10 mars 2010

Petits moments de grâce

Quand une équipe prise entre le feu de la souffrance institutionnelle et celui de la souffrance de ses usagers se donne le droit de se remettre à penser, à faire des liens, internes et externes, à faire du lien - entre les professionnels en présence.

Quand un groupe de femmes étrangères déborde joyeusement le cadre d'une intervention de prévention pour aborder à leur façon cette bonne vieille histoire de la pomme et du serpent, et de "La faute à Eve" (dans un groupe où toutes les grandes religions étaient représentées : chrétiens, musulmans, bouddhistes, hindouistes).

Et dans le groupe suivant, quand une vieille dame musulmane et veuve, m'a dit dans un grand sourire édenté, bah, l'amour c'est plus pour moi, mais je prends le papier pour ma fille !

Quand je reçois un élève de 3ème aujourd'hui suffisamment dégagé des névroses familiales pour s'être mis en mode projet professionnel, et même pour imaginer des stratégies alternatives en cas d'échec. Ce que Berne définissait comme un gagnant : non celui qui gagne à tous les coups, mais celui qui sait ce qu'il fera s'il perd.