Autour d'un café ce matin, une collègue restitue une phrase entendue hier dans une émission de télévision : "Dans ce monde, on nous donne la vie mais pas le droit d'exister". Une phrase prononcée par une jeune femme comme celles que nous recevons jour après jour - prise dans une violence répétitive, dans des difficultés sociales et personnelles inextricables.
Suis doublement frappée à la fois par cette façon pertinente, percutante d'exprimer les choses, que je rencontre souvent dans ce public en grande détresse ; mais aussi par une interrogation sous-jacente - dans ce discours, manque la place pour la responsabilité qu'elle peut prendre de sa propre vie. Responsabilité, au sens de, répondre de - qu'est-ce que je fais, qu'est-ce que je peux faire, à partir de ce qui a été donné au départ - ici, le minimum, mais l'essentiel : la vie, du moins la possibilité d'une survie.