"L'écriture se veut ouverture à ce qui n'est pas attendu, ainsi qu'il en va dans l'entretien. Ecrire est la relecture d'une pratique et de ses scories, des parcelles d'existence rencontrées, lâchées, reprises, rapprochées. Ecrire est une nouvelle rencontre de deux mémoires au corps absent. Sous l'apparence d'une "reliure", écrire est rassembler, couvrir d'une vêture ces fragments déposés là. (...)
L'indicible qui opère dans l'entretien ne remontera jamais présentement dans l'écriture. Le texte enclôt, tout en maintenant l'ouverture dans l'énoncé. Il cherche à cerner les signifiés éclatés ou perdus dans l'énonciation qui en fut faite et dont l'écriture se saisit. Ecrire est à nouveau "délivrance de signes" qui relève d'une interprétation posée comme une tentative d'intelligibilité à d'autres que les intéressés."
IVG : la dynamique du sens, B. Rondot-Mattauer
De plus en plus l'écriture... de plus en plus l'écriture fait sens (multiples, les sens, l'essence), fait lien, affleure - à fleur, de peau. L'écriture de soi et à soi, l'écriture adressée, l'écriture témoignage, et dans des lectures professionnelles comme ici, comme une confirmation de la solidité de ce fil - solidement encordée par les mots, l'écriture comme bout pour hisser les voiles, prendre du large, prendre le large. A la question, qu'est-ce qui peut réparer les blessures d'avant les mots, je me suis entendue répondre hier - une réponse, il en est d'autres : écrire.
* Mais si, je sais orthographier tâches... il s'agit bien du travail de l'écriture - de l'écriture en travail, celle qui fait naître une forme nouvelle.