10 novembre 2009

La mamma et la putain

Ce mardi après-midi, dans la banlieue nord : sur la ligne du RER déjà, du béton à perte de vue, une gare sale, ouverte à tous les vents, mal pensée au possible - et tant pis pour les personnes lourdement chargées, les femmes avec des poussettes, ou ceux qui doivent déjà s'y rendre en voiture avant de prendre encore un train pour Paris.

Dans l'espace public, pas une seule femme ; dans le troquet sinistre à la sortie de la gare, je suis la seule - et la seule Blanche. Malaise... Ah si, en voici quelques-unes, tirant leurs chariots dans les allées du marché tout proche. Derrière les femmes voilées, sans silhouette et sans âge, un stand de lingerie pornographique (je ne vois pas d'autre mot ?) digne des plus sordides sex-shops.

Leur attirail, caricatural, me ferait sourire, si mes consultations ne m'avaient mise si souvent en contact avec les drames de ce monde où la femme ne peut être que mère ou putain (ou pire) - mais dans tous les cas, inexistante en tant que sujet.