Ce matin au cours d'une réunion, je décroche du contenu pour me laisser porter par les mots avec lesquels nous décrivons nos actions - suivi, prise en charge, accompagnement, de quoi parlons-nous ? L'accompagnement des femmes enceintes me fait de plus en plus me défier de la notion de prise en charge, tant j'ai le sentiment que mon travail consiste justement à rendre à l'autre sa capacité à être responsable de lui-même.
Le suivi m'évoque l'inscription dans le temps, mais aussi quelque chose de l'ordre de la passivité, d'un désengagement de celui ou celle qui "suit" (et que dire de ceux que nous suivons - patients, clients, usagers - êtres en souffrance mais en chemin ?).
De plus en plus j'aime accompagner - un petit bout de chemin ensemble, dans une dissymétrie relative mais dans une égalité d'humain à humain - une présence pour briser l'isolement, proposer un regard différent sur ce qui se joue, c'est peu, c'est déjà beaucoup.