Et puis ce « nous » qui se tient un peu à l’écart, à égale distance de l’un et de l’autre. Un complice qui se jette en avant quand il faut parer les coups, renouer, unir. Un « nous » qui garde le sourire, qui broie les violences, qui gomme les grands mots, qui remet les événements à leur place. Un « nous » bourré de sagesse qui sait comment agissent les couples, comment ils se font ou se défont, pourquoi ils se jouent des tours, s’essoufflent, s’aiment moins, s’aiment à nouveau, peut-être pour toujours. Les années l’ont façonné, modèle, enrichi. Il sait ce qui mérite patience, il distingue ce qui est passager de ce qui est indestructible. Un « nous » qui se gagne, mais qui demeure fragile, exposé. Exposé comme tout ce qui compte. Un « nous » sans repos, qui combat, qui affronte, qui traverse parce que cela vaut la peine de traverser. Un « nous » qui vient de l’amour, qui va à l’amour, parce que le temps est l’une des dimensions de l’amour.
Andrée Chédid
Onze ans après jour pour jour, quinze ans après notre rencontre, ce texte choisi pour notre mariage a trouvé sa place, ou plus exactement, il l'a toujours eue, mais il l'a... quelque chose comme "trouvée-créée".
Andrée Chédid
Onze ans après jour pour jour, quinze ans après notre rencontre, ce texte choisi pour notre mariage a trouvé sa place, ou plus exactement, il l'a toujours eue, mais il l'a... quelque chose comme "trouvée-créée".