To care : j'aime ce mot, qui dit à la fois la précaution, l'attention, la responsabilité, le souci, l'importance, le soin. Care box : un néologisme pour quelque chose comme, boîte à attention (littéralement en anglais imaginaire, trousse de secours).
23 octobre 2016
14 octobre 2016
Collège Blues
Personne n’a aimé ça. Lorsque j’interroge mes patients, c’est très souvent la période considérée comme la plus difficile à vivre – la sortie du cocon de l’enfance, la perte des repères scolaires, l’irruption de la puberté et de la sexualité. Pour les plus fragiles d’entre eux, c’est toujours là que ça déraille, la marche est trop haute, les handicaps se cumulent – plus tu es déjà fragile, plus tu es déjà perdant, déjà perdu. Si tu es différent – trop grand, trop petit, trop gros, trop maigre, trop blanc, trop noir, trop gay, trop roux, trop voyant, trop invisible – c’est dommage pour toi. Si tu es un peu plus malin, un peu plus sensible, un peu cultivé, un peu plus éduqué – c’est dommage pour toi. Si tu refuses de socialiser en bavant sur les autres, en colportant les rumeurs, en agressant les plus faibles, c’est dommage pour toi.
Tout ça, c’était déjà vrai quand j’étais au collège. Ce qui est nouveau, c’est la progression ahurissante du niveau de violence sociale, physique et verbale dans l’indifférence générale. Ce qui est nouveau, c’est que nos enfants trouvent normal de se faire bousculer, insulter, discriminer, racketter, et que la loi du silence soit respectée. Ce qui est nouveau, c’est que ces têtes blondes ou brunes se jettent à la figure leur appartenance religieuse, portée comme un drapeau en même temps que vidée de tout sens spirituel. Ce qui est nouveau aussi, c’est l’omniprésence d’un vocabulaire sexuel et sexiste ordurier, brutal, qui constitue à lui seul une agression aussi constante que banalisée, un préliminaire à une culture de la domination et du viol. Ce qui n’est pas nouveau mais va s’aggravant, c’est la banalisation de l’irrespect et du désordre, des cours chaotiques et de l’absence de travail, même pas faute de le vouloir mais, dans certains cours, faute de le pouvoir.
Ce qui me frappe c’est la gangrène de l’absence de sens : il n’y a pas d’autre rapport que le rapport de pouvoir. L’empathie pour l’autre, les interdits fondateurs (ne pas faire, ni se faire, de mal), l’idée d’un apprentissage qui a du sens en lui-même et prépare à un projet de vie, d’une spiritualité soutenue par des valeurs, d’une sexualité sous le signe du respect et du lien, d’une humanité commune, d’un sens du collectif – INEXISTANTS dans le quotidien mais je pense aussi, dans les discours qu’ils entendent.
La parole non plus n’a plus de sens – la parole donnée, l’interdit, les mots qui humanisent, bâtissent des ponts et non des murs. La parole est insulte, interjection, crachat, actes sans pensée, impulsions sans mots.
Aux élections de délégués dans la classe d’Elsa, il y a eu 18 voix pour Dark Vador et autant pour Dora l’exploratrice. Est-ce qu’un adulte a vraiment pris le temps d’expliquer le sens de cette représentation du collectif ? Est-ce que ce n’était pas le moment de faire de cette éducation « morale et civique » un temps enfin utile ? Est-ce que nos adolescents sont à ce point écœurés des systèmes adultes qu’ils désignent les héros de leur enfance - comme un gag triste, une provocation désespérée ?
Quand le quotidien de l’échange de couloir ressemble à « - Je nique ta mère par tous les trous / - Ta gueule puceau, je suis sûre que t’as jamais vu une chatte en vrai » (car l’élégance du langage n’est pas réservée aux garçons), est-ce que parfois un adulte réagit ?
Quand on a élevé ses enfants dans une culture de l’accueil de la différence et du dialogue, comment ne pas constater qu’on les a, peut-être, bien mal préparés à affronter la meute ? Que leur capacité d’analyse et leur niveau de langage sont, à cette étape, des handicaps ? Quels mots trouver, pour signifier l'inacceptable tout en gardant une cohérence, l'envie de soutenir la vision d'un monde qui intègre sans (se) désintégrer ?
Lu, mère en colère
29 septembre 2016
Lever les yeux
Ce matin je suis arrivée (raisonnablement) en retard à l'Institut. Pas à cause de l'urgence psychiatrique traitée hier jusqu'à 22h et à nouveau ce matin dès 7h, et toujours en cours. mais parce qu'au moment de courir encore jusqu'au métro après deux journées de douze heures, j'ai décidé d'attendre le bus. Pour avoir le temps de savourer l'interview d'Higelin dans le Télérama de cette semaine.
Parce qu'Higelin, c'est la vie - l'artiste que j'ai vu le plus souvent sur scène, la poésie, la créativité et la liberté incarnées. Une figure inspirante, et un antidote à la pression psychique parfois de ce métier. L'écouter ou le lire, c'est ouvrir grand les fenêtres, laisser passer un courant d'air frais, un feu follet, un moyen de reconnexion immédiate au "coeur battant, coeur serré..."
Parce qu'Higelin, c'est la vie - l'artiste que j'ai vu le plus souvent sur scène, la poésie, la créativité et la liberté incarnées. Une figure inspirante, et un antidote à la pression psychique parfois de ce métier. L'écouter ou le lire, c'est ouvrir grand les fenêtres, laisser passer un courant d'air frais, un feu follet, un moyen de reconnexion immédiate au "coeur battant, coeur serré..."
Et je crie, et je pleure, et je ris au pied d'une fleur des champs,
Égaré, insouciant dans l'âme du printemps, coeur battant,
Cœur serré par la colère, par l'éphémère beauté de la vie.
11 septembre 2016
Le lundi au soleil
Trois jours de rab' de vacances sur la Côte d'Azur, c'est un beau cadeau (et le lundi au soleil, c'est encore meilleur). Une chambre douillette qui donne sur la piscine, c'est carrément le luxe. Mais le meilleur n'est pas là - plutôt dans cette amitié qui n'a pas besoin de contacts rapprochés pour retrouver immédiatement le plaisir de l'échange authentique, de se (re)découvrir des chemins qui se croisent ou sont parallèles, de s'enrichir mutuellement. Ou d'être baignée dans cette atmosphère qui respire l'intelligence et la gentillesse - en fait, l'amour, toutes générations confondues (quatre, ce week-end-là !).
De ce lien j'aime qu'il fasse partie de ceux qui m'invitent à une certaine vigilance - à oser penser grand, rêver grand. A vouloir le meilleur, pas comme une exigence égoïste, mais comme une incitation à la créativité pour un meilleur partagé.
Même émotion devant les photos du mariage féerique d'une des filles de la maison sur les plages du Mexique : bien sûr, c'est somptueux (tout : les couleurs, les lieux, les robes...), mais le plus touchant, ce sont la tendresse, la créativité, la ferveur qui rayonnent sur chaque image - images qui pour ma part sont venues m'interroger - une fois de plus - sur l'essentiel, cette famille fondatrice du lien - ni idéale ni exempte de conflits ou de douleurs, mais choisie en conscience, un vœu qui ne tient que d'être constamment renouvelé : ce ne sont pas les jeunes mariés qui m'auront le plus émue, mais leurs parents entourés de leurs enfants adultes et des compagnons de ceux-ci, d'une première petite-fille et de leur famille de coeur - famille élargie et amis de toujours.
Cadeaux bonus : un chien et un chat affectueux, un nouveau jeu : le riquiqui, un déjeuner en bord de mer, la p'tite méditation du matin face à la mer et...un coup de coeur pour deux nouveaux parfums !
Cadeaux bonus : un chien et un chat affectueux, un nouveau jeu : le riquiqui, un déjeuner en bord de mer, la p'tite méditation du matin face à la mer et...un coup de coeur pour deux nouveaux parfums !
03 septembre 2016
Mémé-Sitting
Pour finir de se remettre de sa fracture et de ses émotions, la Mémé est venue passer une semaine à la maison. Et c'était chouette. De voir comment s'ajuster mutuellement (pour nous, penser à mettre Plus belle la vie, pour elle, modifier ses horaires de repas pour manger avec nous), de papoter, de faire ensemble (trier, ranger, plier du linge et recoudre des boutons), de regarder des photos et d'évoquer des souvenirs. Et que les enfants participent, Elsa en prêtant sa chambre huit jours, les deux en proposant des petits temps de partage - un jeu, une leçon de tricot, quelques pas dehors... apprendre à donner du temps, de l'attention, même un peu (dur, dur sur la semaine où on retrouve les copains), c'est important. Et ça m'a fait plaisir de la voir repartir un tout petit peu plus alerte, la démarche mieux assurée.
27 août 2016
Rock en Seine
Je ne suis pas une grande mélomane, écoute souvent les mêmes choses, même si je regrette de ne plus avoir l'occasion de découvrir de nouvelles pépites (sauf récemment Michael Kiwanuka, merci Télérama). Peut-être aussi parce qu'après mes journées de travail, j'ai surtout besoin de silence, suis peu disponible pour un effort d'écoute supplémentaire. Alors Rock en Seine, pour moi qui écoute plutôt de la chanson française, quand elle est bien écrite, et des ballades pop, c'était pas gagné ! Et en fait... c'était une excellente surprise : pour l'atmosphère bon enfant - public sympa, relax, pour la variété des propositions, la possibilité de goûter à plein de choses, de rester ou non, sans enjeu. Trois chouettes concerts : Wolfmother - bon, je ne dis pas que je vais me mettre à écouter ça au dès le matin au réveil, mais dans le contexte festival c'était top, ça décoiffe ! Edward Sharpe and the Magnetic Zeroes, une bande de post-hippies californiens qui se fait son p'tit boeuf entre potes sur scène, fait participer le public et nous a tous mis en mode Woodstock (en plus politiquement correct, quand même, on est en 2016. Dommage.) Sigùr Ros - je suis tombée sous le charme, ai regretté la foule compacte et bavarde - à ré-écouter chez soi ou à voir en salle si possible, je serais vraiment partante. Complètement hypnotique.
26 août 2016
Inner Gold and Sleeping Parts
Je voulais écrire quelque chose à ce propos - ces rencontres, durables ou non, qui réveillent, activent, de précieuses et plus ou moins secrètes parts de nous-mêmes, ça me parle, et me tient profondément à coeur - ces liens-là sont le sel de ma vie. Et puis j'ai réalisé que mon ami JP l'avait déjà fait - et avec talent, alors j'ai simplement souligné ce qui me semble être le coeur de cet effet très spécial, la danse des esprits :-).
I think that some friends have a particular talent. When you talk with these people, you have a strange (et délicieux) feeling : some inner parts of you, of your mind are… activated. (It happens, sometimes, that you trigger the same effect in response)
I think that some friends have a particular talent. When you talk with these people, you have a strange (et délicieux) feeling : some inner parts of you, of your mind are… activated. (It happens, sometimes, that you trigger the same effect in response)
You can use subtle metaphors to explain this, like surprisingly finding inner gold, or opening unknown windows, new stairs… thanks dear ! I do think that some parts of our brain are sleeping, or are “put in a box”, useless. Sometimes you don’t even know or remember that they’re here, in a corner of your attic.
When they’re activated : you are surprised, thankful, you see and feel them blossoming around, in you. It gives you a big amount of energy and happiness. When you activate them (by doing nothing but being yourself in a conversation) in your chatterboxing partner’s mind, you can see this person like… floored-with-a-smile.
If this person dies, or flies away, you feel a bit strange or sick for a moment, because, as you can guess, these golden activities which liked to dance in your head, they want to dance more, and they can’t. The bond only could make them dance. Conversations.
Some parts are real gold, they stay : you can keep them for you, you grew, that’s your new treasure, votre nouveau trésor ! Some parts begin to hurt you, though. They dance alone, lost in your mind, they hit walls, they break themselves. They wait. You have to use the old boxes. These sleeping parts of you, made alive, have to go back to sleep, “Off to box, chatterbox !”. Your pie gets smaller.
This is how you understand why Conversation is an Art, sometimes.
Dial : Nothing lasts forever. You knew that, don’t you ? Good news or bad news ?
Trois amis en quête de sagesse
Je craignais le coup marketing - les trois poids lourds du développement personnel réunis pour un best-seller annoncé, mais c'est une douce surprise et une lecture qui fait du bien - comme en son temps le Petit Traité des grands vertus, avec ici cette dimension profondément humaine, amicale - moins d'intellect, plus d'humanité. Je me régale tout particulièrement avec les interventions de Christophe André (qui m'a déjà beaucoup apporté avec Méditer jour après jour), son engagement personnel dans sa parole, son approche du soin résolument humaniste, et sa bienveillance qui n'est pas complaisance mais me semble plus à échelle humaine que le niveau d'exigence spirituelle de Matthieu Ricard ou d'Alexandre Jollien. Extrait :
"De façon générale, il me semble que la bienveillance devrait être notre attitude relationnelle "par défaut", comme disent les informaticiens. Ensuite, on ajuste ses intentions, ses attentes ; on peut reculer, se rétracter ou donner plus, mais c'est la meilleure position de départ pour effectuer un véritable choix de véritable humain."
"De façon générale, il me semble que la bienveillance devrait être notre attitude relationnelle "par défaut", comme disent les informaticiens. Ensuite, on ajuste ses intentions, ses attentes ; on peut reculer, se rétracter ou donner plus, mais c'est la meilleure position de départ pour effectuer un véritable choix de véritable humain."
Prologue
"On voit ces trucs-là partout aujourd’hui, l’art de rue se distingue difficilement de la vie de rue, ces voitures à pois sur Canal Street, ces kiosques à journaux enrubannés tels des paquets-cadeaux. Comme si les rêves se résumaient à des articles référencés dans un catalogue d’expériences disponibles. Curieusement, cependant, la possibilité de satisfaire son moindre désir – la profusion qu’offre à profusion la ville aujourd’hui – tend à vous rappeler que ce dont vous avez réellement faim, c’est précisément ce que vous ne trouverez jamais là-bas. En ce qui me concerne, ce dont j’ai faim depuis mon arrivée il y a six mois, c’est de ressentir les choses dans ma tête d’une certaine façon. Sur le moment, je n’aurais pas été capable de verbaliser cette sensation, mais maintenant je pense pouvoir dire qu’il s’agit peut-être de croire que tout, à tout instant, peut encore changer."
Garth Risk Hallberg, City on fire
Garth Risk Hallberg, City on fire
...qui par ailleurs regorge d'autres pépites à collectionner, et d'un sacré élan vital : ça foisonne, s'entremêle, touche souvent très juste, et donne carrément envie d'écouter la bande-son qui porte le roman.
25 août 2016
24 août 2016
Trois petits bonheurs pro
Une ancienne patiente qui prend le temps d'envoyer des photos de son tout nouveau bébé et quelques nouvelles, pour dire qu'elle va bien mais qu'elle avait envie de partager ce bel événement de la vie.
Une autre qui raconte avec beaucoup d'émotion son mariage, cet été, ravivant au passage plein de chouettes souvenirs - les montagnes russes émotionnelles, les torrents d'amour reçus, la force du geste symbolique. Et l’expérience, nouvelle pour elle, de vivre chacun de ces instants au présent, sans déjà regretter le précédent ou anticiper le suivant.
Et une dernière, habituellement en mouvement perpétuel, qui fait part de sa découverte de la joie de perdre son temps, de faire des choses "gratuites", sans objectif aucun, pour le plaisir : coloriages, patient désherbage manuel quand un coup de produit chimique produirait un résultat bien plus rapide et durable... un exercice contemplatif à part entière. A l'écouter, j'avais presque envie moi aussi de tirer une petite chaise au soleil pour arracher les graminées.
Et une dernière, habituellement en mouvement perpétuel, qui fait part de sa découverte de la joie de perdre son temps, de faire des choses "gratuites", sans objectif aucun, pour le plaisir : coloriages, patient désherbage manuel quand un coup de produit chimique produirait un résultat bien plus rapide et durable... un exercice contemplatif à part entière. A l'écouter, j'avais presque envie moi aussi de tirer une petite chaise au soleil pour arracher les graminées.
23 août 2016
Bon pied, bon oeil
Mémé, 90 ans, s'est fracturé le genou en juillet. Radio ce jour pour voir où en est le rétablissement. Dialogue par texto :
LuLu : "Alors, t'as le droit de t'inscrire au marathon ?"
Mémé : "Grosse surprise radio bonne plus de trace ni de gouttière. J'ai téléphoné, il est trop tard pour les rattrapages des JO de Rio, zut alors !"
J'adore.
LuLu : "Alors, t'as le droit de t'inscrire au marathon ?"
Mémé : "Grosse surprise radio bonne plus de trace ni de gouttière. J'ai téléphoné, il est trop tard pour les rattrapages des JO de Rio, zut alors !"
J'adore.
21 août 2016
Incorrigible et contradictoire
C'était beau comme dans un petit film français - une grande maison familiale avec un jardin, un chat, un chien et des chevaux, des brochettes de gamins, des cousins qui se retrouvent chaque année au café de la place, des vieux gréements et des chants de marins, des hortensias, des rayures blanches et bleues et des galettes au beurre salé. Un vrai fantasme breton, et pour moi, un vrai fantasme tout court - cette idée d'une famille, d'une structure, d'une pérennité, d'une transmission, après lesquelles je cours depuis toujours, et qui me torpille régulièrement depuis ma séparation. J'ai beau savoir qu'au-delà des apparences, rien n'est jamais simple, il n'y a rien à faire, ça marche ! Et ça me touche au coeur. Me donne des envies de rêver. Reste à savoir comment rendre ça compatible avec ma névrose jumelle, pas moins ancrée, celle de l'élan, de la légèreté et de la liberté, maison de famille versus roulotte ou bateau.
13 août 2016
Kifs et spi
Glénans Paimpol, stage Iles Anglo-Normandes, kifs ;-) : découvrir une nouvelle zone de nav' (dont la petite perle verte de l'île de Stark). Causer méditation et intelligence collective avec notre mono, Bernard. Constater avec plaisir que la pleine conscience, l'EMDR, sont de plus en plus connus de publics variés : un peu plus de poids du bon côté de la balance de l'humanité ?
Faire des siestes à bord, partout : dans la cabine, dans le carré, sur le pont. Il n'y a qu'en bateau que je me repose comme ça - bercée, à l'abri du monde.
Etre à la barre au lever du soleil. Au coucher, aussi. Voir une lune rose se lever sur la mer. Passer le cap Frehel au spi. Se baigner à Stark, dans une eau transparente, et se sécher au soleil. Boire une Guiness à Guernesey.
Découvrir les courants, les calculs de marées, et qu'on ne plaisante pas avec ça : si les éléments sont contre nous, ne pas pécher par excès d'optimisme et toujours avoir un plan B. Et un plan C. Intéressante leçon d'humilité et de prudence.
Les rochers aussi demandent bien plus d'attention et de calculs que mon expérience en Méditerranée ! (J'ai découvert l'antidote à la règle Cras, le rapporteur breton : mais pourquoi faire compliqué quand on peut faire si simple ?)
Angles, distances, hauteur d'eau à une heure donnée (avec un pied de pilote pour la hauteur et une marge de sécurité sur l'heure prévue), alignements complexes, naviguer en Bretagne, ce n'est pas donné à tout le monde. Mais c'est hautement pédagogique ; à refaire, donc !
Les rochers aussi demandent bien plus d'attention et de calculs que mon expérience en Méditerranée ! (J'ai découvert l'antidote à la règle Cras, le rapporteur breton : mais pourquoi faire compliqué quand on peut faire si simple ?)
Angles, distances, hauteur d'eau à une heure donnée (avec un pied de pilote pour la hauteur et une marge de sécurité sur l'heure prévue), alignements complexes, naviguer en Bretagne, ce n'est pas donné à tout le monde. Mais c'est hautement pédagogique ; à refaire, donc !
12 août 2016
Grande Fille
En avril dernier, j'avais fait ce petit séminaire en ligne, savoir ce que l'on veut vraiment... J'avais trouvé l'exercice intéressant, traîné longtemps comme un porte-bonheur les documents correspondants, et puis j'ai oublié - comme toutes les bonnes résolutions, comme la plupart de nos élans de bonne volonté. Aujourd'hui j'ai ré-ouvert l'enveloppe - et j'ai pu constater que presque à mon insu, en tout cas sans volontarisme forcené, nombre de ces graines avaient GERME :-) !
Sur les listes :
- contacter quelqu'un dont je n'ai plus de nouvelles depuis longtemps : je pars passer un week-end chez Ghislaine à Antibes en septembre
- négocier un calendrier clair et au moins moyen terme pour les enfants avec leur père
- oser me dégager : une demi-journée dans la semaine, en contrepartie du fait de travailler le samedi matin, des temps de pause dans la journée, des vacances ou des week-ends sans les enfants, pour ne pas être constamment en surcharge
- assumer et financer un temps hebdomadaire conséquent de femme de ménage
- commencer à appliquer ma formation EMDR et la développer
- épargner un peu plus chaque mois
- modifier un peu mon chez-moi (petits travaux, achats déco)
- soutenir les liens familiaux : l'objectif était alors organiser les 70 ans de Papa, fait !
- me ré-inscrire au yoga, trouver un moyen de méditer un peu plus régulièrement (merci Headspace)
- expérimenter l'EMDR pour moi-même - et donc trouver un interlocuteur qualifié et convaincant (un défi quand on est pro soi-même) !
- ré-ouvrir la maison au monde : hébergement de Victor, accueil de Ray
- biffer tout ou partie de ma to-do list spéciale procrastination : faire valider le titre de psychothérapeute par l'ARS, modifier le livret de famille, ouvrir un compte pro, trouver un comptable, prendre RV avec l'URSSAF... fait ou en très bonne voie, RV pris etc. Problème : cette liste a tendance à s'auto-régénérer.
- me ré-inscrire pour un stage aux Glénans : ça commence DEMAIN :-) !
PS : Et ce qui n'est PAS fait ? Il reste des chantiers ouverts, et non des moindres. Mais nombre de points ci-dessus sont des petits pas intermédiaires. C'est déjà ça.
PS : Et ce qui n'est PAS fait ? Il reste des chantiers ouverts, et non des moindres. Mais nombre de points ci-dessus sont des petits pas intermédiaires. C'est déjà ça.
Patient alpha
Pour ce que j'en ai compris, le patient alpha, c'est celui par rapport auquel il y a un avant et un après dans notre pratique. Sur mon exercice jusque-là, je me souviens très bien de qui il s'agit - une jeune femme que j'ai longtemps accompagnée, qui m'en a fait voir de toutes les couleurs mais grâce à laquelle j'ai beaucoup appris et qui aujourd'hui va BIEN. Dont j'avais dit en supervision, au début, qu'elle dépassait mes compétences - et puis aujourd'hui, ces patients ne me font plus peur.
Après la formation EMDR, je me suis lancée avec mes patients - et je tâtonne énormément, car tous sont des patients complexes. Ce qui est frustrant, challengeant, et même parfois, angoissant.
Aussi, quand j'ai vu arriver ce stewart incapable de reposer le pied dans un avion suite à un accident corporel pourtant mineur, j'ai pensé que j'avais enfin trouvé le patient avec lequel appliquer à la lettre le protocole (trauma simple et récent) et me faire une idée de la puissance de l'outil. Bingo. Préparation mise à part, UNE SEULE SEANCE et j'ai reçu ce texto : "La bonne nouvelle est que j'ai pu prendre l'avion lundi et mercredi sans aucune crainte, à ma grande surprise et pour mon plus grand bonheur". Le bonheur est partagé m'sieur, et l'encouragement à continuer ma formation, majeur !
PS (un mois plus tard) : "Deux semaines de reprise, je suis comme avant, sans aucune appréhension, problème ou peur à bord. Ça fait vraiment du bien d'avoir repris le boulot d'ailleurs !"
Aussi, quand j'ai vu arriver ce stewart incapable de reposer le pied dans un avion suite à un accident corporel pourtant mineur, j'ai pensé que j'avais enfin trouvé le patient avec lequel appliquer à la lettre le protocole (trauma simple et récent) et me faire une idée de la puissance de l'outil. Bingo. Préparation mise à part, UNE SEULE SEANCE et j'ai reçu ce texto : "La bonne nouvelle est que j'ai pu prendre l'avion lundi et mercredi sans aucune crainte, à ma grande surprise et pour mon plus grand bonheur". Le bonheur est partagé m'sieur, et l'encouragement à continuer ma formation, majeur !
PS (un mois plus tard) : "Deux semaines de reprise, je suis comme avant, sans aucune appréhension, problème ou peur à bord. Ça fait vraiment du bien d'avoir repris le boulot d'ailleurs !"
09 août 2016
Ray Man
Ray est exactement le genre d'être humain qui fait que je reste une inconditionnelle de CouchSurfing. Car sinon, comment croiser la route d'un musicien-hippie-sculpteur-pirate californien qui cultive son côté bad boy mais distribue des petits cailloux en forme de coeur aux inconnus - cailloux issus de la rivière qui coule au fond de son jardin de Nevada City ? Un Petit Poucet blues-rock, un ours au grand coeur comme je les aime, un humain vivant comme je les aime aussi - curieux de tout, intrépide et cool à la fois - et qui me reconnecte à cette dimension-là en moi aussi, grain de folie, non-conformisme et curiosité débordante pour l'humain dans toutes ses dimensions.
Qui dit de lui-même que ses deux métiers consistent à donner du bonheur aux autres - sculpteur, il travaille depuis longtemps pour Disney ; musicien, il improvise volontiers avec des amis de passage - je l'ai vu faire à Belleville. Venu en Europe pour réaliser un rêve de longue date, et s'enivrer de la culture du Vieux Monde.
Le bonheur de CS c'est ça - faire exploser les barrières de culture, d'âge, de langue, le repli sur soi et la méfiance pour ouvrir sa maison à l'inconnu et à la rencontre, et en ressortir un peu différent, nourri à chaque fois. Parler de la vie, de l'amour, des trajectoires et des choix de chacun, en toute liberté, sentir là où ça connecte, se rencontre, fait sens, c'est si bon à vivre ! Avec un verre de bon vin, c'est encore meilleur évidemment. Il m'a apporté un Bordeaux, je lui ai fait découvrir le Chinon. Dommage qu'on n'ait pas eu le temps pour goûter le Bourgogne... la prochaine fois ?
Qui dit de lui-même que ses deux métiers consistent à donner du bonheur aux autres - sculpteur, il travaille depuis longtemps pour Disney ; musicien, il improvise volontiers avec des amis de passage - je l'ai vu faire à Belleville. Venu en Europe pour réaliser un rêve de longue date, et s'enivrer de la culture du Vieux Monde.
Le bonheur de CS c'est ça - faire exploser les barrières de culture, d'âge, de langue, le repli sur soi et la méfiance pour ouvrir sa maison à l'inconnu et à la rencontre, et en ressortir un peu différent, nourri à chaque fois. Parler de la vie, de l'amour, des trajectoires et des choix de chacun, en toute liberté, sentir là où ça connecte, se rencontre, fait sens, c'est si bon à vivre ! Avec un verre de bon vin, c'est encore meilleur évidemment. Il m'a apporté un Bordeaux, je lui ai fait découvrir le Chinon. Dommage qu'on n'ait pas eu le temps pour goûter le Bourgogne... la prochaine fois ?
01 août 2016
Juillet-Août
Story Snapchat de Léo ce jour : "Si toi aussi tu changes de parent aujourd'hui..". Multi-liké évidemment. Hum. Pas sûre de trouver ça drôle...
27 juillet 2016
La vie de bateau :-)

Et il s'en occupe bien : organisation top et propositions variées : Séville, Cadix, Grenade, Cordoue - complètement raccord avec le Maroc, puisque celui-ci a été sous domination espagnole, alors que l'Andalousie a longtemps été musulmane. Mêmes palais des mille et une nuits, mêmes repères architecturaux (ruelles étroites et patios décorés), et des cultures entremêlées dont le plus fantastique témoignage est la mosquée-cathédrale de Cordoue - l'histoire aurait été encore plus belle si elle était devenue un lieu de culte partagé...
Autant de décors pour des civilisations orientales rêvées : à l'Alcazar à Séville, les fans de Game of Thrones reconnaîtront le royaume de Dorne, à la Isla Minima et à l'Alhambra, les lieux de tournage de la Folie des grandeurs.
J'ai aimé aussi découvrir le village d'où Colomb est parti à la recherche d'une nouvelle route vers les Indes, et les reproductions grandeur nature des caravelles - ces incroyables coquilles de noix aux instruments de navigation rudimentaires et aux conditions de vie plus que précaires parties à la conquête de nouveaux mondes.
Et profiter des plaisirs typiquement espagnols, taureaux, chevaux (magnifiques), danseuses de flamenco, paëlla, jambon iberico, éventails et castagnettes. Et descendre lentement le Guadalquivir (rien que le nom fait rêver, non ?), un livre à la main sur le pont-soleil... Et chahuter avec les enfants dans la piscine-pataugeoire, pas bien grande mais rafraîchissante. Et les voir heureux avec leurs nouveaux copains - Léo est reparti plus motivé que jamais pour le BAFA, je le vois épanoui dès qu'il y a un groupe de gamins à encadrer. Prochain projet !
Une belle aventure tous les quatre - et de bons souvenirs à partager - merci Grand-Mère !
15 juillet 2016
Épices et couleurs
Cette année, les chemins d'échanges de maisons nous ont amenés au Maroc. Et si j'avais des souvenirs de Marrakech, pour Léo et Elsa, il y aura eu une expérience entièrement nouvelle, un dépaysement total. Un des grands bonheurs de l'échange, c'est l'immersion dans une vie de quartier, les contacts locaux, le quotidien dans une vraie maison habitée - et nous avons été gâtés ! Une jolie maison typique dans un derb qui ne l'était pas moins, les bons contacts pour nous déplacer facilement et profiter de la délicieuse cuisine marocaine... et tous les plaisirs d'une double expérience, le rythme trépidant de Marrakech, la paix d'Essaouira - à l’exception de la fête foraine sous nos fenêtres, mais elle nous a invités à découvrir de charmants restaurants et à en profiter tard !
A Marrakech, des contrastes, des couleurs, des odeurs, des saveurs - la touffeur des souks et la fraîcheur de la magnifique piscine du hammam, du parc aquatique ou des cascades de l'Ourika, l'agressivité des vendeurs et la bonne humeur de Rachid, notre taxi, l'agitation de Jemma El Fna et le silence des ruelles ou des palais désertés, l'extrême pauvreté dans la rue et les splendeurs de la Mamounia, l'odeur des cuirs de chèvre ou de mouton et les senteurs de la cuisine de Nezha - et celle du thé à la menthe, whisky berbère à toute heure du jour.
L'impression de se promener dans un conte oriental où rien ne manque, palais somptueux, ânes et chevaux dans les rues, enfants aux grands yeux, herbes médicinales aux pouvoirs quasi-magiques...
Déroutée par le jeu du marchandage, les prix de départ étant si ridiculement élevés que le mi-chemin reste encore largement une façon de plumer le touriste, et l'agressivité monte vite si l'on refuse un jeu pourtant perdant à coup sûr. J'ai pris le parti d'acheter à prix fixe - ce qui est probablement dommage... Déçue aussi de la rencontre impossible - aucun sourire, aucune offre de renseignement, aucun geste apparemment spontané n'est gratuit. Le prix à payer sans doute pour la disparité des niveaux de vie - mais un vrai regret cependant.
A Essaouira rien de semblable - tout était plus léger et plus frais : l'air, les gens, les prix... Une ville de bord de mer, qui évoque à la fois les maisons grecques blanches et bleues et les remparts de Saint-Malo (avec des crêpes bretonnes à tous les coins de rue !), un souk populaire, authentique, et quelques lieux magiques - le Caravane Café, son ambiance festive et pleine de surprises (le propriétaire se veut passeur de bonheur), le restaurant de l'Océan Vagabond, si paisible face au coucher de soleil après une bonne après-midi d'initiation au surf - une autre des belles découvertes inattendues de ces vacances !
A Marrakech, des contrastes, des couleurs, des odeurs, des saveurs - la touffeur des souks et la fraîcheur de la magnifique piscine du hammam, du parc aquatique ou des cascades de l'Ourika, l'agressivité des vendeurs et la bonne humeur de Rachid, notre taxi, l'agitation de Jemma El Fna et le silence des ruelles ou des palais désertés, l'extrême pauvreté dans la rue et les splendeurs de la Mamounia, l'odeur des cuirs de chèvre ou de mouton et les senteurs de la cuisine de Nezha - et celle du thé à la menthe, whisky berbère à toute heure du jour.
L'impression de se promener dans un conte oriental où rien ne manque, palais somptueux, ânes et chevaux dans les rues, enfants aux grands yeux, herbes médicinales aux pouvoirs quasi-magiques...
Déroutée par le jeu du marchandage, les prix de départ étant si ridiculement élevés que le mi-chemin reste encore largement une façon de plumer le touriste, et l'agressivité monte vite si l'on refuse un jeu pourtant perdant à coup sûr. J'ai pris le parti d'acheter à prix fixe - ce qui est probablement dommage... Déçue aussi de la rencontre impossible - aucun sourire, aucune offre de renseignement, aucun geste apparemment spontané n'est gratuit. Le prix à payer sans doute pour la disparité des niveaux de vie - mais un vrai regret cependant.
A Essaouira rien de semblable - tout était plus léger et plus frais : l'air, les gens, les prix... Une ville de bord de mer, qui évoque à la fois les maisons grecques blanches et bleues et les remparts de Saint-Malo (avec des crêpes bretonnes à tous les coins de rue !), un souk populaire, authentique, et quelques lieux magiques - le Caravane Café, son ambiance festive et pleine de surprises (le propriétaire se veut passeur de bonheur), le restaurant de l'Océan Vagabond, si paisible face au coucher de soleil après une bonne après-midi d'initiation au surf - une autre des belles découvertes inattendues de ces vacances !
02 juillet 2016
Juste avant de partir...
...un poème sur les chemins !
Chemins de vie
Chemins creux, de bosses, de cailloux et d'aspérités
Chemins de jeux, de cavalcades, de courses et de défis
Chemins qui se déroulent comme des rubans de satin
Chemins pluvieux, nuageux et ceux qui sentent l'herbe fraîche
Chemins lumineux, égayés par le soleil qui rit
Chemins de comédie, de théâtre et d'apparences
Chemins d'amour, à tu, à toi et à nous deux
Chemins d'amour qui nous mènent, nous emmènent, nous dispersent
Chemins accidentés, je l'ai déjà dit
Chemins de sincérité, c'est obligé
Chemins qui se croisent, qui invitent à prendre la route
Chemins qui nourrissent les appétits
Chemins qui nourrissent l'imaginaire
Chemins, sans leurs dessins, où irions-nous ?
Chemins, sans vous, je me perds.
Chemins de vie
Chemins creux, de bosses, de cailloux et d'aspérités
Chemins de jeux, de cavalcades, de courses et de défis
Chemins qui se déroulent comme des rubans de satin
Chemins pluvieux, nuageux et ceux qui sentent l'herbe fraîche
Chemins lumineux, égayés par le soleil qui rit
Chemins de comédie, de théâtre et d'apparences
Chemins d'amour, à tu, à toi et à nous deux
Chemins d'amour qui nous mènent, nous emmènent, nous dispersent
Chemins accidentés, je l'ai déjà dit
Chemins de sincérité, c'est obligé
Chemins qui se croisent, qui invitent à prendre la route
Chemins qui nourrissent les appétits
Chemins qui nourrissent l'imaginaire
Chemins, sans leurs dessins, où irions-nous ?
Chemins, sans vous, je me perds.
...Bonnes vacances !
26 juin 2016
Every cloud...
...has a rainbow line :-)
(grand ciel bleu, pas d’averse, et un arc inversé : juste une minute de magie)
25 juin 2016
Buller
Ça ressemble à une baignoire psychédélique, à un vaisseau spatial ovoïde, à une matrice du futur ; mais en vrai, ça s'appelle un caisson d'isolation sensorielle. L'idée ? Débrancher le cerveau en le mettant complètement au repos - plus aucune stimulation des cinq sens ou plutôt des sept, en incluant ceux de l'équilibre et de la proprioception (la situation de nos membres dans l’espace, plus ou moins).
Utilisé en recherche médicale, puis comme méthode de soins (ça soulage les douleurs articulaires et musculaires en supprimant 80% de la gravité), c'est aussi un moment de profonde détente dans un environnement atypique, une expérience aussi douce qu'originale et que j'ai déjà envie de renouveler !
Musique et lumière douces au départ, et puis silence et obscurité, on se sent partir dans un état plus ou moins méditatif, comme posé sur un nuage : au bout d'un moment, la différence eau-air n'est plus perçue, et on a juste l'impression de dériver doucement dans le cosmos, heureux comme un bébé parfaitement détendu. Renouveler l'expérience permettrait de faire un peu le ménage dans la cacophonie permanente de notre esprit, notamment en laissant s'exprimer notre cerveau droit ; je suis assez prête à le croire... et définitivement curieuse !
16 juin 2016
Enseignements
Quelques notes post-déjeuner. Je sais déjà tout ça, mais j'aime que la vie me le rappelle à travers les mots de quelqu'un en qui j'ai confiance... :-)
- De la nécessité, quand on fait un métier de soins, d'avoir une pratique inscrite dans le corps. Il faut que je retourne au yoga...
- De l'importance de cultiver l'indulgence, la compassion, et la gratitude.
- De l'importance de cultiver l'indulgence, la compassion, et la gratitude.
- De l'inutilité, et même de l'objective nocivité de l'inquiétude, qui ajoute du négatif au négatif. Notre pensée crée notre réalité. Préférer l'amour - sending good vibes.
- De l'intérêt d'inventer ses propres rituels. Pour développer cette ouverture du coeur. Pour se défaire des émotions toxiques absorbées notamment professionnellement. Pour garder ou renouer le contact avec la part de saine folie, de complexité, de sauvagerie constructive et vivante.
Au cas où le rappel n'aurait pas été suffisant, deuxième couche le lendemain, cette fois en séance :-) :
- Des limites de l'autonomie, ou comment accepter de se montrer vulnérable, d'avoir besoin de l'autre. Même et surtout si l'on a acquis très tôt la conviction qu'il ne fallait compter que sur soi-même. Assumer d'avoir aussi besoin de douceur, d'être parfois, à mon tour, prise en charge.
- De la nécessité d'interroger toujours et encore le projet sans fond de réparation, la disponibilité supposée sans limites. Qui revient aujourd'hui sous d'autres formes. Là où sont ma force et mon talent, sont aussi ma limite et mon risque.
- De l'art d'identifier ce que chaque relation a à nous apprendre, et des stratégies pédagogiques : Le singe regarde. Le singe fait pareil :-).
12 juin 2016
We are Ocean
Dès le départ, c'était un beau projet : au Grand Rex, une journée d'interventions et de levée de fonds pour la préservation des océans - le poumon de la Terre, qui respire de plus en plus mal (saviez-vous que la moitié de notre oxygène - une respiration sur deux - est produite par des micro-organismes marins qui sont en train de disparaître à grande vitesse ? Que sur la totalité de l'eau disponible sur la Terre, il n'y a que 3% d'eau douce, dont seul 1% est accessible ?) Parrainée par Terre du Ciel et par Sea Shepherd, deux associations qui me tiennent à coeur, une journée de débats, de communications scientifiques, de moments de méditation guidés par des maîtres spirituels du monde entier, de musique aussi avec des artistes divers venus soutenir le mouvement.
J'ai assisté aux communications du matin, pour le reste de la journée j’avais choisi de m'impliquer comme volontaire. L'après-midi, j'ai distribué des bracelets, vendu des cookies, mais je me suis quand même échappée pour voir le choeur de 100 choristes - premier grand frisson d'émotion - quoique les images de notre fragile planète vue du ciel m'aient beaucoup touchée aussi. Et le soir, j'ai eu le privilège de gérer l’organisation du planning des intervenants : faire face aux imprévus, retards et changements, aller chercher les artistes et les guider dans le dédale des sous-sols pour qu'ils soient en scène au moment voulu, ce qui m'a permis d'échanger quelques mots avec la plupart d'entre eux - responsabilité qui m'a valu quelques petits moments magiques.
Bavarder avec le leader d'I Muvrini, incroyablement accessible et simple, dans la même vibration que leurs si belles polyphonies corses.
Bavarder avec le leader d'I Muvrini, incroyablement accessible et simple, dans la même vibration que leurs si belles polyphonies corses.
Me retrouver comme une groupie intimidée devant Paul Watson, pour qui j'avais pourtant fait le premier gâteau végétalien de ma vie !
Vérifier l’organisation du planning avec Alain Michel, président de Terre du Ciel et fondateur d'Hommes de parole, comme si j'avais toujours fait partie de leur équipe.
Fredonner à une délicieuse et spontanée chanteuse d'opéra (qui venait d'interpréter en solo Casta Diva...) l'air de Blowin' in the wind en coulisses, You Tube à l'appui, afin qu'elle puisse aller faire le rappel prévu avec I Muvrini, papoter ensuite avec elle et d'autres interprètes classiques de haut niveau.
Croiser dans un escalier minuscule une cohorte de chanteurs soufis tout de blanc vêtus, être littéralement baignée par leur chant - une coulée de lumière spirituelle au milieu des couloirs écaillés.
Fredonner à une délicieuse et spontanée chanteuse d'opéra (qui venait d'interpréter en solo Casta Diva...) l'air de Blowin' in the wind en coulisses, You Tube à l'appui, afin qu'elle puisse aller faire le rappel prévu avec I Muvrini, papoter ensuite avec elle et d'autres interprètes classiques de haut niveau.
Croiser dans un escalier minuscule une cohorte de chanteurs soufis tout de blanc vêtus, être littéralement baignée par leur chant - une coulée de lumière spirituelle au milieu des couloirs écaillés.
Reste à prier pour l'Océan... Voir les images de la manifestation ? Faire un don ? C'est ICI !
04 juin 2016
Le Petit Prince a dit...
En écho à une récente discussion avec ma nouvelle thérapeute : parce que les anniversaires, les naissances, les mariages, les enterrements, on y va, la question ne se pose même pas. Même s'il y a des grèves et des inondations :-) ! Pas pour des raisons de conventions sociales, mais parce qu'il faut des rites, parce que ce sont des moments pour affirmer quelque chose du lien, même s'il peut être ténu hors de ces occasions, pour tisser une histoire commune. Parce que nous avons la chance d'être vivants, et que cette vie est fragile (je lisais l'autre jour : Ne nous plaignons pas de vieillir, c'est une chance qui n'est pas donnée à tout le monde). Je suis très heureuse de ce week-end. Nous avons bien fait !
15 mai 2016
J'veux du soleil
Et Bretagne côté face !
Conclusion : la face Nord de la Bretagne, c'est très joli aussi, surtout sous le soleil. Et la LuLu citadine, c'est très bien, mais après des mois urbains et gris, après cette triple dose d'air frais (Cairanne / Batz / Tréguier), j'ai la sensation de me retrouver enfin, vivante et debout. Note à moi-même : m'accorder ce temps. Régulièrement. Pas comme un luxe mais comme une nécessité pour ne pas perdre pied : un lieu et un temps sans avoir à penser, ni à prendre en charge qui que ce soit, enfants ou patients, en connexion la plus étroite possible avec la nature. C'est noté.
07 mai 2016
03 mai 2016
Les liens qui libèrent
Plus je vieillis et plus je trouve qu'on ne peut vivre qu'avec des êtres qui vous libèrent, et qui vous aiment d'une affection aussi légère à porter que forte à éprouver (...). C'est ainsi que je suis votre ami. J'aime votre bonheur, votre liberté, votre aventure en un mot, et je voudrais être pour vous le compagnon dont on est sûr, toujours.
Lettre d'Albert Camus à René Char
29 avril 2016
Trousse à outils
J'ai commencé par relire Guérir sans psychanalyse ni médicaments, de David Servan-Schreiber. Puis à pratiquer la cohérence cardiaque (en journée grâce à une application, au coucher avec un petit outil malin, le Dodow). Puis je me suis inscrite pour la formation EMDR, et me suis intéressée à ce que le cabinet de formation proposait d'autre. J'ai acheté, sans grande conviction au départ, le Power Patate de Florence Servan-Schreiber, et me suis retrouvée à la fois en terrain familier, et avec de nouvelles pistes constructives. Du coup, j'ai commencé 3 kifs par jour. Intéressant. Et surtout, je me suis inscrite à un séminaire en ligne, Savoir ce que l'on veut vraiment. Par curiosité professionnelle et personnelle, et parce que c'est un sujet inépuisable ! Bilan d’expérience : positif. Comme les bouquins, c'est une synthèse intelligente, ludique, dynamisante, et pour peu qu'on joue vraiment le jeu (ce qui suppose d'y consacrer un vrai temps), pertinente. Mon kif du jour :-)!
28 avril 2016
I DO believe I can fly
Yes I am. Pour le meilleur et pour le pire, je suppose ! Ça s'est confirmé ces dernières années. Parce que, si elles ont pas été faciles, l'autonomie, la liberté, la volonté de me donner les moyens de ce dont j'ai vraiment envie, de m'entourer de gens inspirants, la créativité pour une vie plus colorée, plus riche, plus dans l'expérimentation, plus en cohérence avec mes valeurs (donner sans attendre, essayer plutôt que de ne pas essayer, concentrer mon énergie dans ce qui a du sens pour moi etc.) bref, plus VIVANTE - ben ça a été une expérience formidable. Et sans retour.
Je peux concevoir que ce soit parfois fatigant pour mon entourage - et il arrive souvent que ce le soit pour moi-même. Il faut, c'est vrai, que j'apprenne un peu à sérier, à choisir. Mais ce qui en épuiserait d'autres me nourrit au contraire : l'éveil à du nouveau, à l'imprévu, au poétique - ouvrir de nouveaux champs de connaissances ET danser au soleil (dance like nobody's watching) - ça me porte, ça m'illumine, ça me protège aussi, un contrepoids indispensable aux douleurs qui se déposent via mon métier, aux responsabilités d'une maman solo et travailleur indépendant.
Ces derniers temps je me régale à observer la convergence de mes centres d'intérêts : EMDR, cohérence cardiaque, TED Talks inspirants, psychologie positive (travailler sur les forces plutôt que sur les failles - ou sur les forces des failles), méditation, outils ludiques de développement personnel - autant de trouvailles - lectures, expérimentations - qui nourrissent ma vie et ma pratique professionnelle dans le même élan, m'aident à travailler un indispensable alignement. Bien sûr jamais acquis et qui ne dispense pas des coups de blues et des moments de doute - mais c'est un horizon. C'est beau, non, les horizons ?
Avec mes patients - ce qui est un net changement de posture (m'autoriser à indiquer une lecture, une vidéo, une pratique), avec mes proches aussi - j'ai envie de partager mes bouquins, de faire goûter. T'en veux :-)?
Je peux concevoir que ce soit parfois fatigant pour mon entourage - et il arrive souvent que ce le soit pour moi-même. Il faut, c'est vrai, que j'apprenne un peu à sérier, à choisir. Mais ce qui en épuiserait d'autres me nourrit au contraire : l'éveil à du nouveau, à l'imprévu, au poétique - ouvrir de nouveaux champs de connaissances ET danser au soleil (dance like nobody's watching) - ça me porte, ça m'illumine, ça me protège aussi, un contrepoids indispensable aux douleurs qui se déposent via mon métier, aux responsabilités d'une maman solo et travailleur indépendant.
Ces derniers temps je me régale à observer la convergence de mes centres d'intérêts : EMDR, cohérence cardiaque, TED Talks inspirants, psychologie positive (travailler sur les forces plutôt que sur les failles - ou sur les forces des failles), méditation, outils ludiques de développement personnel - autant de trouvailles - lectures, expérimentations - qui nourrissent ma vie et ma pratique professionnelle dans le même élan, m'aident à travailler un indispensable alignement. Bien sûr jamais acquis et qui ne dispense pas des coups de blues et des moments de doute - mais c'est un horizon. C'est beau, non, les horizons ?
Avec mes patients - ce qui est un net changement de posture (m'autoriser à indiquer une lecture, une vidéo, une pratique), avec mes proches aussi - j'ai envie de partager mes bouquins, de faire goûter. T'en veux :-)?
25 avril 2016
Uber Thérapie
Retour de soirée en VTC, le chauffeur me demande quel est mon métier. Commence par me dire qu'il n'aime pas les psys, et puis se confie peu à peu - celle qu'il a vue sur injonction de la Préfecture lui a facturé deux séances de 30 minutes à 120 euros... 23 ans, p'tit gars des cités qui essaie de se construire une vie mais flirte encore avec la délinquance, parce que vivre seul avec son salaire Uber n'est pas suffisant... Étonnamment il se raconte (après avoir... demandé la permission ?! ce que j'accepte volontiers, en lui indiquant que son GPS nous accorde onze minutes :-)) en commençant par sa réticence à se livrer, l'absence de paroles à la maison, le père absent, la mère qui l'a rejeté et fichu dehors à de nombreuses reprises à la demande du beau-père, les petits frères élevés eux par leurs deux parents, son instabilité, sa conscience de rester sur une pente plus que dangereuse s'il continue à fréquenter ses anciens amis. Il a quitté sa copine, qui l'agaçait par son côté enfant gâtée quand lui galère depuis toujours. J'encourage, souligne les ressources, et termine par la question magique "Que feriez-vous si vous étiez certain de ne pas échouer ?". Et je suis touchée par sa réponse immédiate : "je retournerais à l'école". Et d'expliquer qu'il est déjà inscrit dans une formation d'ambulancier, pour septembre prochain. Je ne peux pas m'empêcher d’espérer que cette séance impromptue aura apporté, peut-être, une petite brique dans cette tentative de construction...
Le lendemain, j'ai fait hospitaliser un homme épuisé qui projetait de se jeter dans la Seine le soir même pour échapper enfin à ses persécuteurs invisibles #weirdjobnevertheless
Le lendemain, j'ai fait hospitaliser un homme épuisé qui projetait de se jeter dans la Seine le soir même pour échapper enfin à ses persécuteurs invisibles #weirdjobnevertheless
20 avril 2016
11 avril 2016
Pépites
Et pourtant nous poursuivons, nous encourageons toutes sortes d'espoirs fous. Pour la rédemption de ce qui se perd, un éclat de révélation personnelle (...)
Insensiblement je m'enfonce dans un malaise léger mais persistant. Non pas une dépression, mais une fascination pour la mélancolie, que je retourne dans ma main comme s'il s'agissait d'une petite planète, striée de bandes d'ombre, d'un bleu impossible (...)
- Peut-être devrais-tu entrer et allumer un cierge à Saint Sava. Il apaise la mer pour les navires.
- Ouais, peut-être. Je me sens en équilibre instable, j'ignore ce qui ne va pas.
- Tu as perdu la joie, a-t-il dit sans hésitation. Sans joie, nous sommes morts.
- Comment puis-je la retrouver ?
- Trouve ceux qui l'ont et baigne-toi dans leur perfection.
(...) Je sentais que mon blues commençait à fondre sur les bords.(...)
(...) je déteste être confinée, surtout lorsque c'est pour mon bien (...)
Je crois dans le mouvement. J'ai foi dans le monde, ce ballon au coeur léger. Je crois en minuit et en midi. Mais en quoi d'autre encore ai-je foi ? Parfois en tout. Parfois en rien. Cela fluctue comme la lumière qui miroite à la surface d'un étang.
Patti Smith, Train M
10 avril 2016
Récréation
Ce jour je me suis reconnectée à quelque chose qui m'est absolument essentiel : pouvoir être seule. Prendre un train, y lire des heures, bercée par la musique d'un texte, somnoler, me laisser rêver. Voir la mer. Planer tout là-haut avec le cerf-volant. Manger de façon erratique. Savourer un verre de Sancerre blanc au soleil. Marcher dans une ville presque inconnue. Etre portée par l'instant. Et puis par l'instant suivant. Respirer.
Souvent vous connaissez cette envie de sortir du jeu, pour aller voir la lumière blanche dans le ciel large. Ce désir d'aller contre vos intérêts immédiats de travail ou d'amour, au nom d'un intérêt plus grand peut-être, ou bien au nom de rien. Allez savoir. Vous vous faites confiance à ce sujet. Vous avez appris avec le temps à vous donner du temps. Vous avez appris à rompre pour continuer, pour continuer à votre façon, à votre manière inventée et personnelle.
Christian Bobin, La part manquante
Je ne sais pas, si je me fais plus confiance à ce sujet que lorsque j'ai rencontré ce texte, à dix-sept ans. Il est même probable que ça m'inquiète davantage aujourd'hui, tant je perçois ce que ce désir de liberté, de ruptures dans le quotidien, a quelque chose de sauvage, de non négociable, de vital chez moi. Non pas rompre pour tout foutre en l'air, recommencer de zéro ; mais au contraire rompre pour pouvoir continuer, rendre le quotidien habitable, désirable, parce que non synonyme d'étouffement paisible, de mort lente et douce. Peut-être je ne peux vivre que la fenêtre ouverte sur l'imprévu, la possibilité du mouvement, le droit à l'échappée - à la re-création.
Souvent vous connaissez cette envie de sortir du jeu, pour aller voir la lumière blanche dans le ciel large. Ce désir d'aller contre vos intérêts immédiats de travail ou d'amour, au nom d'un intérêt plus grand peut-être, ou bien au nom de rien. Allez savoir. Vous vous faites confiance à ce sujet. Vous avez appris avec le temps à vous donner du temps. Vous avez appris à rompre pour continuer, pour continuer à votre façon, à votre manière inventée et personnelle.
Christian Bobin, La part manquante
Je ne sais pas, si je me fais plus confiance à ce sujet que lorsque j'ai rencontré ce texte, à dix-sept ans. Il est même probable que ça m'inquiète davantage aujourd'hui, tant je perçois ce que ce désir de liberté, de ruptures dans le quotidien, a quelque chose de sauvage, de non négociable, de vital chez moi. Non pas rompre pour tout foutre en l'air, recommencer de zéro ; mais au contraire rompre pour pouvoir continuer, rendre le quotidien habitable, désirable, parce que non synonyme d'étouffement paisible, de mort lente et douce. Peut-être je ne peux vivre que la fenêtre ouverte sur l'imprévu, la possibilité du mouvement, le droit à l'échappée - à la re-création.
03 avril 2016
Marguerite
"Les premiers pas main dans la main
Les mots tout bas dans les chemins
Creux de tes reins
Puis la vie qui donne la vie
Par le ventre arrondi
Ton coeur et mon coeur éblouis
Par Marguerite, par la Margot, la reine, la fleur, la pépite..."
Les mots tout bas dans les chemins
Creux de tes reins
Puis la vie qui donne la vie
Par le ventre arrondi
Ton coeur et mon coeur éblouis
Par Marguerite, par la Margot, la reine, la fleur, la pépite..."
Marguerite, c'était notre bébé-témoin, le tout premier des bébés de notre groupe de copains, celui qui nous a donné envie d'en faire tout plein ! Maintenant, c'est une belle jeune fille au caractère bien trempé et au rire éclatant, dont nous avons fêté les 18 ans ce dimanche, avec sa famille et les amis de toujours. Dimanche c'était aussi un moment d'émotion pour tout ceux qui ont accompagné de près ou de loin cette petite fille trop tôt orpheline de père, une affirmation renouvelée de l'importance de tout cet irremplaçable réseau familial et amical, et du choix résolu de la vie et du bonheur de sa maman. Bref, c'était chouette, euh... z'auriez pas un mouchoir :-)?
02 avril 2016
Familles
(voir post ci-dessous ; et ci-dessus !)
Du coup, je n'ai de cesse que d'en créer : famille-famille, famille de coeur, familles d'emprunt - adopter et me/nous faire adopter étant une des mes grandes joies depuis toujours. Cette semaine, c'était famille transatlantique et multicolore, la suite de notre Jobson love story, avec la venue d’Isaiah à Paris.
Musée Branly, Musée Rodin, journée au lycée avec Léo, stand-up comedy en v.o
dans une péniche sur la Seine, cinéma, déjeuner de Pâques à la française, 18
ans de Marguerite, les dix jours sont très vite passés. Comme YoYo, je
fonctionne par absorption et non par exclusion, table ouverte et maison d’hôtes
– « mieux vaut plus que moins » :-). LuLu ou les liens qui demeurent, s'additionnent, s'inter-tissent - des fois c'est un peu emmêlé mais ce qui est sûr c'est que c'est vivant !
01 avril 2016
FFF
LuLu Buse. Ou Fleur Bleue. Ou Panda. Parce qu’hier, en regardant Kung Fu Panda 3 (!), les larmes me sont montées aux yeux quand les pandas s’unissent pour sauver Pô et nomment chacun à leur tour ce qu’ils sont pour lui : un ami, un père… une famille. Et plouf.
Ce jour en tirant les ficelles technologiques (vive Messenger) pour organiser quelque chose pour les 70 ans de mon père, j’ai eu une autre petite bouffée d’émotion – parce que voilà, c’est fait. Aussi parce que Cyril, Clara et Gene ont embrayé aussitôt – et qu’actuellement tout ce qui ressemble à un relais, une co-construction me touche aussitôt.
Ohana signifie « famille ». Famille signifie que personne ne doit être abandonné, ni oublié (Lilo et Stitch). Voilà, à 43 ans, mon idéal de la famille, c’est celui de Disney. Ou de Dreamworks.
Je souris en me disant que je suis définitivement, une LuLu FFF : Fighting For Family. Voire Fuckin' Fightin' for Family. Que c'est ma plus grande fragilité, mais aussi ma plus grande force. Faire du lien.
Ce jour en tirant les ficelles technologiques (vive Messenger) pour organiser quelque chose pour les 70 ans de mon père, j’ai eu une autre petite bouffée d’émotion – parce que voilà, c’est fait. Aussi parce que Cyril, Clara et Gene ont embrayé aussitôt – et qu’actuellement tout ce qui ressemble à un relais, une co-construction me touche aussitôt.
Ohana signifie « famille ». Famille signifie que personne ne doit être abandonné, ni oublié (Lilo et Stitch). Voilà, à 43 ans, mon idéal de la famille, c’est celui de Disney. Ou de Dreamworks.
Je souris en me disant que je suis définitivement, une LuLu FFF : Fighting For Family. Voire Fuckin' Fightin' for Family. Que c'est ma plus grande fragilité, mais aussi ma plus grande force. Faire du lien.
31 mars 2016
Ecole buissonière
Jeudi matin, pluie glacée, pas de parapluie (perdu par les enfants) métro ralenti par les grèves. Arrivée au Centre, emploi du temps en gruyère, temps perdu à prévoir, première patiente en retard. A 13h, je me rends compte que la patiente de début d'après-midi a annulé, et décide de rentrer déjeuner à la maison. Pluie glacée, métro ralenti, etc. Il restait trois patients, en toute fin d'après-midi : repartir (sous la pluie glacée, etc.) et finir tard, une heure de transport pour une heure trente de boulot mal payé ? J'ai appelé pour annuler. Avec une excuse bidon (encore meilleur).
Et passé l'après-midi sous la couette, avec le chat, à regarder des Ted Talks, lire le ELLE et le Télérama en buvant du thé. Et mis un point d'honneur à ne surtout RIEN faire d'utile, ni d'urgent. Ça m'a fait un bien fou. On a fini la journée avec des crêpes et Kung Fu Panda.
30 mars 2016
21 mars 2016
Hamster
Lundi matin, 10h : déjà besoin d'un café et d'un Doliprane. Pas bon, ça... Lundi, 18h : le dernier patient me donne envie de pleurer. Pas parce que ce qu'il raconte est triste, mais d'épuisement et d'exaspération, aussi parce que la migraine monte. Et que ces semaines qui sollicitent quasiment exclusivement de la disponibilité psychique, émotionnelle, intellectuelle, c'est trop - et que ça ne favorise ni un endormissement serein, ni un sommeil réparateur. Cercle vicieux. Que le week-end dernier, j'étais trop fatiguée pour utiliser ce qui habituellement me ressource - j'ai annulé le théâtre prévu avec Zaza, renoncé à une sortie musée.
Bien sûr, il y a la gentillesse de Ronan, qui amortit, arrondit, adoucit la rudesse de la réalité ; les retours des patients et des collaborateurs - mots gentils, moments de gratitude, il y en a eu plusieurs, cette semaine (voir ci-dessous) ; les petits moments chouettes, un câlin pour Alix, un massage aux huiles, un dîner avec Victor, l'arrivée d'Isaiah, mais quand même - batteries à plat. Je me sens comme un hamster dans la roue, commence à oublier des choses, à faire des erreurs, à laisser filer des délais ; je me réveille trop tôt et m'endors trop tard ; j'ai l'impression de repartir au combat quand je me lève ; je suis tentée de planter des journées de travail, dois négocier avec moi-même pour ne pas fuir ; je me perds dans des to-do lists jamais épuisées, elles ! - bref, j'ai besoin de débrancher.
Boîte à graous :
"Je vous souhaite une belle journée et vous remercie de votre implication dans notre travail qui me permet d'avancer, de grandir et d’être."
"Je suis très reconnaissante de votre soutien et aide."
" Bises et Merci pour ce beau travail !"
"Grand merci pour votre présentation hier - à la fois très utile et important."
Bien sûr, il y a la gentillesse de Ronan, qui amortit, arrondit, adoucit la rudesse de la réalité ; les retours des patients et des collaborateurs - mots gentils, moments de gratitude, il y en a eu plusieurs, cette semaine (voir ci-dessous) ; les petits moments chouettes, un câlin pour Alix, un massage aux huiles, un dîner avec Victor, l'arrivée d'Isaiah, mais quand même - batteries à plat. Je me sens comme un hamster dans la roue, commence à oublier des choses, à faire des erreurs, à laisser filer des délais ; je me réveille trop tôt et m'endors trop tard ; j'ai l'impression de repartir au combat quand je me lève ; je suis tentée de planter des journées de travail, dois négocier avec moi-même pour ne pas fuir ; je me perds dans des to-do lists jamais épuisées, elles ! - bref, j'ai besoin de débrancher.
Boîte à graous :
"Je vous souhaite une belle journée et vous remercie de votre implication dans notre travail qui me permet d'avancer, de grandir et d’être."
"Je suis très reconnaissante de votre soutien et aide."
" Bises et Merci pour ce beau travail !"
"Grand merci pour votre présentation hier - à la fois très utile et important."
"Chère Lucile, je n’ai malheureusement pas pu assister à la réunion d’hier mais je viens de lire avec attention votre document et je vous en remercie très vivement car je le trouve extrêmement clair, précis et très opérationnel. Je le conserve donc précieusement !"
09 mars 2016
EMDR
...comme Etonnante Méthode De Reconstruction, ou Etrange Mode De Rétablissement. Sur le papier, Eye Movement Desensitization Retreatment. Eye Movement, comme dans les phases REM du sommeil. Une forme de psychothérapie d'abord développée en post-traumatique, et dont les applications possibles semblent s'étendre rapidement.
Qu'est-ce que c'est ? Une méthode fondée sur l'idée que nos symptômes, incapacités et souffrances sont reliées à des souvenirs non correctement traités, de l'information non intégrée. Qu'il est possible d'accéder rapidement à cette information, ou plutôt à ces groupes d'informations, pour les assimiler enfin (le "Retreatment") et leur donner le statut de simples souvenirs, débarrassés de leur charge émotionnelle invalidante, des croyances négatives et des symptômes physiologiques qui les accompagnent. Définitivement.
J'étais dubitative. Et puis j'en ai parlé à des collègues formés. Puis à des gens l’ayant expérimenté en tant que patients. Et puis je me suis mise à lire, de la vulgarisation et aussi des articles scientifiques. Et pour terminer les forums, qui sont habituellement des défouloirs pour mécontents, et qui là étaient étonnamment élogieux. Et j'ai commencé à me dire qu'il fallait que je me fasse une idée par moi-même, parce que si les promesses étaient tenues, ce serait absurde de ne pas proposer cette opportunité à mes patients.
Première session de formation : fait ! Première expérimentation en tant que patiente dans ce cadre de formation : ça fonctionne, les souvenirs remontent, effectivement avec de l'émotion associée. Et calme plat sur la situation de départ, contemporaine. Idem en tant que thérapeute : message quelques jours plus tard du collègue "cobaye" (pour une histoire un peu phobique), problème résolu. A suivre : l’expérimentation avec certains de mes "vrais" patients. Éventuellement avec des amis d'amis. Sur des choses simples. J'ai hâte !
08 mars 2016
#petitbonheurdujour
Un nouveau # sur mes albums photos - je me rends compte que je prends souvent en photo les fleurs dans la ville - magnolias, premières jonquilles, rose trémière incongrue. Mais aussi que, parce que cette année je peux me permettre un tout petit peu de superflu, j'ai un vrai plaisir à fleurir ma maison : mimosa, renoncules, branches de prunus, tulipes... ça ne coûte pas si cher au marché, ou même dans le métro, et c'est un bonheur toujours renouvelé.
24 février 2016
De l'air
Ça fait bien trop longtemps que je n'ai pas quitté Paris. Bien trop longtemps que je n'ai pas eu de "vraies" vacances, l'occasion de rompre avec le quotidien, avec la ville, d'aller respirer ailleurs. Je sais qu'il faudra que je le fasse, sous peine de voir lentement se vider mes batteries à travers ce métier passionnant mais épuisant, et maintenant celui de maman à plein temps, le nouvel enjeu du moment.
Bon, ça n'était pas encore pour ces vacances là, mais c'était chouette quand même - emmener les enfants au théâtre, pour rire avec Karim Duval (franco-chinois-algérien) ou rêver avec Galilée au Lucernaire - et tant pis pour l'Eglise, qui a eu tant de mal à reconnaître que nous n'étions pas au centre de l'univers. Et pour leur faire découvrir les expos déjantées du Palais de Tokyo - comme on pouvait s'y attendre, Léo était perplexe que l'on puisse être reconnu et rémunéré pour ce type de création, et Elsa a adoré, et moi aussi - j'avoue m'ennuyer souvent dans les "grands" musées aux œuvres classiques, jamais dans ce Pays des Merveilles qui laisse mon imagination flotter, suggère plus qu'il n'impose, et met en prise avec l'incroyable capacité des humains à transformer leurs mondes imaginaires...
J'ai bien aimé aussi le passage à Meaux et un long temps d'échange impromptu avec ma Mémé - "Mais moi aussi, je t'ai connue toute petite !", ai-je rigolé. Et pouvoir revenir à Montlevon sans coup au cœur, juste dans le plaisir du feu de cheminée, du pot-au-feu maison et des premiers perce-neige - être là, simplement.
J'ai bien aimé aussi le passage à Meaux et un long temps d'échange impromptu avec ma Mémé - "Mais moi aussi, je t'ai connue toute petite !", ai-je rigolé. Et pouvoir revenir à Montlevon sans coup au cœur, juste dans le plaisir du feu de cheminée, du pot-au-feu maison et des premiers perce-neige - être là, simplement.
20 février 2016
Ollie Day
(Je sais, elle est mauvaise... :-)) Pack famille avec extension : les enfants de nos amis sont... nos enfants - filleul, ça compte encore plus ? Ça compte en tout cas :-) ! Surtout quand ça fait un joli prétexte pour une journée privilégiée, avec dèj au Jardin des Pâtes et expo à celui des Plantes - les grands singes donc - et le chouette spectacle des 7 doigts de la main, Traces, à Bobino - du cirque contemporain, poétique et technique à la fois. C'était touchant aussi d'établir ensemble une wishlist pour les prochaines fois !
15 février 2016
Petits moments magiques
Dans le désordre, ces derniers jours :
Je le savais déjà, mais mon ami Ted me l'a confirmé : le secret du bonheur, c'est la qualité de nos relations. Alors ce mardi, j'ai été ravie de retrouver Céline et Laurence, dans un petit restaurant charmant, pour papoter comme si on s'était vues la veille alors que... ça devait faire deux ans ? Les enfants, les parents, les amours, beaucoup de rires et d'énergie malgré les difficultés : des liens qui font du bien, en effet :-)!
Françoise, c'est une belle rencontre de 2003, quand je cheminais pour que la naissance d'Elsa soit plus douce que celle de Léo. Son association, engagée dans ces questions de naissance non medicalisée et de parentalité alternative, m'a beacoup appris. J'y ai même été stagiaire ! Animer des groupes de jeunes mamans avec elle, c'est un cadeau. Mais ce qui m'a autant émue que surprise, c'est que le soir du premier groupe, elle m'aie confié mon propre jeu de clés des locaux de l'association. Je n'en n'ai pas vraiment besoin ; mais ça m'est allé droit au coeur.
Je le savais déjà, mais mon ami Ted me l'a confirmé : le secret du bonheur, c'est la qualité de nos relations. Alors ce mardi, j'ai été ravie de retrouver Céline et Laurence, dans un petit restaurant charmant, pour papoter comme si on s'était vues la veille alors que... ça devait faire deux ans ? Les enfants, les parents, les amours, beaucoup de rires et d'énergie malgré les difficultés : des liens qui font du bien, en effet :-)!
Françoise, c'est une belle rencontre de 2003, quand je cheminais pour que la naissance d'Elsa soit plus douce que celle de Léo. Son association, engagée dans ces questions de naissance non medicalisée et de parentalité alternative, m'a beacoup appris. J'y ai même été stagiaire ! Animer des groupes de jeunes mamans avec elle, c'est un cadeau. Mais ce qui m'a autant émue que surprise, c'est que le soir du premier groupe, elle m'aie confié mon propre jeu de clés des locaux de l'association. Je n'en n'ai pas vraiment besoin ; mais ça m'est allé droit au coeur.
J'ai parfois du mal à communiquer avec les psychiatres de mon réseau - sans doute parce que les approches, mais aussi les conditions de travail, sont différentes, ce qui amène parfois des certitudes défensives et une attitude comptable et méprisante que je supporte difficilement, vis-à-vis du patient (et parfois aussi du psychologue ;-)). Et plus encore chez les jeunes professionnels. Aussi ce matin-là ce fut un vrai bonheur que de rencontrer cette médecin-chef d'un secteur pourtant énorme, riche d'une longue expérience, et d'avoir avec elle un échange sur la nécessité, dans nos métiers, d'apprendre à douter.
Au théâtre, une pièce renversante, Les chatouilles. Texte très fort, spectacle total - dans le jeu, la danse, la pantomime - bouleversant et drôle à la fois, une résiliente portée par l'humour et la rage, une intelligence et une sensibilité qui éclatent à chaque instant. Zéro temps mort, je suis restée scotchée à mon siège du début à la fin, au bord des larmes lorsque la salle s'est levée pour une standing ovation méritée comme jamais. Impossible de rester à distance, et pour avoir côtoyé, accompagné des victimes d'abus sexuels dans l'enfance, l'envie de lui dire merci et de saluer son courage.
Jeudi matin, la première heure de travail est éprouvante, récit de fin de vie bouleversant, je manque un peu d'air. Premier rayon de soleil, le patient me quitte en disant vous travaillez encore ensuite ? Et je suis touchée que dans sa solitude, il s'interroge sur la façon dont moi je vais poursuivre ma journée. Et peu après, j'ai Yves au téléphone, qui me propose de m'embarquer avec eux pour Cats, que j'avais très envie de voir. Et hop ! Jauge d'énergie à nouveau à plein.
Un micro-miracle comme il n'en n'arrive que quand cette fluidité, cette simplicité sont dans l'air : un homme s'est assis à côté de nous, un vieil hindou tout de blanc vêtu, pardessus et parapluie noirs, une classe folle, barbe et cheveux gris... il nous a souri, j'ai eu envie de le photographier mais n'ai pas osé. Nous avons échangé des regards tous les quatre, puis il s'est plongé dans un carnet rempli d'équations qui ajoutaient encore à son mystère. Au moment de quitter la rame, il s'est approché avec son petit carnet dans lequel il avait écrit, dans un français impeccable, j'ai été heureux de partager ce voyage avec vous. Et puis, il a disparu - un ange est passé...
Sortir de supervision et tomber sur les lions en folie du Nouvel An Chinois, sur la dalle des Olympiades.
Avec la ZaZa, nous laisser toucher par la délicatesse des Délices de Tokyo, une bulle poétique et gourmande autour de trois solitudes qui s'apprivoisent, trois marginaux qui ré-apprennent à tisser des liens.
Etre la première à souhaiter son anniversaire à Halo, là-bas, de l'autre côté de l'Atlantique : 08h01 à Paris, 00h01 à Denver, Colorado.
Un brunch - Taboo - théâtre sur une péniche sur la Seine avec la tribu Tagnard : Un New-Yorkais à Paris : que du bonheur. Tous presque Parisiens, tous presque de retour de New York, nous avons beaucoup ri ! Et un nouveau joujou Tup pour faire des gâteaux presque aussi beaux que ceux de Sissou.
Il y a des années et des années de cahiers, de carnets et puis plus tard, de blog. Et puis, ce soir il y a une petite fille d'aujourd'hui qui ouvre le tout premier des cahiers d'hier. Celui de quand j'avais son âge. Et qui lit Les Yeux d'Elsa, recopié de ma main, quand j'avais 12 ans.
Prévoir un net surcroît de fatigue dans les mois à venir, agiter le bout du nez façon sorcière bien-aimée et constater que les anges gardiens existent - un lit confortable, une immense couette et des draps tout doux, ça rend les insomnies plus belles et le sommeil, quand il est possible, plus profond... Bonne nuit !
12 février 2016
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