13 novembre 2009

Quinzaine

Ai le sommeil et la pensée vagabonds. De la dernière quinzaine, quelques idées pour la Care Box surnagent... Partager deux, non trois plaisirs de lecture - La Ferme africaine, dépassant de loin le déjà inoubliable Out of Africa - le regard de Karen Blixen magnifie encore une Afrique déjà mythique, et son observation des humains est un régal...

"J'aurais aimé savoir si cette insouciance achevée était due à une ignorance totale de la méchanceté du monde, ou à une connaissance approfondie de celle-ci et à sa compréhension. Au fond, qu'il n'existe pas de serpents venimeux ou que l'on soit immunisé contre leur venin après des injections sans cesse plus fortes de leur venin, cela revient au même. Ce vieil homme avait un visage de petit enfant qui n'a pas encore appris à parler, que tout intéresse et que rien ne surprend."

Et puis le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates - roman épistolaire qui se lit d'un trait - ce n'est pas un grand livre, mais c'est un vrai bonheur. Dans la même lignée, le dernier Gavalda - L'échappée belle (qui n'a rêvé de faire l'école buissonnière à la perspective d'un mariage assommant ?), qui m'a beaucoup fait rire et même arraché une larme.

Idem pour Away we go - dernier film de Sam Mendes (Lalie, l'as-tu vu ?) - parfait antidote à la Dolce Vita - même en version remastérisée j'en suis sortie avec la nausée - alors que le Mendes réconcilie avec l'humanité - foutraque, bancale, mais plutôt portée à faire de son mieux - dans l'ensemble.

A part ça ? Les enfants ont une chambre refaite de neuf. Parquet clair et murs blancs, à l'exception d'un mur tapissé de ciel qui sera prochainement redécoré suite à un projet d'atelier "Nuages" à la maison. Une idée d'Elsa, pour une fois approuvée par Léo !

A part ça ? Deux guerriers épuisés ont déposé les armes. Reste à savoir comment transformer la trêve en élan - sans y perdre ce qui a émergé - si douloureusement - de nos singularités... (J'aime beaucoup ce mot - singularité, qui m'évoque irrésistiblement, insularité - et donc les îles - étendues autonomes, battues par les vents et les flots, mais souvent si belles...)