J'ai eu la chance aujourd'hui d'assister à une intervention de théâtre - forum auprès de lycéens, sur les questions de la rencontre amoureuse et de la sexualité. Le principe : deux comédiens jouent une série de saynètes, puis le public en choisit deux ou trois qui seront rejouées, avec possibilité pour le public d'intervenir à tout moment pour proposer d'autres issues à la problématique abordée, en improvisant librement avec les comédiens. Un meneur de jeu distribue la parole et anime les débats.
J'ai été très émue par le naturel et l'extraordinaire justesse des jeunes qui ont accepté de jouer le jeu, pertinence des idées, créativité dans l'improvisation - alors que la situation est tout sauf confortable : sujets touchant à l'intimité (faire les premiers pas, proposer une relation sexuelle, négocier l'emploi du préservatif...), parterre de potes rigolards, comédiens inconnus auparavant. Par la protection apportée, incarnée par la meneuse de jeu - un accessoire, un coup de "baguette magique" sonore suffisent à symboliser l'entrée dans l'espace théâtral, dans un espace explicitement désigné comme un espace de jeu, d'expérimentation sans risque, déconnecté de l'identité réelle de celui ou de celle qui s'y aventure.
Reste à évaluer l'impact de cette modalité de prévention - ce que j'aurai l'occasion de faire pour une part puisque ce sont des classes que je reverrai.
"N'essayons pas de convaincre ; contentons-nous de faire réfléchir." Georges Braque