquer une lecture, une vidéo, une pratique), avec mes proches aussi - j'ai envie de partager mes bouquins, de faire goûter. T'en veux :-)?
25 avril 2016
Uber Thérapie
Retour de soirée en VTC, le chauffeur me demande quel est mon métier. Commence par me dire qu'il n'aime pas les psys, et puis se confie peu à peu - celle qu'il a vue sur injonction de la Préfecture lui a facturé deux séances de 30 minutes à 120 euros... 23 ans, p'tit gars des cités qui essaie de se construire une vie mais flirte encore avec la délinquance, parce que vivre seul avec son salaire Uber n'est pas suffisant... Étonnamment il se raconte (après avoir... demandé la permission ?! ce que j'accepte volontiers, en lui indiquant que son GPS nous accorde onze minutes :-)) en commençant par sa réticence à se livrer, l'absence de paroles à la maison, le père absent, la mère qui l'a rejeté et fichu dehors à de nombreuses reprises à la demande du beau-père, les petits frères élevés eux par leurs deux parents, son instabilité, sa conscience de rester sur une pente plus que dangereuse s'il continue à fréquenter ses anciens amis. Il a quitté sa copine, qui l'agaçait par son côté enfant gâtée quand lui galère depuis toujours. J'encourage, souligne les ressources, et termine par la question magique "Que feriez-vous si vous étiez certain de ne pas échouer ?". Et je suis touchée par sa réponse immédiate : "je retournerais à l'école". Et d'expliquer qu'il est déjà inscrit dans une formation d'ambulancier, pour septembre prochain. Je ne peux pas m'empêcher d’espérer que cette séance impromptue aura apporté, peut-être, une petite brique dans cette tentative de construction...
Le lendemain, j'ai fait hospitaliser un homme épuisé qui projetait de se jeter dans la Seine le soir même pour échapper enfin à ses persécuteurs invisibles #weirdjobnevertheless
Le lendemain, j'ai fait hospitaliser un homme épuisé qui projetait de se jeter dans la Seine le soir même pour échapper enfin à ses persécuteurs invisibles #weirdjobnevertheless
20 avril 2016
11 avril 2016
Pépites
Et pourtant nous poursuivons, nous encourageons toutes sortes d'espoirs fous. Pour la rédemption de ce qui se perd, un éclat de révélation personnelle (...)
Insensiblement je m'enfonce dans un malaise léger mais persistant. Non pas une dépression, mais une fascination pour la mélancolie, que je retourne dans ma main comme s'il s'agissait d'une petite planète, striée de bandes d'ombre, d'un bleu impossible (...)
- Peut-être devrais-tu entrer et allumer un cierge à Saint Sava. Il apaise la mer pour les navires.
- Ouais, peut-être. Je me sens en équilibre instable, j'ignore ce qui ne va pas.
- Tu as perdu la joie, a-t-il dit sans hésitation. Sans joie, nous sommes morts.
- Comment puis-je la retrouver ?
- Trouve ceux qui l'ont et baigne-toi dans leur perfection.
(...) Je sentais que mon blues commençait à fondre sur les bords.(...)
(...) je déteste être confinée, surtout lorsque c'est pour mon bien (...)
Je crois dans le mouvement. J'ai foi dans le monde, ce ballon au coeur léger. Je crois en minuit et en midi. Mais en quoi d'autre encore ai-je foi ? Parfois en tout. Parfois en rien. Cela fluctue comme la lumière qui miroite à la surface d'un étang.
Patti Smith, Train M
10 avril 2016
Récréation
Ce jour je me suis reconnectée à quelque chose qui m'est absolument essentiel : pouvoir être seule. Prendre un train, y lire des heures, bercée par la musique d'un texte, somnoler, me laisser rêver. Voir la mer. Planer tout là-haut avec le cerf-volant. Manger de façon erratique. Savourer un verre de Sancerre blanc au soleil. Marcher dans une ville presque inconnue. Etre portée par l'instant. Et puis par l'instant suivant. Respirer.
Souvent vous connaissez cette envie de sortir du jeu, pour aller voir la lumière blanche dans le ciel large. Ce désir d'aller contre vos intérêts immédiats de travail ou d'amour, au nom d'un intérêt plus grand peut-être, ou bien au nom de rien. Allez savoir. Vous vous faites confiance à ce sujet. Vous avez appris avec le temps à vous donner du temps. Vous avez appris à rompre pour continuer, pour continuer à votre façon, à votre manière inventée et personnelle.
Christian Bobin, La part manquante
Je ne sais pas, si je me fais plus confiance à ce sujet que lorsque j'ai rencontré ce texte, à dix-sept ans. Il est même probable que ça m'inquiète davantage aujourd'hui, tant je perçois ce que ce désir de liberté, de ruptures dans le quotidien, a quelque chose de sauvage, de non négociable, de vital chez moi. Non pas rompre pour tout foutre en l'air, recommencer de zéro ; mais au contraire rompre pour pouvoir continuer, rendre le quotidien habitable, désirable, parce que non synonyme d'étouffement paisible, de mort lente et douce. Peut-être je ne peux vivre que la fenêtre ouverte sur l'imprévu, la possibilité du mouvement, le droit à l'échappée - à la re-création.
Souvent vous connaissez cette envie de sortir du jeu, pour aller voir la lumière blanche dans le ciel large. Ce désir d'aller contre vos intérêts immédiats de travail ou d'amour, au nom d'un intérêt plus grand peut-être, ou bien au nom de rien. Allez savoir. Vous vous faites confiance à ce sujet. Vous avez appris avec le temps à vous donner du temps. Vous avez appris à rompre pour continuer, pour continuer à votre façon, à votre manière inventée et personnelle.
Christian Bobin, La part manquante
Je ne sais pas, si je me fais plus confiance à ce sujet que lorsque j'ai rencontré ce texte, à dix-sept ans. Il est même probable que ça m'inquiète davantage aujourd'hui, tant je perçois ce que ce désir de liberté, de ruptures dans le quotidien, a quelque chose de sauvage, de non négociable, de vital chez moi. Non pas rompre pour tout foutre en l'air, recommencer de zéro ; mais au contraire rompre pour pouvoir continuer, rendre le quotidien habitable, désirable, parce que non synonyme d'étouffement paisible, de mort lente et douce. Peut-être je ne peux vivre que la fenêtre ouverte sur l'imprévu, la possibilité du mouvement, le droit à l'échappée - à la re-création.
03 avril 2016
Marguerite
"Les premiers pas main dans la main
Les mots tout bas dans les chemins
Creux de tes reins
Puis la vie qui donne la vie
Par le ventre arrondi
Ton coeur et mon coeur éblouis
Par Marguerite, par la Margot, la reine, la fleur, la pépite..."
Les mots tout bas dans les chemins
Creux de tes reins
Puis la vie qui donne la vie
Par le ventre arrondi
Ton coeur et mon coeur éblouis
Par Marguerite, par la Margot, la reine, la fleur, la pépite..."
Marguerite, c'était notre bébé-témoin, le tout premier des bébés de notre groupe de copains, celui qui nous a donné envie d'en faire tout plein ! Maintenant, c'est une belle jeune fille au caractère bien trempé et au rire éclatant, dont nous avons fêté les 18 ans ce dimanche, avec sa famille et les amis de toujours. Dimanche c'était aussi un moment d'émotion pour tout ceux qui ont accompagné de près ou de loin cette petite fille trop tôt orpheline de père, une affirmation renouvelée de l'importance de tout cet irremplaçable réseau familial et amical, et du choix résolu de la vie et du bonheur de sa maman. Bref, c'était chouette, euh... z'auriez pas un mouchoir :-)?
02 avril 2016
Familles
(voir post ci-dessous ; et ci-dessus !)
Du coup, je n'ai de cesse que d'en créer : famille-famille, famille de coeur, familles d'emprunt - adopter et me/nous faire adopter étant une des mes grandes joies depuis toujours. Cette semaine, c'était famille transatlantique et multicolore, la suite de notre Jobson love story, avec la venue d’Isaiah à Paris.
Musée Branly, Musée Rodin, journée au lycée avec Léo, stand-up comedy en v.o
dans une péniche sur la Seine, cinéma, déjeuner de Pâques à la française, 18
ans de Marguerite, les dix jours sont très vite passés. Comme YoYo, je
fonctionne par absorption et non par exclusion, table ouverte et maison d’hôtes
– « mieux vaut plus que moins » :-). LuLu ou les liens qui demeurent, s'additionnent, s'inter-tissent - des fois c'est un peu emmêlé mais ce qui est sûr c'est que c'est vivant !
01 avril 2016
FFF
LuLu Buse. Ou Fleur Bleue. Ou Panda. Parce qu’hier, en regardant Kung Fu Panda 3 (!), les larmes me sont montées aux yeux quand les pandas s’unissent pour sauver Pô et nomment chacun à leur tour ce qu’ils sont pour lui : un ami, un père… une famille. Et plouf.
Ce jour en tirant les ficelles technologiques (vive Messenger) pour organiser quelque chose pour les 70 ans de mon père, j’ai eu une autre petite bouffée d’émotion – parce que voilà, c’est fait. Aussi parce que Cyril, Clara et Gene ont embrayé aussitôt – et qu’actuellement tout ce qui ressemble à un relais, une co-construction me touche aussitôt.
Ohana signifie « famille ». Famille signifie que personne ne doit être abandonné, ni oublié (Lilo et Stitch). Voilà, à 43 ans, mon idéal de la famille, c’est celui de Disney. Ou de Dreamworks.
Je souris en me disant que je suis définitivement, une LuLu FFF : Fighting For Family. Voire Fuckin' Fightin' for Family. Que c'est ma plus grande fragilité, mais aussi ma plus grande force. Faire du lien.
Ce jour en tirant les ficelles technologiques (vive Messenger) pour organiser quelque chose pour les 70 ans de mon père, j’ai eu une autre petite bouffée d’émotion – parce que voilà, c’est fait. Aussi parce que Cyril, Clara et Gene ont embrayé aussitôt – et qu’actuellement tout ce qui ressemble à un relais, une co-construction me touche aussitôt.
Ohana signifie « famille ». Famille signifie que personne ne doit être abandonné, ni oublié (Lilo et Stitch). Voilà, à 43 ans, mon idéal de la famille, c’est celui de Disney. Ou de Dreamworks.
Je souris en me disant que je suis définitivement, une LuLu FFF : Fighting For Family. Voire Fuckin' Fightin' for Family. Que c'est ma plus grande fragilité, mais aussi ma plus grande force. Faire du lien.
31 mars 2016
Ecole buissonière
Jeudi matin, pluie glacée, pas de parapluie (perdu par les enfants) métro ralenti par les grèves. Arrivée au Centre, emploi du temps en gruyère, temps perdu à prévoir, première patiente en retard. A 13h, je me rends compte que la patiente de début d'après-midi a annulé, et décide de rentrer déjeuner à la maison. Pluie glacée, métro ralenti, etc. Il restait trois patients, en toute fin d'après-midi : repartir (sous la pluie glacée, etc.) et finir tard, une heure de transport pour une heure trente de boulot mal payé ? J'ai appelé pour annuler. Avec une excuse bidon (encore meilleur).
Et passé l'après-midi sous la couette, avec le chat, à regarder des Ted Talks, lire le ELLE et le Télérama en buvant du thé. Et mis un point d'honneur à ne surtout RIEN faire d'utile, ni d'urgent. Ça m'a fait un bien fou. On a fini la journée avec des crêpes et Kung Fu Panda.
30 mars 2016
21 mars 2016
Hamster
Lundi matin, 10h : déjà besoin d'un café et d'un Doliprane. Pas bon, ça... Lundi, 18h : le dernier patient me donne envie de pleurer. Pas parce que ce qu'il raconte est triste, mais d'épuisement et d'exaspération, aussi parce que la migraine monte. Et que ces semaines qui sollicitent quasiment exclusivement de la disponibilité psychique, émotionnelle, intellectuelle, c'est trop - et que ça ne favorise ni un endormissement serein, ni un sommeil réparateur. Cercle vicieux. Que le week-end dernier, j'étais trop fatiguée pour utiliser ce qui habituellement me ressource - j'ai annulé le théâtre prévu avec Zaza, renoncé à une sortie musée.
Bien sûr, il y a la gentillesse de Ronan, qui amortit, arrondit, adoucit la rudesse de la réalité ; les retours des patients et des collaborateurs - mots gentils, moments de gratitude, il y en a eu plusieurs, cette semaine (voir ci-dessous) ; les petits moments chouettes, un câlin pour Alix, un massage aux huiles, un dîner avec Victor, l'arrivée d'Isaiah, mais quand même - batteries à plat. Je me sens comme un hamster dans la roue, commence à oublier des choses, à faire des erreurs, à laisser filer des délais ; je me réveille trop tôt et m'endors trop tard ; j'ai l'impression de repartir au combat quand je me lève ; je suis tentée de planter des journées de travail, dois négocier avec moi-même pour ne pas fuir ; je me perds dans des to-do lists jamais épuisées, elles ! - bref, j'ai besoin de débrancher.
Boîte à graous :
"Je vous souhaite une belle journée et vous remercie de votre implication dans notre travail qui me permet d'avancer, de grandir et d’être."
"Je suis très reconnaissante de votre soutien et aide."
" Bises et Merci pour ce beau travail !"
"Grand merci pour votre présentation hier - à la fois très utile et important."
Bien sûr, il y a la gentillesse de Ronan, qui amortit, arrondit, adoucit la rudesse de la réalité ; les retours des patients et des collaborateurs - mots gentils, moments de gratitude, il y en a eu plusieurs, cette semaine (voir ci-dessous) ; les petits moments chouettes, un câlin pour Alix, un massage aux huiles, un dîner avec Victor, l'arrivée d'Isaiah, mais quand même - batteries à plat. Je me sens comme un hamster dans la roue, commence à oublier des choses, à faire des erreurs, à laisser filer des délais ; je me réveille trop tôt et m'endors trop tard ; j'ai l'impression de repartir au combat quand je me lève ; je suis tentée de planter des journées de travail, dois négocier avec moi-même pour ne pas fuir ; je me perds dans des to-do lists jamais épuisées, elles ! - bref, j'ai besoin de débrancher.
Boîte à graous :
"Je vous souhaite une belle journée et vous remercie de votre implication dans notre travail qui me permet d'avancer, de grandir et d’être."
"Je suis très reconnaissante de votre soutien et aide."
" Bises et Merci pour ce beau travail !"
"Grand merci pour votre présentation hier - à la fois très utile et important."
"Chère Lucile, je n’ai malheureusement pas pu assister à la réunion d’hier mais je viens de lire avec attention votre document et je vous en remercie très vivement car je le trouve extrêmement clair, précis et très opérationnel. Je le conserve donc précieusement !"
09 mars 2016
EMDR
...comme Etonnante Méthode De Reconstruction, ou Etrange Mode De Rétablissement. Sur le papier, Eye Movement Desensitization Retreatment. Eye Movement, comme dans les phases REM du sommeil. Une forme de psychothérapie d'abord développée en post-traumatique, et dont les applications possibles semblent s'étendre rapidement.
Qu'est-ce que c'est ? Une méthode fondée sur l'idée que nos symptômes, incapacités et souffrances sont reliées à des souvenirs non correctement traités, de l'information non intégrée. Qu'il est possible d'accéder rapidement à cette information, ou plutôt à ces groupes d'informations, pour les assimiler enfin (le "Retreatment") et leur donner le statut de simples souvenirs, débarrassés de leur charge émotionnelle invalidante, des croyances négatives et des symptômes physiologiques qui les accompagnent. Définitivement.
J'étais dubitative. Et puis j'en ai parlé à des collègues formés. Puis à des gens l’ayant expérimenté en tant que patients. Et puis je me suis mise à lire, de la vulgarisation et aussi des articles scientifiques. Et pour terminer les forums, qui sont habituellement des défouloirs pour mécontents, et qui là étaient étonnamment élogieux. Et j'ai commencé à me dire qu'il fallait que je me fasse une idée par moi-même, parce que si les promesses étaient tenues, ce serait absurde de ne pas proposer cette opportunité à mes patients.
Première session de formation : fait ! Première expérimentation en tant que patiente dans ce cadre de formation : ça fonctionne, les souvenirs remontent, effectivement avec de l'émotion associée. Et calme plat sur la situation de départ, contemporaine. Idem en tant que thérapeute : message quelques jours plus tard du collègue "cobaye" (pour une histoire un peu phobique), problème résolu. A suivre : l’expérimentation avec certains de mes "vrais" patients. Éventuellement avec des amis d'amis. Sur des choses simples. J'ai hâte !
08 mars 2016
#petitbonheurdujour
Un nouveau # sur mes albums photos - je me rends compte que je prends souvent en photo les fleurs dans la ville - magnolias, premières jonquilles, rose trémière incongrue. Mais aussi que, parce que cette année je peux me permettre un tout petit peu de superflu, j'ai un vrai plaisir à fleurir ma maison : mimosa, renoncules, branches de prunus, tulipes... ça ne coûte pas si cher au marché, ou même dans le métro, et c'est un bonheur toujours renouvelé.
24 février 2016
De l'air
Ça fait bien trop longtemps que je n'ai pas quitté Paris. Bien trop longtemps que je n'ai pas eu de "vraies" vacances, l'occasion de rompre avec le quotidien, avec la ville, d'aller respirer ailleurs. Je sais qu'il faudra que je le fasse, sous peine de voir lentement se vider mes batteries à travers ce métier passionnant mais épuisant, et maintenant celui de maman à plein temps, le nouvel enjeu du moment.
Bon, ça n'était pas encore pour ces vacances là, mais c'était chouette quand même - emmener les enfants au théâtre, pour rire avec Karim Duval (franco-chinois-algérien) ou rêver avec Galilée au Lucernaire - et tant pis pour l'Eglise, qui a eu tant de mal à reconnaître que nous n'étions pas au centre de l'univers. Et pour leur faire découvrir les expos déjantées du Palais de Tokyo - comme on pouvait s'y attendre, Léo était perplexe que l'on puisse être reconnu et rémunéré pour ce type de création, et Elsa a adoré, et moi aussi - j'avoue m'ennuyer souvent dans les "grands" musées aux œuvres classiques, jamais dans ce Pays des Merveilles qui laisse mon imagination flotter, suggère plus qu'il n'impose, et met en prise avec l'incroyable capacité des humains à transformer leurs mondes imaginaires...
J'ai bien aimé aussi le passage à Meaux et un long temps d'échange impromptu avec ma Mémé - "Mais moi aussi, je t'ai connue toute petite !", ai-je rigolé. Et pouvoir revenir à Montlevon sans coup au cœur, juste dans le plaisir du feu de cheminée, du pot-au-feu maison et des premiers perce-neige - être là, simplement.
J'ai bien aimé aussi le passage à Meaux et un long temps d'échange impromptu avec ma Mémé - "Mais moi aussi, je t'ai connue toute petite !", ai-je rigolé. Et pouvoir revenir à Montlevon sans coup au cœur, juste dans le plaisir du feu de cheminée, du pot-au-feu maison et des premiers perce-neige - être là, simplement.
20 février 2016
Ollie Day
(Je sais, elle est mauvaise... :-)) Pack famille avec extension : les enfants de nos amis sont... nos enfants - filleul, ça compte encore plus ? Ça compte en tout cas :-) ! Surtout quand ça fait un joli prétexte pour une journée privilégiée, avec dèj au Jardin des Pâtes et expo à celui des Plantes - les grands singes donc - et le chouette spectacle des 7 doigts de la main, Traces, à Bobino - du cirque contemporain, poétique et technique à la fois. C'était touchant aussi d'établir ensemble une wishlist pour les prochaines fois !
15 février 2016
Petits moments magiques
Dans le désordre, ces derniers jours :
Je le savais déjà, mais mon ami Ted me l'a confirmé : le secret du bonheur, c'est la qualité de nos relations. Alors ce mardi, j'ai été ravie de retrouver Céline et Laurence, dans un petit restaurant charmant, pour papoter comme si on s'était vues la veille alors que... ça devait faire deux ans ? Les enfants, les parents, les amours, beaucoup de rires et d'énergie malgré les difficultés : des liens qui font du bien, en effet :-)!
Françoise, c'est une belle rencontre de 2003, quand je cheminais pour que la naissance d'Elsa soit plus douce que celle de Léo. Son association, engagée dans ces questions de naissance non medicalisée et de parentalité alternative, m'a beacoup appris. J'y ai même été stagiaire ! Animer des groupes de jeunes mamans avec elle, c'est un cadeau. Mais ce qui m'a autant émue que surprise, c'est que le soir du premier groupe, elle m'aie confié mon propre jeu de clés des locaux de l'association. Je n'en n'ai pas vraiment besoin ; mais ça m'est allé droit au coeur.
Je le savais déjà, mais mon ami Ted me l'a confirmé : le secret du bonheur, c'est la qualité de nos relations. Alors ce mardi, j'ai été ravie de retrouver Céline et Laurence, dans un petit restaurant charmant, pour papoter comme si on s'était vues la veille alors que... ça devait faire deux ans ? Les enfants, les parents, les amours, beaucoup de rires et d'énergie malgré les difficultés : des liens qui font du bien, en effet :-)!
Françoise, c'est une belle rencontre de 2003, quand je cheminais pour que la naissance d'Elsa soit plus douce que celle de Léo. Son association, engagée dans ces questions de naissance non medicalisée et de parentalité alternative, m'a beacoup appris. J'y ai même été stagiaire ! Animer des groupes de jeunes mamans avec elle, c'est un cadeau. Mais ce qui m'a autant émue que surprise, c'est que le soir du premier groupe, elle m'aie confié mon propre jeu de clés des locaux de l'association. Je n'en n'ai pas vraiment besoin ; mais ça m'est allé droit au coeur.
J'ai parfois du mal à communiquer avec les psychiatres de mon réseau - sans doute parce que les approches, mais aussi les conditions de travail, sont différentes, ce qui amène parfois des certitudes défensives et une attitude comptable et méprisante que je supporte difficilement, vis-à-vis du patient (et parfois aussi du psychologue ;-)). Et plus encore chez les jeunes professionnels. Aussi ce matin-là ce fut un vrai bonheur que de rencontrer cette médecin-chef d'un secteur pourtant énorme, riche d'une longue expérience, et d'avoir avec elle un échange sur la nécessité, dans nos métiers, d'apprendre à douter.
Au théâtre, une pièce renversante, Les chatouilles. Texte très fort, spectacle total - dans le jeu, la danse, la pantomime - bouleversant et drôle à la fois, une résiliente portée par l'humour et la rage, une intelligence et une sensibilité qui éclatent à chaque instant. Zéro temps mort, je suis restée scotchée à mon siège du début à la fin, au bord des larmes lorsque la salle s'est levée pour une standing ovation méritée comme jamais. Impossible de rester à distance, et pour avoir côtoyé, accompagné des victimes d'abus sexuels dans l'enfance, l'envie de lui dire merci et de saluer son courage.
Jeudi matin, la première heure de travail est éprouvante, récit de fin de vie bouleversant, je manque un peu d'air. Premier rayon de soleil, le patient me quitte en disant vous travaillez encore ensuite ? Et je suis touchée que dans sa solitude, il s'interroge sur la façon dont moi je vais poursuivre ma journée. Et peu après, j'ai Yves au téléphone, qui me propose de m'embarquer avec eux pour Cats, que j'avais très envie de voir. Et hop ! Jauge d'énergie à nouveau à plein.
Un micro-miracle comme il n'en n'arrive que quand cette fluidité, cette simplicité sont dans l'air : un homme s'est assis à côté de nous, un vieil hindou tout de blanc vêtu, pardessus et parapluie noirs, une classe folle, barbe et cheveux gris... il nous a souri, j'ai eu envie de le photographier mais n'ai pas osé. Nous avons échangé des regards tous les quatre, puis il s'est plongé dans un carnet rempli d'équations qui ajoutaient encore à son mystère. Au moment de quitter la rame, il s'est approché avec son petit carnet dans lequel il avait écrit, dans un français impeccable, j'ai été heureux de partager ce voyage avec vous. Et puis, il a disparu - un ange est passé...
Sortir de supervision et tomber sur les lions en folie du Nouvel An Chinois, sur la dalle des Olympiades.
Avec la ZaZa, nous laisser toucher par la délicatesse des Délices de Tokyo, une bulle poétique et gourmande autour de trois solitudes qui s'apprivoisent, trois marginaux qui ré-apprennent à tisser des liens.
Etre la première à souhaiter son anniversaire à Halo, là-bas, de l'autre côté de l'Atlantique : 08h01 à Paris, 00h01 à Denver, Colorado.
Un brunch - Taboo - théâtre sur une péniche sur la Seine avec la tribu Tagnard : Un New-Yorkais à Paris : que du bonheur. Tous presque Parisiens, tous presque de retour de New York, nous avons beaucoup ri ! Et un nouveau joujou Tup pour faire des gâteaux presque aussi beaux que ceux de Sissou.
Il y a des années et des années de cahiers, de carnets et puis plus tard, de blog. Et puis, ce soir il y a une petite fille d'aujourd'hui qui ouvre le tout premier des cahiers d'hier. Celui de quand j'avais son âge. Et qui lit Les Yeux d'Elsa, recopié de ma main, quand j'avais 12 ans.
Prévoir un net surcroît de fatigue dans les mois à venir, agiter le bout du nez façon sorcière bien-aimée et constater que les anges gardiens existent - un lit confortable, une immense couette et des draps tout doux, ça rend les insomnies plus belles et le sommeil, quand il est possible, plus profond... Bonne nuit !
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