...comme dirait Zaza. Ouf que des fois, dans mes consultations, il y a un peu d'espoir.
Cet après-midi, deux mini-minettes complices et futées, les pieds sur terre, avec lesquelles aller plus loin que le kit de survie indispensable - pouvoir aborder tranquillement les relations avec les parents, la place de la sexualité dans leur relation avec le petit copain, et même, mais si, leur propre désir. Ce qui va de soi pour nous, mais qui est si rarement possible dans ces rencontres... Bon, d'accord - elles ont quatorze et quinze ans - et la plus jeune a des relations sexuelles depuis plus d'un an (et 5 ans de différence avec Léo). Mais... elles vont bien. Vraiment.
Et une autre mineure - 17 ans, entretien pré-IVG - qui dit, je ne veux pas mettre un enfant au monde maintenant, parce que je sais ce que c'est, être dans l'incapacité d'élever un enfant. Elle a été placée à 9 mois... mais dans une famille d'accueil qui l'élève depuis - pas de ruptures ni de déplacements "sauvages", une famille aimante, dans laquelle elle a été traitée comme une petite dernière qui a manifestement reçu une éducation, aimante, structurante - bref - un plaidoyer pour l'option familles d'accueil, pourvu que celles-ci aillent suffisamment bien pour pouvoir jouer ce rôle essentiel d'accompagnement et de réparation qui est le leur... Ouf qu'il y a aussi des familles comme ça, et des mômes qui s'en sortent.
Il y a quelques années, j'avais écrit, pour ces familles... Imaginez un métier qui vous confronterait, 24 heures sur 24, à l'impossible. Un métier qui consisterait à accueillir dans votre propre foyer des enfants aux vies chaotiques, aux problématiques insolubles. A accueillir pour un week-end, un mois, un an, vingt ans - sans pouvoir le prévoir - des enfants dont vous ne sauriez rien, ou si peu, devinant l'impensable derrière leurs comportements erratiques, leurs blessures mal cicatrisées.
Un métier sans appuis logistiques, sans bagages théoriques - rien d'autre que votre propre cœur et votre propre histoire - votre volonté fondamentale de prendre soin. Un métier de longue patience et d'amour au quotidien ; un métier d'apprivoisement, de reconstruction lente, de réussites minuscules et d'échecs douloureux, parce qu'apprendre à aimer, et déjà à se laisser aimer, est si difficile pour ces enfants-là.
Un travail qu'aucun travailleur social, aucun psy, aucune institution se serait à même de faire : dans chaque instant du quotidien, prendre soin. Un métier peu reconnu, à peine considéré, et qui ferait parfois sérieusement tanguer votre propre famille ; un métier forcément trop peu rémunéré, parce que le dévouement de chaque minute avec des enfants toujours abîmés dans leur cœur, souvent dans leur corps, ne se chiffre pas.
"C'est parce qu'elles ne savent pas que c'est impossible, qu'elles le font… ".
Cet après-midi, deux mini-minettes complices et futées, les pieds sur terre, avec lesquelles aller plus loin que le kit de survie indispensable - pouvoir aborder tranquillement les relations avec les parents, la place de la sexualité dans leur relation avec le petit copain, et même, mais si, leur propre désir. Ce qui va de soi pour nous, mais qui est si rarement possible dans ces rencontres... Bon, d'accord - elles ont quatorze et quinze ans - et la plus jeune a des relations sexuelles depuis plus d'un an (et 5 ans de différence avec Léo). Mais... elles vont bien. Vraiment.
Et une autre mineure - 17 ans, entretien pré-IVG - qui dit, je ne veux pas mettre un enfant au monde maintenant, parce que je sais ce que c'est, être dans l'incapacité d'élever un enfant. Elle a été placée à 9 mois... mais dans une famille d'accueil qui l'élève depuis - pas de ruptures ni de déplacements "sauvages", une famille aimante, dans laquelle elle a été traitée comme une petite dernière qui a manifestement reçu une éducation, aimante, structurante - bref - un plaidoyer pour l'option familles d'accueil, pourvu que celles-ci aillent suffisamment bien pour pouvoir jouer ce rôle essentiel d'accompagnement et de réparation qui est le leur... Ouf qu'il y a aussi des familles comme ça, et des mômes qui s'en sortent.
Il y a quelques années, j'avais écrit, pour ces familles... Imaginez un métier qui vous confronterait, 24 heures sur 24, à l'impossible. Un métier qui consisterait à accueillir dans votre propre foyer des enfants aux vies chaotiques, aux problématiques insolubles. A accueillir pour un week-end, un mois, un an, vingt ans - sans pouvoir le prévoir - des enfants dont vous ne sauriez rien, ou si peu, devinant l'impensable derrière leurs comportements erratiques, leurs blessures mal cicatrisées.
Un métier sans appuis logistiques, sans bagages théoriques - rien d'autre que votre propre cœur et votre propre histoire - votre volonté fondamentale de prendre soin. Un métier de longue patience et d'amour au quotidien ; un métier d'apprivoisement, de reconstruction lente, de réussites minuscules et d'échecs douloureux, parce qu'apprendre à aimer, et déjà à se laisser aimer, est si difficile pour ces enfants-là.
Un travail qu'aucun travailleur social, aucun psy, aucune institution se serait à même de faire : dans chaque instant du quotidien, prendre soin. Un métier peu reconnu, à peine considéré, et qui ferait parfois sérieusement tanguer votre propre famille ; un métier forcément trop peu rémunéré, parce que le dévouement de chaque minute avec des enfants toujours abîmés dans leur cœur, souvent dans leur corps, ne se chiffre pas.
"C'est parce qu'elles ne savent pas que c'est impossible, qu'elles le font… ".