22h47, un chagrin anonyme se faufile entre le sommeil et moi. Un petit bout de phrase me tourne dans la tête, une voix d’homme, la fin d’une strophe – Et si tu me vois vivre. A force de la tourner et de la retourner, je retrouve sa trace – c’est le début parlé d’une vieille chanson de Sardou :
Si tu pars avant moi,
Promets-moi, par un signe,
De me dire où tu vas,
De me dire ce qu'il y a,
Si tu restes toi-même
Et si tu me vois vivre.
Et si tu me vois vivre. Le texte parle d’un amour au-delà de la mort, mais ce soir ce qui m’arrête c’est ce regard extérieur, cette mise en perspective… Qui que puisse être ce Tu – ce soir j’aimerais qu’il existe. Un Tu présumé bienveillant, un Tu dégagé des œillères humaines, un Tu plus sage et plus indulgent à la fois – un Tu qui saurait dire – va, tu es sur la bonne route, ou bien au contraire, regarde, tu passes à côté de ce qui fait la vie, de ce qui fait ta vie… Ce soir j’aimerais croire en Dieu, peut-être, supposer une veille attentive et silencieuse, l’idée d’un sens, et d’un amour qui ne se démente pas… Ce soir j’aimerais ne pas savoir que la solitude est une donnée première, que le sens est celui que nous nous construisons, que ce regard que j’appelle – et qu’aussi je crains – n’est autre que le mien.
Si tu pars avant moi,
Promets-moi, par un signe,
De me dire où tu vas,
De me dire ce qu'il y a,
Si tu restes toi-même
Et si tu me vois vivre.
Et si tu me vois vivre. Le texte parle d’un amour au-delà de la mort, mais ce soir ce qui m’arrête c’est ce regard extérieur, cette mise en perspective… Qui que puisse être ce Tu – ce soir j’aimerais qu’il existe. Un Tu présumé bienveillant, un Tu dégagé des œillères humaines, un Tu plus sage et plus indulgent à la fois – un Tu qui saurait dire – va, tu es sur la bonne route, ou bien au contraire, regarde, tu passes à côté de ce qui fait la vie, de ce qui fait ta vie… Ce soir j’aimerais croire en Dieu, peut-être, supposer une veille attentive et silencieuse, l’idée d’un sens, et d’un amour qui ne se démente pas… Ce soir j’aimerais ne pas savoir que la solitude est une donnée première, que le sens est celui que nous nous construisons, que ce regard que j’appelle – et qu’aussi je crains – n’est autre que le mien.