03 mai 2010

Rufo défend Freud

Freud, qui étudiait le comportement dilatateur des insectes, estimait que l’hystérie était plus intéressante dans les manifestations cliniques sans cause. C’est là où il est fabuleux : il cherche une cause lorsqu’elle n’est pas médicale. Il renverse la donne du sens, de la signification par rapport à la clinique. L’Anglais Donald Winnicott reprend cela à merveille lorsqu’il explique la différence entre un pédiatre et un pédopsychiatre. Le pédiatre trouve un symptôme. Il lui en faut un deuxième. Un troisième. C’est un syndrome. D’où diagnostic et traitement. Le pédopsychiatre, lui, ne doit pas s’intéresser au symptôme pour, éventuellement, en saisir le sens. Imaginez les 180 degrés de cette pensée ! (...)

De nombreux internes penchent pour le cognitivo-comportementalisme, qui a l’avantage de l’immédiateté et de l’efficacité. Mais il ne faut pas désespérer qu’ils se mettent à réfléchir. Je vais être basique et m’en excuse par avance. Imaginez que vous soyez avocat, que vous travailliez à Wall Street. Vous avez peur de l’ascenseur. On monte avec vous jusqu’à votre étage. Bravo ! Mais la question reste posée : pourquoi avez-vous eu peur ? « Are you OK ? - I am OK ! » Tel est le comportementalisme, qui répond à notre impulsivité, notre rapidité.(...)

Plutôt que la neutralité bienveillante de mes confrères et amis psychanalystes, j’ai plutôt glissé vers une empathie sensible. Sans être dans une position démagogique, ou d’érotisation, je suis très intéressé par ce que me raconte l’enfant. J’ai même établi un standard particulier dans ma pratique : quand il quitte mon bureau, j’écris 20 lignes de résumé sur ce que j’ai vécu. Non pas compris, mais vécu. Puis, lorsqu’il revient, après les avoir relues, je lui parle de ce que j’ai éprouvé en le voyant. L’enfant y est sensible : il n’est pas qu’en consultation, je suis aussi en examen de ma propre sensibilité par rapport à lui. Certains hurleront à la séduction et à la manipulation, mais ce serait tragiquement réduire la portée de la chose.

Si vous vous trouvez face à un psychiatre à l’air peu concerné dont le dialogue tient en quelques phrases stéréotypées, du genre : « Poursuivez... Allez plus loin dans vos pensées... Quel est le sens de votre démarche ?», vous quitterez bien vite son cabinet. L’empathie est essentielle dans la rencontre.

Marcel Rufo, interview

L'article complet : .

30 avril 2010

Un week-end à la mer...

...mais comme la bouteille : à l'eau - pour cause de... pluie. Même pas grave - suis de toute façon définitivement amoureuse de Paris. Le 30 avril pour la grande fête tsigane du cirque Romanès, toutes les femmes étaient gitanes, même moi, et il paraît que les gitanes vont toutes au paradis. Quoi d'autre ? Une bécane mythique, un déjeuner sous les arbres à Barbizon, le Doillon - abandonné en cours de route, je ne supporte plus ces intellectuels au coeur sec, l'expo sur les nomades accrochée aux grilles du Luxembourg, et celle de Ronis - dans la lignée de celle d'Izis - le sens de l'instant, un certain regard sur l'humain, un peu d'humour et beaucoup de poésie. A l'image de ces jours...

27 avril 2010

Licence poétique

Ma principale préoccupation, c'est d'ouvrir des fenêtres utopiques dans ma vie.

Une patiente. Qui ne fait pas que le dire, mais le vit. Une authentique citoyenne de l'Art brut, à sa manière.

25 avril 2010

Oui

Il paraît que c'est un secret ;-). Je n'en suis pas si sûre, mais c'est dommage qu'il soit si bien gardé. Dites OUI. Intérieurement. Un oui à goûter, à laisser résonner, à savourer. Expansion, ouverture, joie, sentiment d'être. Maintenant dites NON - toujours intérieurement - juste pour voir ? La lumière s'éteint, la porte se referme. Incroyable. De simplicité.

Le petit plus magique, c'est qu'il est même possible de dire OUI à ses NON. Car il est parfois utile, ou nécessaire, de dire NON. Oui à ce qui est. A ce que je suis - ou pas. A ce que tu es - ou pas. Rien à forcer. Rien à vouloir. Sans cesse oublié. Réappris. Oublié encore... retrouvé ce week-end.

PS : L'amour est dans le présent. La peur est dans l'avenir. Là où il y a l'amour, la peur n'est pas.

23 avril 2010

Un autre regard




Quelques jours de tourisme à Paris avec les enfants : la Foire du Trône (avec la barbe à papa et les loteries à la corde, s’il vous plaît !). Des kilomètres à vélo tous les quatre – un bonheur de famille (Léo avec un nouveau vélo rouge, récompense pour son excellent carnet). L’expo Izis à l’Hôtel de Ville – un cousin de Doisneau ou Cartier-Bresson, photographe des petits et des sans grade, émigrés, artistes de cirque, amoureux sur les quais de Seine…

Je fais à Léo un résumé de ce que je sais du bonhomme – pas coureur de scoops mais attentif aux détails, à l’envers du décor. Elsa arrive en trombe et me dit, tu peux refaire ton texte depuis le début ?

Du bricolage – passage à Loisirs et Créations pour fêter l’excellent carnet… d’Elsa ! Origami, peinture, perles et autocollants. Je ferais bien leurs ateliers pour adultes…

Le CinéAqua du Trocadéro, annoncé comme « plus qu’un aquarium ». Eh bien, c’est vrai. Nous n’en avons pas fait le tour, en trois heures. Deux excellentes idées : le ciné dont le grand écran n’est autre que le bassin des requins – ce qui fait qu’au lieu de passer rapidement en piétinant il est possible de se poser, de prendre le temps d’observer vraiment la danse des espèces en présence, et le bassin caresses, à hauteur d’enfants, dans lequel il est permis de toucher les poissons. C’est très doux, un poisson, en fait.

Le bassin de l’Arsenal au soleil, un mur d’escalade temporaire à Bercy, la petite Roxane qui grandit. Aux Arts Décos, deux merveilles : l’expo des Lalanne, dans la nef du musée transformée en palais de Peau d’Ane. Enfants sous le charme, - créativité et poésie immédiatement accessibles pour eux. L’hippo baignoire, les sièges moutons, les grands miroirs végétaux, le singe-cheminée, tout les a enchantés. A l’inverse, l’expo Playmobil, qui était la « carotte » initiale pour les emmener au musée, a séduit tout autant… leurs parents. Les Playmo sont nés en même temps que nous ou presque, et l’expo était remplie de parents trentenaires/ quadras en plein trip régressif, et délicieux.

Last but not least – cinq jours de vacances – et les cinq épisodes d’Angélique Marquise des Anges, à la file. Enfants conquis ! Moi aussi. Angélique fait partie de mon petit Panthéon personnel. Indomptable Angélique – vivante, transgressive, fleur bleue, gentiment érotique, jamais abattue, et…légèrement inconsciente.

18 avril 2010

Différences

Le temps : Les enfants, la séance est dans 9 minutes ! Léo : j’y vais, je veux être au premier rang ! Elsa : Ah, ben on a tout le temps…

L’argent : Léo thésaurise. Elsa dépense tout et dit, à quoi ça me sert d’avoir des pièces dans mon porte-monnaie ?

Et ainsi de suite…

17 avril 2010

Spéciale dédicace

...histoire d'encourager les bonnes résolutions de Marion : il n'y a plus qu'à cliquer là. Mais j'ai aussi un big crush pour celle-là. Ah, et puis j'ai ré-écouté aussi Bette Midler, Dionne Warwick, The Supremes...

16 avril 2010

Presque Rien

Mes proches le savent - mon sillage, ma marque de fabrique, c'est Rien. Qu'est-ce que vous portez ? Rien... Un féminin-masculin, boisé, délicat et entêtant à la fois. Un bonheur, depuis sa sortie il y a 4 ou 5 ans... L'autre matin, je râle à voix haute dans la salle de bains : Je n'ai plus de Rien ! Léo : Ben, ça veut dire que t'as Tout ?

14 avril 2010

Bribes

Une équipe repartie souriante. Une ouverture à l'espace psychique pour Léo. Une réunion bien préparée - et reconnue comme telle. Une autre étonnante de bonne volonté et d'intelligence, ce qui n'est pas si fréquent avec les administrations. Une consultation de couple qui donne à mesurer le chemin déjà parcouru. Des rencontres denses - adolescents, adultes, parfois en grande souffrance. Un courrier qui donne à penser - aussi à parler, dans la recherche de la plus grande justesse possible. Une soirée Tupperware (avec photos initialement improbables de voisins parents d'élèves en train de triper sur le Quick Chef 3. Si, si.) Un temps de rémission et de légèreté. Une redescente aux enfers. De nouvelles opportunités professionnelles. Des collègues décidément vraiment chouettes. Un nouveau bouquin d'origami à partager avec les enfants. De nouvelles questions saugrenues : Maman, est-ce qu'on a des muscles dans les oreilles ? Une grand-mère qui replonge... Des moments de douceur tranquille. Un film (Les Arrivants) qui parle bien des bonheurs et des difficultés des "premières lignes" du médico-social - souffrance de l'impuissance et du manque de moyens, bonheur de la rencontre humaine. Tout ça en 8 jours. A bien y regarder, je me demande si ça ne fait pas un peu beaucoup...

06 avril 2010

Homophones

On est vulnérable quand on naît... (quand on est ..?)

04 avril 2010

Pentecôte à Pâques ?

Je ne parle pas l'espagnol. Mais le jour de Pâques, dans cette église barcelonaise magnifiquement décorée de grands bouquets de fleurs des champs jaunes et blanches, baignée par les chants polyphoniques d'une communauté mixte à la joie communicative, j'ai compris, ce que le prêtre disait. Parce que ce dont il parlait - le mystère de la foi, ce feu brûlant et qui ne s'éteint pas - tous l'incarnaient. Comme une réponse à la question que je m'étais formulée en y entrant - quelque chose comme, c'est beau, mais comment peut-on y croire ? Je ne sais toujours pas, comment ; mais je peux témoigner que j'ai rencontré ce jour-là des hommes et des femmes que cette foi-là habite, et porte, indiscutablement.

Et que dans cette vibration spirituelle intense, dans cette lumière de Pâques, je me suis sentie chez moi. Ce n'était pas dans le rituel - identique à celui de la France, ni dans le discours - partiellement incompréhensible pouir moi, mais dans l'espace créé par le souffle, la joie et le chant de ces religieux - une porte ouverte, un accès direct à une source à laquelle je ne me sens pas faire assez de place dans ma vie. Comme un rappel, une invitation...

02 avril 2010

Existentiel (suite)

- Etre petit, ça consiste (sic) à savoir faire des choses qu'on ne savait pas faire quand on était encore plus petit.

- Maman, c'est quoi la vie intérieure ?
- Eh bien, c'est ton jardin secret, les gens et les choses que tu aimes, ce à quoi tu crois, tes envies, tes rêves...
- Et toi c'est quoi tes rêves ?
(Après un temps de silence, et pour cause !)
- Je crois que je voudrais avoir une belle vie, pour qu'au moment où je mourrai (autre conversation du même matin !), je puisse me dire, que je suis contente de ce que j'ai vécu, et que je peux partir heureuse. Et puis, je rêvais d'avoir des enfants et j'en ai, de faire un métier que j'aime, et c'est le cas...
- Moi, je crois que tu rêves aussi d'une autre chose.
- Ah, laquelle ?
- C'est d'avoir une belle vie de femme.
(Lulu, re-interloquée) - Euh... bah, oui... et ça n'est pas toujours facile !
- Je sais...
(et de fredonner Femme libérée).

Wow.

En plus léger : Léo est en classe, Adrien marmonne dans son coin.
Léo : Tu parles tout seul !
Adrien : J't'ai pas parlé, à toi !
Léo : Ben oui, c'est normal puisque tu parles tout seul !
(éclat de rire de la classe)

31 mars 2010

Existentiel

- Maman, pourquoi c'est toujours les méchants qui meurent ?

Tombée du ciel comme ça la question, alors que j'étais tranquillement en train de lire mon Télérama. J'adore. Ben, peut-être parce qu'on aimerait croire que ce sont toujours les bons qui triomphent, en définitive, ma chérie... on aimerait, oui.

PS : J'ai reçu une autre suggestion, depuis. A laquelle j'adhère aussi. C'est tellement plus commode, de mettre à mort - et donc radicalement à l'extérieur de nous - cette partie de nous-mêmes que nous ne voulons pas reconnaître...

29 mars 2010

Léoland

Le moment que je préfère avec Léo, c'est nos petites causeries du soir, dans son lit, sur tous les sujets possibles et imaginables. La dernière ? Sur la parole, l'intime, le droit à un jardin secret... ce qu'il choisit de nous dire ou non, ce qui m'a amenée à formuler cette définition possible de l'éducation : ce qui est important, c'est que tu ne te mettes pas en danger, ni ne mettes en danger d'autres personnes ; et notre travail de parents, c'est de t'aider à repérer cela. A partir de là, vivre c'est aussi expérimenter...

28 mars 2010

Pariscope

C'est une psy, mais aussi une femme, une mère, une fille. C'est drôle, rythmé, émouvant, féroce, souvent bien vu, à peine exagéré, parfois si proche de la vérité... C'est au théâtre, prolongations jusqu'en juin, ça s'apple Psy(causes). Et ça vaut d'être vu, qu'on soit homme ou femme, et qu'on appartienne ou non au "peuple psy".

"Nous ne serions rien si vous n'étiez là pour célébrer et faire vibrer chaque soir les émotions, les forces, les joies, les courages qui disent plus fort le chant de notre famille de coeur et d'esprit... tellement corse, tellement fraternelle, tellement universelle". Ca, c'est le flyer laissé sur chaque siège du concert de I Muvrini - et c'est aussi, très exactement, l'énergie qui vibre dans leur chant comme dans leur message, une belle cohérence qui en fait ressortir le coeur un peu plus ouvert, un peu plus riche d'humanité.

Entre autres, ils auront cité Saint-Exupéry et Terre des hommes - Mais, il n'existe point de jardiniers pour les hommes... Si, je crois que dans leur chant, existe cette énergie qui nous fait grandir.

En même temps - je songeais aux petites causeries avce le Léo, et aux échanges que nous avons déjà eu sur le choix d'un métier - voir post suivant - et je me disais, il existe tellement de façons au contraire d'être jardinier pour les humains : les éduquer, les nourrir, les soigner, les écouter, les vêtir, les protéger, les accompagner...

23 mars 2010

Zazaland

Lulu se bat contre les minuscules élastiques qui retiennent le Pet Shop prisonnier de son emballage. Elsa essaye - et y parvient : Tu vois Maman, il fallait juste s'y prendre à la douceur !

Lulu : Tu as peur des Scooby-Doo des fois ?
Elsa : Oui, il y a des épisodes qui font peur !
Lulu : Mais tu regardes quand même ?
Elsa : Oui, mais je ferme les yeux !

22 mars 2010

Instantanés

Bientôt 60 ans, une universitaire excentrique (comprendre : très malade, mais brillante) qui bataille avec les institutions pour conserver sa chambre de bonne loyer 48 qui est l'unique moyen de garder un pied dans la réalité, et d'échapper aux Centres d'Hébergement, si ce n'est à la rue.

16 ans, une petite jeune fille qui s'est courageusement sevrée toute seule de toxiques divers, et que son généraliste a mise sous anti-dépresseurs, sans indiquer la possibilité de traiter aussi le chagrin initial, et pas seulement les symptômes... Reviendra, reviendra pas ? Reviendra, j'espère.

37 ans, une israélienne sans papiers qui vient pour une contraception non hormonale, refuse toute médecine allopathique, se soigne depuis 12 ans à la médecine énergétique (laquelle ? mystère..) - il faut croire que ça marche, en tout cas, pour avoir vécu si longtemps sans souffrir de l'absence de couverture sociale.

18 ans, une autre jeune fille, enceinte, mais organisée : aujourd'hui je suis surprise, quand elles ont su repérer leur retard, anticiper le coût de l'échographie, quand elles pensent que tout n'est pas dû mais viennent pour une démarche qui devient alors une véritable collaboration, un "main dans la main", et non un assistanat systématisé.

14 ans, allergique aux psys - expériences antérieures non concluantes. En cours d'apprivoisement - une fois, deux fois... et la main passée à des tiers, pour la maman avec laquelle il vit dans un tête-à-tête bien difficile pour les deux.

13 ans, l'envie d'une maman comme les autres, la capacité à mettre des mots, à différer ses réactions, à entrer en lien - peut-être un peu trop pour sa sécurité d'ailleurs, mais nul n'est tenu à l'impossible... et l'impossible est déjà ce qu'elle vit. Rester avec une maman incapable d'être à sa place de mère, impossible ; choisir en connaissance de cause d'aller dans un foyer où il y aura des contraintes qu'elle n'a pas aujourd'hui, et peut-être aussi des confrontations délicates avec d'autres jeunes en grande souffrance, pas facile... Avec l'éducatrice, soutenir la construction de son adhésion à cette démarche.

18 mars 2010

Femme debout

Parce que je n’ai qu’une vie – il était une fois mais pas deux
Parce qu’il faut déjà pouvoir être seule pour pouvoir être à deux
Parce que j’ai laissé nombre de mes peurs derrière moi
Parce que j’ai envie de solitude, fût-elle accompagnée
Parce que je ne veux pas être dépendante de qui que ce soit
Parce que je me sens capable d’y arriver seule
et de ne le devoir qu’à moi-même
Parce que je ne veux plus (me) mentir
Parce que je me veux juste dans mes relations
Parce que j’ai envie de liberté et de vérité affective et sexuelle

Parce que je ne veux plus être la mère, ni la fille, des hommes de ma vie

Parce que je crois à la nécessité d’un temps de passage
avant tout nouveau départ
Parce que la femme en moi a envie de la rencontre
avec un homme debout, autonome, aimant et invitant
Parce que je veux transmettre à nos enfants
ce message de confiance en la vie
– qu’ils peuvent être oser eux-mêmes,
prendre des risques, et sentir battre leur coeur

Parce que je m’aime vraie
Parce que je m'aime vivante

17 mars 2010

Piqûre de rappel

- Tu es belle : quand tu doutes, parce que immédiatement derrière ton désir d’émancipation vient, presque aussi fort, le souci de ne pas blesser l’autre, ne pas l’abandonner même si ça veut dire pour toi souffrir dans ton grand écart.

- Tu es belle : quand tu sors du doute, ton enthousiasme et ta force gagnée font plaisir à voir, on est de tout cœur à tes côtés dans tes combats, on veut que tu les gagnes. Lâche pas, tu tiens le bon bout !

Oct. 2008

14 mars 2010

First Roxane's gag

Un nouveau bébé est arrivé hier soir. Elsa veut savoir :
Quel âge j'aurai quand elle aura mon âge ? 12 ans ?
Lulu : Non, plutôt 14... entre 13 et 14, en fait.
Elsa : Mais, entre 13 et 14, y a rien ???

12 mars 2010

Enfances

Parce que leur père est parti pour un atelier d'écriture, j'évoque pour les enfants le temps où j'en ai moi-même animé - notamment pour les enfants d'une petite école primaire, dans le cadre de ce qui fut mon premier poste, mi instit' spécialisée, mi "pré-psy" scolaire (je mesure aujourd'hui mon manque de moyens, d'outils et d'expérience ! mais aussi la bonne volonté, la tendresse, et ce que j'en ai appris).

Et de sortir les recueils de nos réalisations d'alors - travail sur les contes, atelier de poésie, jeux littéraires... et l'album de portraits que j'avais réalisés à cette époque. Des portraits dans lesquels je retouve l'attention portée à chacun, qui m'avait permis de saisir sur le vif un peu de l'être de chaque gamin.

Un très joli moment avec mes propres enfants, où partager à travers leur univers - celui de l'école primaire - ce qui me tient le plus à coeur encore aujourd'hui, la lecture, l'écriture, la photo, et l'accompagnement de ceux qui sont le plus en difficulté.

L'occasion peut-être pour eux, de réaliser que les adultes qui les encadrent - maîtresses, moniteurs, accompagnateurs de tous ordres - peuvent être engagés dans la relation assez pour pouvoir raconter quelque quinze ans après un peu de leur histoire, et le petit bout de chemin parcouru ensemble...

10 mars 2010

Petits moments de grâce

Quand une équipe prise entre le feu de la souffrance institutionnelle et celui de la souffrance de ses usagers se donne le droit de se remettre à penser, à faire des liens, internes et externes, à faire du lien - entre les professionnels en présence.

Quand un groupe de femmes étrangères déborde joyeusement le cadre d'une intervention de prévention pour aborder à leur façon cette bonne vieille histoire de la pomme et du serpent, et de "La faute à Eve" (dans un groupe où toutes les grandes religions étaient représentées : chrétiens, musulmans, bouddhistes, hindouistes).

Et dans le groupe suivant, quand une vieille dame musulmane et veuve, m'a dit dans un grand sourire édenté, bah, l'amour c'est plus pour moi, mais je prends le papier pour ma fille !

Quand je reçois un élève de 3ème aujourd'hui suffisamment dégagé des névroses familiales pour s'être mis en mode projet professionnel, et même pour imaginer des stratégies alternatives en cas d'échec. Ce que Berne définissait comme un gagnant : non celui qui gagne à tous les coups, mais celui qui sait ce qu'il fera s'il perd.

08 mars 2010

Journée de la femme mon c.. !

La journée de la femme c'est un bordel sans nom, coincée entre la fête des grand-mères, de ta mère, de ton père et de sa musique. Il y a même une journée pour mon cancer et une pour les arbres. Est-ce qu'on ne pourrait pas inventer une journée pour qu'on nous foute la paix ? La journée de la femme c'est une journée à la con pour les faux-culs. Moi je préfère la nuit avec mon homme!

Miss Tic

07 mars 2010

Lue

Tu es lue gardée lionne lue comme un roman noir

Sous ma loupe ma lampe et sous ma couverture

Mon héroïne mon amante du cinquième art tu es lue

Je parcours dans mon lit tes ratures

Tu es lue entièrement complètement lue

Je te dévore des yeux je me paye ta tranche

Tu te livres à mes doigts de papivore goulu

Et j’annote nos marges avec mon encre blanche

Tu es lue et je pends au cou de tous tes signes

Pourtant je ne perçois de toi que les images

Si lue, de la première à la dernière ligne

Je m’endors glissant en toi mon marque-page

Lue, lue si, tu es lue, lue de la tête aux pieds

Couchée dans ma bibliothèque pirogue

Lançant par dessus-bord tes dessous de papier

Maintenant le suspense jusqu’à notre épilogue

Lue dans les coulisses du métro lue à la lune

Des journaux militants des hebdos à parfum

T’es à poil quoi dans une main qui tient la plume

Et tu laisses après toi ton silence écrivain

Allain Leprest

Juke Box

Une après-midi seule dans la maison à ranger, repasser, nettoyer, c'est renouer avec un plaisr d'enfance et d'adolescence - des heures à écouter des chansons françaises - et à constater une fois de plus que je suis décidément... éclectique (thanks Deezer).

Le dernier Higelin, Coup de foudre : quelques perles, la chanson éponyme, J'ai jamais su, Egéries, muses et modèles...

Le coup de coeur absolu, le 2ème Chez Leprest, et notamment avec Le temps de finir la bouteille (bouleversant), Je ne te salue pas (toi qui vis dans les cieux...), La retraite (qui me donne des frissons depuis la toute première écoute) et celle qui m'a laissée bouche bée : Lue. Portée par sa voix à lui, Leprest. Textes somptueux, musiques superbes - la grande classe.

Une grande bouffée de ringardise assumée (et de souvenirs entre 8 et 14 ans) : quelques vieux Sardou, Féminin comme, Road book, et le Requin Chagrin.

Des retrouvailles avec l'excellent Boucle, de Claire Diterzi.

Et une nouvelle jolie de mon nouveau chéri - Jamait - d'ailleurs découvert grâce à Leprest et à Saint Max : La fleur de l'âge. Ne cherche pas à vouloir arrêter le temps j'aime la beauté dont il te pare et dont je suis l'amant...

06 mars 2010

Parole d'alcoolique

...et phrase du jour : "Il n'y a pas d'heure pour le(s) Graves !"

05 mars 2010

Phrase du jour

A partir d'aujourd'hui, c'est décidé, j'arrête la culpabilité. Je ne fais plus que rire.

Copyright : Nadia

04 mars 2010

Une fois mais pas deux

il était une fois
il était une fois mais pas deux

il était une fille
il était une fille mais pas deux
car c'est la première et la dernière fois
qu'on pourra te faire un cadeau comm' ça

il était une fois
il était une fois mais pas deux

c'est la dernière fois
qu'on te donne des doigts et des yeux
c'est la dernière fois
qu'on te donne des bras et des ch'veux
s'agirait d'en faire d'en faire bon usage
car c'est la dernière et pas d'rattrapage

il était une fois
il était une fois mais pas deux

rat'pas la fortune
tu ne pourras
ne pourras pas dir' qu' c'est pour des prunes
que ça ne compt' ne compte pas

rat' pas ton bonheur
tu ne pourras pas dir' qu' c'est pour du beurre
que ça ne compt' pas

il était une fois
il était une fois mais pas deux

rat' pas ta jeunesse
tu ne pourras
ne pourras pas dir'que tu en laisses
pour la prochain' fois

y 'a pas d'prochain' fois
un' fois mais pas deux
y'a pas d'prochain' fois à ce petit jeu

il était un' fois
il était un' fois mais pas deux

Brigitte Fontaine

26 février 2010

Coup de coeur

Dans deux registres différents, des mots portés par la même voix tendre et déchirée :

Des mains de femme dans ma mémoire
Traces de souvenirs fragiles
Viennent caresser d'illusoires
Moments de bonheur tactile
Des mains de femme dans mon enfance
Qui me consolent et qui me guident
Et comblent de mon existence
Le vide

Des mains qui touchent à l'essentiel
Des mains qui parlent en silence
Et qui par les mots qu'elles épellent
Effleurent la magnificence
Des mains de femme

J'ai tant aimé les mains des femmes
Sur mes maux s'est posé le baume
D'une empreinte ou d'un jeu de paume
De mains de femme

Des mains qui travaillent le jour
Des mains qui caressent la nuit
Des mains usées dont les doigts gourds
N'auront jamais été vernis
Des mains qui s'insinuent, galantes
Et déboutonnent la pudeur
Et d'autres qui, chastes, se gantent
De la plus douce des candeurs
Comme des ceps des mains noueuses
Par trop d'automnes fatiguées
Des mains tremblantes et veineuses
Que les saisons ont inspirées
Des mains de femme...

******************

Quitte-moi, quittons-nous juste un peu trop longtemps
Pour que nous ressentions le bonheur d'être triste
Loin des yeux, loin du corps, pour que l'envie résiste
Que je te dise "Viens" et pour que tu me rêves
De l'aube qui se couche à la nuit qui se lève
Quitte-moi, quittons-nous juste un peu trop longtemps
Il faut que tu me manques, il faut que tu m'espères
Inconfortablement, sans l'ombre d'un repère
Il faut que le ressac de la vie nous chavire
Nous perde corps et biens, brise notre navire
Quitte-moi, quittons-nous juste un peu trop longtemps
Il faut qu'au téléphone, incertain, je bafouille
Que je tue le facteur quand il revient bredouille
Que je me broie les reins à vider aux ordures
La poubelle remplie d'habitudes trop mûres
Quitte-moi, quittons-nous juste un peu trop longtemps
Juste un peu trop
Quitte-moi, quittons-nous juste un peu trop longtemps
Pour que je foute au feu mes plus mauvais poèmes
Que j'aille au magasin des nouveaux stratagèmes
Pour que demain s'avance et qu'aujourd'hui s'arrête
Fais croire que tu vas chercher des... cigarettes

Yves Jamait

Zazaland

Elsa mange ma petite Mémé de baisers : "Arrête, tu vas m'user !", se défend celle-ci. " Mais Mémé, tu es déjà usée", répond Za.

Maman, comment ça s'appelle déjà, tu sais, les casseroles maigres ? Ah, oui, les poêles...

Elsa explique ce qu'elle fait à la natation : Alors, on descend dans le bassin jusqu'à poser le pied "à terre dans l'eau".

14 février 2010

Valentine's Day

Here we are so close to the end now
Still holding on and trying to pretend now
Clinging to love we both know is dying
We've tried and tried to find the solution
But Darling
All our dreams have been played out
Still we go on hopelessly trying

How many times can we say good-bye
How many times can we see love die
How many times can we give it one more try
Before we really say good-bye
Good-bye


We're so in love but wrong for each other
Each hurt that heals brings on another
Both of us abusing
Both of us using
Darling
It's time to stop pretending
There's just no way to rewrite our ending
We're caught in this game
And we both know we're losing, but

How many times can we breakup and makeup
Both of our hearts refusing to wake up
Just can't go on and on
Living a lie
Though I'll always love you...

Dionne Warwick

10 février 2010

Dans le mille

Suis toujours étonnée de la façon dont les livres nous tombent entre les mains, au moment juste.

Quand des pertes significatives éveillent, chez l'humain, ces trébuchements de l'être et ces oscillements entre vivre et mourir, il faut qu'un autre soit là, comme au commencement. Non pas pour faire cesser les mouvements de cet univers binaire, mais plutôt pour prendre la mesure de leurs contraintes psychiques et des dangers imaginaires non actuels qui les agitent (...).

Mais si la fille peut se résoudre à renoncer à la position phallique, elle est gagnante, dans la mesure où elle a la possibilité de se défausser sur la fonction phallique masculine en se disant : "S'il se tient droit, je n'ai pas à le faire." Elle peut alors s'identifier à l'homme qui se tient et qui a quelque chose qui se tient, un destin possible de la position féminine étant de transmettre son phallisme à l'homme désiré.

Ouriel Rosenblum, Le maternel, l'enfant merveilleux de la féminité

Corps et psychisme pulsionnel : je me construis et m'étaye bien en effet sur et à partir de cet Autre social et familial d'une part et d'autre part sur le somatique (...). Bien sûr, cet Autre doit répondre, à côté des besoins physiologiques, à mon besoin de sécurité psychique, c'est-à-dire soulager la souffrance, protéger des oppressions, tempérer les émotions, et en accord avec mon rythme.

Tout cela est suffisant pour me permettre des conditions suffisamment bonnes de survie. Pas pour devenir un sujet humain, c'est-à-dire vivant et désirant.

C'est l'apport de Freud d'avoir su trouver qu'il n'existe pas de sujet sans Autre du désir, de l'amour et du plaisir (...).

La succession des stades qui me permettraient, par simple maturation, d'arriver à un moment où je saurai m'y prendre avec l'amour, le désir, les autres, où je deviendrais opérationnel : tout ceci n'existe pas. C'est même le choc de la désillusion adolescente (...).

Et, toujours à propos du travail avec les adolescents :

Et on se retrouve à devoir entendre une polyphonie peu représentable et dont la mise en mots directe paraît quasi impossible. Ici reparaît l'infans, comme celui qui ne peut pas parler parce qu'il y a trop à dire et à penser. Car à qui s'adresse-t-on (...) ?
- A celui qui est encore sonné et laissé sans voix par le coup du pubertaire ? Cette génitalisation qui transforme le corps, périme les instances psychiques et les théories sexuelles datant de l'Oedipe, et rend inopérantes les défenses face aux pulsions d'inceste et de meurtre ?
- A celui qui est meurtri par les séquelles anciennes infantiles des attaques désubjectivantes des maltraitances ?
- A l'enfant que ses parents ont laissé tomber, incapables de contenance autrefois et aujourd'hui ?
Une seule bouche pour trois voix, ce n'est pas assez.


Patrick Ayoun, Recoupements

09 février 2010

Vivante

Quand je me sens debout. Quand je me "vois entendre" quelque chose à ce que me dit cet enfant, ce patient, cette équipe (ce thérapeute, ce superviseur...) - autant de liens où circule la vie. Quand je suis seule, et entière dans cette solitude. Quand je me sens portée par un regard, par un projet, par un geste. Quand les échanges avec les enfants se font posés, calmes, profonds, et que je me laisse surprendre par la sagacité de ces petites têtes. Quand je retrouve intacte ma capacité à donner et à recevoir, que l'amour sous toutes ses formes peut circuler dans sa vérité. Quand je sors d'un espace de travail en me disant, voilà, c'est pour cela que je fais ce métier là. Quand l'amitié se décline en éclats de rires, en menues attentions, en partages simples. Quand je chante. Quand je danse. Quand j'écris. Quand je marche dans cette ville, que j'aime, profondément. Mais aussi dans la nature. Quand je sens quelque chose comme... les poumons du nouveau-né qui se déploient - ça fait mal, mais un monde nouveau s'ouvre alors / mes ailes qui se déplient - jusqu'où ? peut-être plus amples, et plus solides que ce que je crois, ou crains, parfois...

08 février 2010

Le Refuge

Le scénario est bien mince. Mais Isabelle Carré, toujours aussi lumineuse. Et cette femme qui se laisse flotter, dans un moment de deuil et de transition, émouvante... tout comme l'idée du refuge, d'un endroit de solitude où il serait possible d'aller, quand cela serait nécessaire. J'ai aimé aussi la place accordée au désir et à ses errances, désir d'enfant ou non, identité sexuelle vacillante, au plus près des fluctuations d'un fragile ressenti.

Quelque chose échappe, voilà : les personnages ne contrôlent pas leur vie, mais s'approchent l'un de l'autre avec une certaine douceur ; les choses ne sont pas "comme elles devraient être" - grossesse sous méthadone, deuil précoce, histoires d'abandon, désirs plus ou moins légitimes - et pourtant il flotte quelque chose de ténu, de subtil, et de simplement humain.

04 février 2010

Arrêt sur image

Une petite phrase à retenir, sur la possibilité - et la nécessité - quand on prétend à la place de soignant, de pouvoir être son propre thérapeute. Pas dans une autarcie toute-puissante - le travail sur soi et la supervision restent indispensables, mais comme l'intégration de quelque chose de ces accompagnements - la création d'un "thérapeute interne", ou quelque chose d'approchant. En écho avec une autre phrase, la semaine passée - sur ce qui contre toute apparence a en fait déjà été traversé, déjà été intégré.

31 janvier 2010

Voice of Freedom

Ai retrouvé mon ancienne chorale. Me suis autorisé le grand plaisir de les rejoindre pour les deux derniers morceaux du concert. Eu le bonheur d'y être chaleureusement accueillie par quelques anciens. Ai retrouvé aussi la générosité humaine du chef de choeur - dont j'avais appris alors (2005) quelques petites choses que je n'ai pas oubliées :

"Dans la vie, il y a pour tous des hauts et des bas. Mais nous avons tous des chansons que nous aimons plus ou moins, au moins une. Je suggère que ce soir chacun d'entre vous adopte une chanson, et qu'il se la remémore, et même se la chante pour lui-même, dans les moments difficiles. Adoptez une chanson."

"Si tu es dans une situation de stress, n'oublie pas de respirer. Je ne peux pas te garantir que la situation deviendra meilleure ; mais je peux te promettre que TOI tu te sentiras mieux."

"Si tu sais parler, tu peux chanter. Si tu sais marcher, tu peux danser."

Motivation des troupes : "ET....ET...ET... rien peut remplacer totalement TA présence parmi nous pour la construction de NOUS en tant qu'ensemble musical." Ou comment aller à l'essentiel. Ce qui ne vaut pas que pour les ensembles musicaux.

Dans cette musique bonne pour l'âme, dans la chaleur du groupe, dans la communion avec le public, me suis demandé si le moment ne serait pas venu pour moi d'y revenir...

28 janvier 2010

Conjugaison

Je n'ai plus la phrase exacte en tête, mais j'ai lu récemment dans un de ces petits manuels de pensée positive qui font le bonheur des libraires la chose suivante :

On croit généralement que l'essentiel est d'AVOIR beaucoup de façon à pouvoir FAIRE beaucoup, ce qui entraînerait automatiquement le fait d'ETRE heureux ; il s'agit en fait d'inverser la proposition : partir de l'ETRE, sentir à partir de là ce qu'il convient de FAIRE, et constater que l'AVOIR nécessaire est déjà là, ou encore se met en place beaucoup plus aisément lorsque le mouvement est soutenu par cette énergie.

27 janvier 2010

Bien vu

"Le remède à tous maux est l'eau salée : la sueur, les larmes ou la mer." Isak Dinesen (également connue sous le nom de... Karen Blixen).

21 janvier 2010

(F)utile

...car ce sont les très petites choses qui éclairent la route en ce moment.

Une poignée de croquettes offertes à un chaton errant.

Des colombes en papier (c'est ici).

Un message affectueux en direct d'une usine de Nutella.

Le Concerto pour violon et orchestre de Tchaïkovski.

Des culottes rigolotes pour trois francs six sous (c'est ).

Un com' laissé sur la Care Box pour me dire que j'ai toujours d'aussi mauvais goûts musicaux ;-).

Une africaine qui chante a capella dans le métro - Baby can I hold you tonight ?

13 janvier 2010

Matière à réflexion

Elsa dit - Tu es la meilleure maman du monde ! Fan-club à nuancer quelque peu, surtout en ce moment. J'en profite pour ouvrir la discussion sur le fait que je suis aussi ces derniers temps une maman fatiguée, parfois irritable, et pas toujours à juste titre. Elsa acquiesce, mais s'entête, et ajoute : Tu es une meilleure maman que tu ne crois. Suis bluffée par sa formulation (à 6 ans ?!) - et arrêtée net par quelque chose qui sonne juste, là.

10 janvier 2010

Magies

Le cirque Romanès - une histoire d'amour entre un fils rebelle du cirque à grand spectacle et une chanteuse tsigane - un moment de poésie qui ressemblerait à une fête de famille à la Kusturica - avec une fanfare chaleureuse et déjantée, les mères en cercle avec les petits sur les genoux qui applaudissent aux prouesses de leurs enfants et petits-enfants - car les plus jeunes artistes ne sont guère plus âgés que mes propres enfants...

Un anniversaire d'enfants avec un magicien remarquable - Elsa est repartie des étoiles plein les yeux, et moi aussi... avec un brin de nostalgie aussi - car le cirque comme la magie évoquent un monde où l'enfance, le couple, la famille, resteraient un espace protégé et protecteur - dans lequel la vie serait telle qu'on la rêve plutôt que telle qu'elle est.

09 janvier 2010

Percutant

Elsa : - Dis Maman, est-ce que tu m'aimes comme je t'aime ?
Lulu : - Ca c'est difficile à dire ! Je ne suis pas dans ton coeur, et puis, je t'aime comme une maman aime sa petite fille, et toi, comme une petite fille aime sa maman... tu sais, il y a plein de façons d'aimer !
Elsa : - Oui, il y a l'amour triste et l'amour gai !

Et puis ? C'est tout ? Il se pourrait bien qu'elle aie raison, en fait. Deux façons - celle qui amène de la peine, celle qui réjouit le coeur...

08 janvier 2010

Grosse colère

...à entendre un principal de collège néfaste et fascisant plaisanter grassement sur le fait qu'on ne parle pas de pédagogie ici avant le café. Après non plus, dans cet établissement - parce que chacun y est bien trop occupé à sauver sa peau, comme il le peut.

...à entendre l'heure suivante un adolescent repéré l'année dernière comme fragilisé - papa subitement décédé d'un arrêt cardiaque, fratrie de 7 enfants, mère évidemment désorientée, et qu'on a quand même mis dans une classe où il est quasiment impossible de travailler, tant elle regroupe d'enfants en grande difficulté.

Un adolescent intelligent - bien assez pour reconnaître qu'il participe désormais au bordel ambiant - mais aussi qu'il aurait aimé avoir davantage de travail (je m'agite quand je m'ennuie parce qu'on va trop lentement, ou quand je suis trop en colère de ce qui se passe), qu'il faudrait que les professeurs tiennent un minimum compte des lacunes de la classe plutôt que d'imposer le programme de l'année quand les bases ne sont si évidemment pas acquises, ou que hors les classes européennes, point de salut... et qu'il n'y aura pas accès.

Il a raison. Sur tous les points. Il n'est pas le seul, à souligner les violences de l'institution, le mensonge sur l'égalité des chances. Il n'est pas le seul non plus, à savoir reconnaître la valeur des professeurs qui néanmoins continuent à travailler, à encourager, à tirer vers le haut - ou tout simplement (!), qui les respectent (et ceux-là n'ont généralement guère de mal à se faire respecter en retour, même dans les classes réputées difficiles).

A sa place - à leur place - je me dis parfois que j'aurais envie de foutre le feu.

07 janvier 2010

02 janvier 2010

Il y a

Il y a un bébé à venir. Il y a l'émotion retrouvée à montrer aux futurs parents le mode d'emploi du lit pliant, le portage en écharpe, et la flopée de chouettes souvenirs qui remonte avec. Sans nostalgie - juste un bonheur. Il y a de la musique vivante dans la maison (c'est plus joli que la musique live non ?), des mots d'ami(e)s et des rires, de trop bons vins, chanter ensemble, et Lantoine en fin de soirée :

D'un chagrin j'ai fait un repas
Au coin de moi je nous regarde
Et on a tout pour être beaux
Même si le temps nous retarde

Humain c'est joli après tout
On travaillera nos rencontres
Pour unir les sages et les fous
Lire la même heure sur nos montres...

01 janvier 2010

Tarots

Tirage du 1er Janvier : au centre, l'Existence. Indissociable de la question - est-ce que dans cette vie, dans ma vie, je me sens "chez moi" ? Si oui - tout est bien ; si non - il faut se mettre en route...

Dans ce qui freine à ce jour - le Maître - soit qu'il faille renoncer à s'en remettre à autrui, soit que je n'aie pas encore trouvé de guide suffisamment sûr ; et la Transformation - carte récurrente, qui indique la nécessité d'accepter de lâcher pour pouvoir avancer (le message est plus net que cela : il s'agit de mourir pour renaître).

La voie à suivre est celle de la Réceptivité - se mettre à l'écoute, ne pas chercher à tout prix à agir, mais se laisser traverser... et le conseil, ou l'orientation donnée, est la Patience (symbolisée par une femme enceinte et ses neuf lunes) - sans commentaires...

78 cartes ; autant d'interprétations que la créativité humaine (et mes propres filtres) le permettent (ce qui rend son "utilisation" à titre de guide à peu près indécidable - et heureusement ?) ; et pourtant - je suis toujours frappée par la pertinence des jeux, la récurrence statistiquement peu probable de certaines lames, et par la cohérence thématique sur un même tirage...

31 décembre 2009

Special gifts

L'après-midi du 31, un Petit Moment de Bonheur Parfait - ou PMBP (on peut aussi parfois découvrir, dans les recoins les plus inattendus, des Petits Moment de Bonheur Furtifs, ou PMBF) à écouter Dionne Warwick - You walk on by... en préparant un maxi gâteau au chocolat pour la soirée du réveillon. De fil en aiguille - merci Deezer, j'ai retrouvé une perle que je pensais perdue (ceux qui ont vu Shrek 3 se souviendront de l'arrivée chez Merlin - une phrase d'intro et : mais c'est QUOI déjà cette chanson ?).

A ceux de la "garde du coeur" qui passent régulièrement ici, en cette fin d'année j'avais envie d'offrir ceci. Pour l'attention, la présence, la tendresse...

Et aux lecteurs inconnus, cela. En souvenir de la soirée qui a suivi : Petit Moment de Bonheur Jubilatoire. (Aux précédents aussi, qui y reconnaîtront mon goût immodéré pour une certaine forme de chanson française...).Comme quoi, à bien y regarder - le bonheur n'est jamais si loin...

25 décembre 2009

Moment de grâce

...à regarder avec Elsa le ballet de Prejolcaj. Poésie et créativité - le miroir sans tain derrière lequel la marâtre voit évoluer Blanche-Neige, les nains qui dansent en apesanteur (avec des élastiques à la Decouflé) sur les parois de la mine, la sensualité et l'élégance des esprits de la forêt... Double bonheur, à voir Elsa maintenir son attention une heure et demie devant un ballet - elle qui aime tant les histoires racontées, parlées - et devant son décodage subtil du langage de la danse et de la mise en scène, vraiment féérique.

24 décembre 2009

La part du pauvre

Sur la jolie table dressée devant la cheminée, je compte une assiette de plus. La part du pauvre ? Celle de l'absent ? Quoi qu'il en soit, l'idée me plaît. Et j'aime plus encore, que cette place ait été finalement occupée - par le prêtre de la paroisse. Parce que personne d'autre que ma belle-mère au grand coeur n'aurait pensé à lui demander à la sortie de la messe si quelqu'un l'accueillait ce soir-là...

Et puis, ce n'est pas tous les jours que l'on prend un repas de Noël avec un abbé (très) gourmand (le curé des Trois messes basses ?), et rieur - le voir échanger avec Léo des blagues sur la chasse aux éléphants roses aura été un grand moment.

Père Noël

Elsa mène l'enquête. Interroge les adultes. Confronte les réponses. Relis les planches de Pico Bogue sur la question, sans se laisser démonter. Annonce à qui veut l'entendre qu'elle va se cacher ce soir pour vérifier si un gros bonhomme en rouge arrive chargé de paquets. La sentant hésitante, je lui demande : Mais au fond, est-ce que toi tu as envie d'y croire, au Père Noël ? Sa réponse est : Oui. Et ce que je lui ai confirmé - à défaut de l'existence du barbu, c'est bien son droit à avoir envie d'y croire (et mon attention à lui laisser la possibilité de le faire).

PS : A la sortie de la messe de Noël, Léo persifle sur la bedaine du Père Noël. Elsa prend sa défense : Le Père Noël il est PAS gros, c'est une légende !.. (Comprenne qui voudra).

22 décembre 2009

Indémodable










20 décembre 2009

Protection rapprochée

Sur la scène de Grease (cadeau des dix ans de Léo), Frenchie espère l'arrivée d'un ange gardien, qui lui dirait quelle décison prendre et quel chemin choisir. Ca me dirait bien aussi (pour Noël ?). Même moins disco que celui de Frenchie (tombé du ciel en costume argenté et brushing pièce montée). Il paraît que nous en avons tous un. Que le secret serait de ne rien vouloir, mais de simplement se mettre à l'écoute...

Interdit d'interdire

L'école interdit les écharpes (quand il fait - 5°? le jeu du foulard ? en grande section ?). Les fèves dans les galettes des rois. Les jeux de cartes. Les boules de neige. Les glissades dans la cour. Ce serait aussi simple d'interdire les enfants, non ?

15 décembre 2009

Cassé...

Elsa parle de Camille, son amoureux de moyenne section qui a déménagé voilà un an et demi, mais qu'elle n'a pas oublié. - Mais Elsa, tu n'étais pas aussi un peu amoureuse de Ryan, l'année dernière ? - Bah si, mais il a TROP changé, on dirait que son cerveau a rétréci !

14 décembre 2009

Oeil de lynx

Un collègue que je connais très peu me suggère amicalement d'aller me faire plaindre un brin par la hiérarchie, histoire de négocier un peu de temps pour respirer. Il marque un temps, et puis il ajoute : "En même temps, je crois que tu es un peu comme moi non ? Toujours le sourire, tout va très bien ?!".

13 décembre 2009

Pico Bogue


Je ne suis pas très BD ; mais c'est le coup de coeur du mois. Lu d'une traite en librairie, et quand même acheté, c'est un critère !!! Issu de l'imagination d'une maman scénariste et de son fils illustrateur, Pico est un croisement de Calvin et de Mafalda. BD pour tous les grands enfants - à partir de 8-10 ans, mais lire aux plus petits et expliquer certains gags c'est chouette aussi... C'est tendre, bien vu, parfois féroce, et VRAIMENT drôle. Ce n'est pas tous les jours que je m'esclaffe franchement en lisant seule...

12 décembre 2009

Rectificatifs

-"Je suis un chat d'appartement, qui ne trouvera peut-être jamais le courage de quitter son panier, sauf si la vie l'y oblige."
- "Tu es peut-être un chat d'appartement, mais qui grimpe aux rideaux, secoue les coussins du canapé, et ne rêve que de filer par la fenêtre ???"

ET, à propos de mon besoin d'être protégée : "Moi je crois que tu es une grande fille, tout à fait capable de se débrouiller toute seule. Tu n'as PAS besoin d'être protégée ; tu as besoin de chaleur - comme nous tous...".

Ok, ok... et merci.

10 décembre 2009

Sac

01 décembre 2009

Julianna

Elle a dit : "Je crois qu'il commence à découvrir que la relation peut avoir de la valeur en elle-même, et non forcément subordonnée à un éventuel projet, à un éventuel futur". Une autre façon de parler de ce qui reste à mes yeux une des plus belles déclarations d'amour qui soit : "Je suis simplement heureux que tu existes."

27 novembre 2009

Mamie Yoyo

(Suite au post : Parents indignes)
Je n'aurais pas voulu être à la place de Elsa lorsque la dame lui a répondu qu'elle n'avait pas de télé !!!
J'ai eu les larmes aux yeux .......Quelle vieille mamie je fais !

Il y a 40 ans environ, nous regardions la télé en famille et/ou amis, c'était une soirée TELE ! Ce n'était pas encore la société de consommation. Et il y avait une clé pour ouvrir cette télé ! Donc autrefois, la télé était une récompense, une réunion, et non pas une habitude..... C'était très, très bien. Que de bons souvenirs familiaux et amicaux.

Une petite "histoire" entendue hier soir sur la 3, une vraie émission sur l'état de notre planète :
- Un grand-père africain avait besoin, pour travailler, d'un chameau,
- Le père d'une voiture,
- Le fils, de deux voitures,
- Et le petit-fils aura un besoin urgent pour travailler.......d'un chameau.

Mamie Yoyo

26 novembre 2009

Arpèges

Jeudi soir, salle Pleyel. Devant l'Orchestre de Paris - plus de cent musiciens réunis, un très vieil homme entre en scène à petits pas mesurés, et s'asseoit au piano. Le temps d'un concerto, il est transfiguré : énergie, profondeur, subtilité - la musique emplit l'espace, j'observe ses mains qui volent sur le clavier, caressent les touches, dans le reflet du couvercle noir. Puis il se lève - retrouve son âge et sa fragilité - juste avant qu'il ne franchisse la porte des coulisses, je vois le jeune chef prodige (trente ans à peine) accompagner son aîné d'une délicate main posée sur l'épaule...

Lors du rappel, une oeuvre pour piano solo - et l'émotion des autres musciens, perceptible - la salle retient son souffle, et je mesure ce que doit être pour des gens qui ont consacré leur vie à la musique ce privilège : être parmi ceux qui auront joué avec Aldo Ciccolini.

Old friends

Ceux qui nous connaissent le mieux ?
...j'espère (...) que tu continues à marier ton besoin de construction, de conformité avec celui d'aventure et de transgression... toujours avec cette même poésie un peu fleur bleue qui résiste à tout ! Voilà comment on pourrait le dire : tu es comme un très beau coloriage qui dépasse un peu :-)

Copyright : Géraud

Il n'y a pas longtemps, je déplorais auprès de Marion mon indécrottable sentimentalisme. Réponse (avec sourire indulgent et affectueux) : Bah, c'est aussi ce qui fait ta beauté !

25 novembre 2009

Vocabulaire

Depuis quelques temps est instaurée, le dimanche, la minute des gros mots - soixante secondes qui nous permettent d'apprécier la progression du niveau de vocabulaire de nos enfants grâce à leur fréquentation assidue des établissements scolaires. Bon, c'est un rituel que j'approuve modérément pour ma part, mais qui est plébiscité par les autres membres de la famille, alors... (quoi que... me demande ce que le chat en pense...)

Mais ce mercredi, en contrepartie, Elsa a proposé la minute des beaux mots. Délicieuse initiative, n'est-il pas ?

23 novembre 2009

Ego trip

Ce matin dans le métro, mon téléphone sonne et je réponds à un message d'anniversaire. Saisissant à ma réaction le contexte de l'appel, les Parisiens habituellement si stressés et pressés se mettent à me chanter en choeur Happy Birthday... (Ben voyons, et à esquisser une petite choré genre Fame aussi pendant que tu y es... Info ou intox ? Intox, évidemment. Mais j'avoue que l'idée a fait naître au moins un sourire dans la rame... le mien.)

22 novembre 2009

Parents indignes

Dans un charmant restaurant italien, nous déjeunons à côté d'une famille avec deux enfants - un petit garçon et un bébé, avec laquelle nous échangeons quelques mots. Au moment de partir, Elsa tente : Maman, je suis sûre que eux c'est une VRAIE famille. Ah bon, et qu'est-ce qui te fait dire ça ? Eh bien, me répond-elle d'un air malin, je suis sûre que EUX ils ont la télé.

Au coup d'oeil - bobos parisiens déjeunant avec leurs enfants dans le Marais - un peu comme nous, en d'autres termes ;-) - je me dis que j'ai moi aussi un coup à tenter, et pose la question à la maman : Voilà, ma fille vient de me dire qu'elle pense que vous êtes une vraie famille, parce que vous avez certainement la télé. Franc éclat de rire de la maman, et désappointement d'Elsa : non, ils ne l'ont pas non plus...

21 novembre 2009

Choses lues, choses vues

C'est le nom d'une expo originale dans la grande salle de lecture de l'ancienne Bnf - des dizaines de moniteurs vidéos qui montrent des inconnus (ou non) en train de lire de grands textes de la littérature - de l'Antiquité aux contemporains. Ce lieu de silence bruisse donc de nombreuses voix, et l'on y retrouve le plaisir enfantin de la lecture à voix haute, celui de se faire lire une histoire... Un dispositif atypique dans un lieu rare - qui fermera ensuite à nouveau ses portes avant de renaître dans quelques temps en Bibliothèque de l'Histoire de l'Art.

Au même endroit, les tirages poétiques de Michaël Kenna - des petits formats aux lumières étranges et au grain unique - paysages-haïkus d'où se dégagent mystère et silence... Mes préférés furent ses portraits d'arbres ; voici ce qu'il en dit : J'aime connaître intimement un arbre... Je passe un bon moment à en faire le tour, j'essaie de le connaître. En fait c'est comme si je lui parlais. J'essaie d'être respectueux et surtout j'aime revenir vers lui deux ans, cinq ans plus tard, aussi souvent que possible.

Robes de rêve

Depuis des années, je rêve devant les robes de Zélia. A la faveur d'une visite à la BnF historique, je traverse avec mon Elsa rue de Richelieu : viens, je vais te montrer un endroit magique.

La Zaza tire la langue devant les robes de princesse en vitrine, demande à entrer - matières somptueuses, couleurs chatoyantes, accessoires délicats - c'est vrai que c'est irrésistible. Nous avons alors la chance de faire la connaissance de... Zélia elle-même, petite fée rock'n'roll et survoltée, qui nous raconte d'un trait son nouveau projet - mettre le rêve à portée des petites filles, et pas seulement pour le cortège du mariage de la tante Bidule - mais pour qu'elles soient les princesses qu'elles sont vraiment (comme chacun sait).

Ce qu'elle transmet, c'est son énergie - l'énergie de qui est porté par son désir. Et d'évoquer pêle-mêle les petites mains marocaines qui créent des merveilles et la mafia russe, l'univers du luxe (...ou supposé tel) et les arts martiaux... un éventail déployé, vivant, et non dénué d'humour et de recul - aussi haut en couleur que ses robes. (Commentaire d'Elsa : J'ai pas tout compris, ce qu'elle a dit ? :-)))

Et de proposer à Elsa d'essayer juste pour le plaisir une délicieuse robe bustier imprimée de petits chats - une tout comme celles des grandes, avec une large ceinture de soie et de la dentelle noire... et une petite cape de laine tout droit sortie d'un conte de fée.

Quant à moi, j'ai eu un coup de foudre pour celle que la créatrice a dessinée pour les 20 ans de sa fille - une robe bustier courte (roses de velours noir, soie fuschia, laçage dans le dos) - essayée avec les longues bottes de cuir que je portais ce jour-là, et que j'aurai bien complétée d'un Perfecto...

Au retour de l'expo, en passant devant la boutique, Elsa me demande : Maman, on peut encore aller rêver ? Et c'est décidé : plus tard, elle ne veut plus être acrobate-photographe, mais créatrice de robes de rêve.

19 novembre 2009

La bonne distance

...telle que définie par Lévi-Strauss : ...cet idéal moral des peuples autochtones qui régit les meilleurs voisinages, ni trop près parce que se connaissant trop les jeunes gens se battraient, ni trop loin parce que, ne se connaissant plus, les jeunes gens se battraient tout autant.

Me demande si ça ne vaudrait pas aussi pour les couples ?

16 novembre 2009

Valeurs sûres

La médecine du travail m'a trouvé une tension trop basse, mais déclarée apte tout de même ! Je le sens... j'ai le vertige souvent, trop souvent. Le coeur et le hara qui se rappellent à moi tour à tour - contraction - douleur.

Ai traversé le week-end en conjuguant ce qui m'est le plus cher - la tendresse vigilante des proches, la vie avec les enfants (les nuages sont prêts, quoi que pas encore accrochés, et Elsa progresse au Cluedo !), partager avec eux ce qu'il est convenu d'appeler culture et qui m'est bien plus précieux encore - à travers une exposition sur les légendes arthuriennes à la BnF (livres anciens somptueux, Elsa ébahie : des livres écrits et illustrés à la main ?.. et nouveau film-culte à la maison : Sacré Graal !), et un film, ou plutôt un montage de trois petits films d'animation des années 20, Les contes de l'Horloge magique - atypique et poétique.

14 novembre 2009

Pet Shop Girls

Elsa est inquiète - elle est fâchée avec Joséphine (sa meilleure amie depuis la petite section de maternelle) depuis plusieurs jours pour une sombre histoire de Pet Shop (qui ne leur appartenait d'ailleurs pas). Elsa - avec son grand coeur habituel - a fait plusieurs tentatives auprès de Jo, mais petites et grandes s'en sont mêlées, et la situation semble un peu figée.

Devant son inquiétude, je lui propose d'inviter Jo le lendemain - pour qu'elles puissent à nouveau se parler et jouer ensemble. Elsa, soulagée : "Oh oui Maman, j'espère qu'on va se réconcilier, parce qu'on a déjà vécu beaucoup de vies ensemble !".

13 novembre 2009

Quinzaine

Ai le sommeil et la pensée vagabonds. De la dernière quinzaine, quelques idées pour la Care Box surnagent... Partager deux, non trois plaisirs de lecture - La Ferme africaine, dépassant de loin le déjà inoubliable Out of Africa - le regard de Karen Blixen magnifie encore une Afrique déjà mythique, et son observation des humains est un régal...

"J'aurais aimé savoir si cette insouciance achevée était due à une ignorance totale de la méchanceté du monde, ou à une connaissance approfondie de celle-ci et à sa compréhension. Au fond, qu'il n'existe pas de serpents venimeux ou que l'on soit immunisé contre leur venin après des injections sans cesse plus fortes de leur venin, cela revient au même. Ce vieil homme avait un visage de petit enfant qui n'a pas encore appris à parler, que tout intéresse et que rien ne surprend."

Et puis le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates - roman épistolaire qui se lit d'un trait - ce n'est pas un grand livre, mais c'est un vrai bonheur. Dans la même lignée, le dernier Gavalda - L'échappée belle (qui n'a rêvé de faire l'école buissonnière à la perspective d'un mariage assommant ?), qui m'a beaucoup fait rire et même arraché une larme.

Idem pour Away we go - dernier film de Sam Mendes (Lalie, l'as-tu vu ?) - parfait antidote à la Dolce Vita - même en version remastérisée j'en suis sortie avec la nausée - alors que le Mendes réconcilie avec l'humanité - foutraque, bancale, mais plutôt portée à faire de son mieux - dans l'ensemble.

A part ça ? Les enfants ont une chambre refaite de neuf. Parquet clair et murs blancs, à l'exception d'un mur tapissé de ciel qui sera prochainement redécoré suite à un projet d'atelier "Nuages" à la maison. Une idée d'Elsa, pour une fois approuvée par Léo !

A part ça ? Deux guerriers épuisés ont déposé les armes. Reste à savoir comment transformer la trêve en élan - sans y perdre ce qui a émergé - si douloureusement - de nos singularités... (J'aime beaucoup ce mot - singularité, qui m'évoque irrésistiblement, insularité - et donc les îles - étendues autonomes, battues par les vents et les flots, mais souvent si belles...)

10 novembre 2009

La mamma et la putain

Ce mardi après-midi, dans la banlieue nord : sur la ligne du RER déjà, du béton à perte de vue, une gare sale, ouverte à tous les vents, mal pensée au possible - et tant pis pour les personnes lourdement chargées, les femmes avec des poussettes, ou ceux qui doivent déjà s'y rendre en voiture avant de prendre encore un train pour Paris.

Dans l'espace public, pas une seule femme ; dans le troquet sinistre à la sortie de la gare, je suis la seule - et la seule Blanche. Malaise... Ah si, en voici quelques-unes, tirant leurs chariots dans les allées du marché tout proche. Derrière les femmes voilées, sans silhouette et sans âge, un stand de lingerie pornographique (je ne vois pas d'autre mot ?) digne des plus sordides sex-shops.

Leur attirail, caricatural, me ferait sourire, si mes consultations ne m'avaient mise si souvent en contact avec les drames de ce monde où la femme ne peut être que mère ou putain (ou pire) - mais dans tous les cas, inexistante en tant que sujet.

01 novembre 2009

Faire l'arbre


J'l'ai fait ! Aux Buttes-Chaumont. Et ça fait exactement cet effet-là : les racines s'enfoncent dans la terre, et les branches s'élèvent jusqu'au ciel... La sensation ? Celle qu'on ressent dans les rêves où l'on vole.

La phrase du week-end ? Il vaut mieux être allumé qu'éteint.

31 octobre 2009

Cristallin

Dans le jardin le long des quais d’Austerlitz, en passant sous un pont, une voix étrange et superbe – un chant pénétrant – musique médiévale, probablement un chant religieux – et dans un premier temps, impossible d’identifier la provenance du son. Jusqu’à apercevoir, dans un renfoncement, un étrange petit homme à tête de faune – l’air tout droit sorti du Songe d’une nuit d’été. Probablement haute-contre – il précisera ensuite, falsetti, ce qui désigne l’extraordinaire amplitude de sa tessiture.

Il ne fait pas la manche, il n’arrête pas les passants – il ne répète pas non plus, puisque pas une fois je ne l’entendrai revenir sur un phrasé ou une note. Puisqu’il se veut invisible, je m’installe à mon tour discrètement juste à la sortie du pont, sous le charme. Le son roule, tourne, m’apaise… un bon quart d’heure plus tard, je sors de mon rêve éveillé, comme nettoyée de l’intérieur, et reprends ma promenade.

Au retour il est toujours là, et je vais à sa rencontre… Ce qu’il chantait tout à l’heure ? Après des chants du XIIIème siècle, des chants bien plus anciens encore, chants de guérison dont j’ai en effet ressenti la bienfaisante vibration.

Il est gai, malicieux presque – à la fois extraordinairement cultivé et technique, et joueur. Il ne vit pas de son art, mais accepte de chanter pour d’autres – anniversaires, inaugurations, funérailles – moins c’est classique et plus il s’amuse, raconte un vernissage dans lequel il était lui-même… peint, et chantant en ventriloquie – son amusement devant les invités incapables de trouver la provenance du chant.

Dans son discours, pêle-mêle, la musique, l’ésotérisme, les passerelles entre musique et architecture, la note de tel ou tel ou tel bâtiment ou de tel ou tel être, une réflexion cadeau sur nos auras – mais chut, dit-il, je n’en dis pas plus : la suite sera pour la prochaine rencontre…. – une allusion aux recherches d’Emoto sur les effets du son sur l’eau, le sable, nos cellules, un prénom – polonais – prédestiné : Karol...

Une carte de visite ? Il n’en a pas. La prochaine rencontre ? Quand elle se fera. Quand les conditions météo le permettent, il se produit parfois le vendredi soir dans la Cour Carrée du Louvre, sur un répertoire plus baroque – il y a ses aficionados paraît-il – je le crois volontiers…

30 octobre 2009

Ai retrouvé mes 17 ans

...dans la voix de Sinead O'Connor ;-)

26 octobre 2009

All that you have

Oh my mama told me
Cause she say she learned the hard way
Say she wanna spare the children
She say don’t give or sell your soul away
Cause all that you have is your soul (...)

I was a pretty young girl once
I had dreams I had high hopes
I married a man he stole my heart away
He gave his love but what a high price I paid
And all that you have is your soul

Why was I such a young fool
Thought I’d make history
Making babies was the best I could do
Thought I’d made something that could be mine forever
Found out the hard way one can't possess another
And all that you have is your soul (...)

Here I am waiting for a better day
A second chance
A little luck to come my way
A hope to dream a hope that I can sleep again
And wake in the world with a clear conscience
And clean hands
Cause all that you have is your soul

Tracy Chapman

22 octobre 2009

Petit grand sage

- Dis Maman, tu crois que je vais avoir les cadeaux que je veux pour mon anniversaire ?
- Je ne sais pas, je ne sais pas ce que tu aimerais comme cadeaux ?
- Bah, moi non plus...
- Mais alors, comment tu vas savoir si ce sont ceux que tu voulais ?
- Ben comme ça, ce sera ceux-là !

19 octobre 2009

Grand-mère l'a dit

Delphine se balade, Titouan vient de s'endormir, Antonin veut une histoire, la première qui me tombe sous la main : "Anatole en est certain, les grands aussi ont des doudous. Mais ils ne veulent pas le dire, c'est tout."

Changez tout

Je veux aller où l'air est plus doux,
Où la colombe vole en-dessous,
Où le printemps entre un jour comme un fou,
Vous saisit au revers,
Au détour d'un chemin vert
Et vous dit : Ca va pas comme ça.

Changez tout, changez tout.
Vot'monde ne tient pas debout.
Changez tout, changez tout, changez tout.

Je veux aller dans l'après-midi
D'un jour où rien n'est interdit,
Où le bonheur, sans faire de comédie,
Vous salue sans manières
Et vous parle à cœur ouvert
Et vous dit Qu'est-c'que t'as bien fait
D'changer tout, changer tout,
Pour une vie qui vaille le coup.
Changez tout, changez tout, changez tout.

Michel Jonasz

Neruda

Il meurt lentement
Celui qui ne voyage pas,
Celui qui ne lit pas,
Celui qui n’écoute pas de musique,
Celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.

Il meurt lentement
Celui qui détruit son amour-propre,
Celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
Celui qui devient esclave de l'habitude
Refaisant tous les jours les mêmes chemins,
Celui qui ne change jamais de repères,
Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu.

Il meurt lentement
Celui qui évite la passion et son tourbillon d'émotions
Celles qui redonnent la lumière dans les yeux
Et réparent les coeurs blessés

Il meurt lentement
Celui qui ne change pas de cap
Lorsqu'il est malheureux au travail ou en amour,
Celui qui ne prend pas de risques
Pour réaliser ses rêves,
Celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
N'a fui les conseils sensés.

Vis maintenant !
Risque-toi aujourd'hui !
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d'être heureux !

Pablo Neruda

18 octobre 2009

Attention fragile

Quand Léo est rentré de chez ses grands-parents ce soir, il a dit, la maison paraît vide. Ce que j'ai d'abord pris au pied de la lettre - j'ai profité du week-end pour ranger toutes les pièces. Avant de saisir que peut-être, il fallait l'entendre d'une autre façon...

Avons fait des crêpes, préparé tous les trois des petites décos pour ses 10 ans vendredi, relu ce soir le délicieux Livre des grands contraires philosophiques, pages raison et passion, liberté et nécessité. La vie est presque comme d'habitude, sauf qu'elle n'est pas, comme d'habitude...

Mais ces moments d'échange autour d'un livre au calme sur leur lit le soir restent un instant privilégié pour leurs questions de tous ordres (et Dieu sait qu'il y en a en ce moment), et un grand, grand bonheur.

PS

...au post Colères. Ce gamin que j'avais fait mettre à l'abri (avec un dossier accablant monté avec l'infirmière et l'assistante sociale) - a été rendu par le service concerné au père, qui a montré patte blanche, fait amende honorable, demandé de l'aide, mea culpa, promesse de suivi familial, etc. Bilan de l'opération ? Depuis, il a disparu. Le collège n'a pas de nouvelles, l'association qui était supposée le suivre non plus. Il peut être au pays, à l'hôpital, séquestré chez lui - tout est possible. Certes, le juge des enfants est maintenant sur le coup. Mais s'il est en Algérie... PUTAIN MAIS COMMENT C'EST POSSIBLE QU'ILS L'AIENT LAISSE PARTIR ??? Ce gamin qui m'avait dit, en observant le ventre arrondi de notre assistante sociale, "Ce bébé, j'espère qu'il n'aura pas la même vie que moi..."

16 octobre 2009

Choc des cultures

Il a treize ans, sweat à capuche, acné de rigueur et grosses baskets. Son horizon culturel ? Le rap, les magazines de foot et, probablement, les pornos sur internet, même s'il ne s'en vante pas. Il trouve les profs trop nazes, et affirme qu'ils n'enseignent que ce qu'ils aiment.

A l'entendre énumérer (non sans humour d'ailleurs) ce qu'il travaille en cinquième, je me le demande ; mais surtout, je mesure l'ampleur du décalage et le choc des cultures : sa prof de français se propose de lui faire étudier La farce de maître Pathelin, en musique il fait de la... flûte à bec, le prof d'anglais se contente de repasser les vieilles bandes magnétiques que son grand frère a connues dix ans avant lui - et tout le reste est à l'avenant. Je ne dis pas que j'approuve son désinvestissement scolaire ; mais je peux le comprendre.

De toute façon, il s'en fout - livré à lui-même, il ne se couche pas avant deux heures du matin, et donc, en classe - il dort...

15 octobre 2009

My Favourite Things

Suite à ma recherche pour le post "So cute", j'ai aussi trouvé ce qui suit (so Care Box !) :

Raindrops on roses and whiskers on kittens
Bright copper kettles and warm woolen mittens
Brown paper packages tied up with strings
These are a few of my favorite things

Cream colored ponies and crisp apple struedels
Doorbells and sleigh bells and schnitzel with noodles
Wild geese that fly with the moon on their wings
These are a few of my favorite things

Girls in white dresses with blue satin sashes
Snowflakes that stay on my nose and eyelashes
Silver white winters that melt into springs
These are a few of my favorite things

When the dog bites
When the bee stings
When I'm feeling sad
I simply remember my favorite things
And then I don't feel so bad

12 octobre 2009

Premiers recours

La Care Box s'agite, la Lu se calme. (J'avais écrit, se clame... c'est une idée oui - me dire, m'affirmer.) J'avais envie d'un billet-tribut à ce qui est recours depuis toujours - j'ai parlé des livres il y a peu, mais, également transmise par ma maman, une gratitude pour les créateurs de tous ordres, qui inspirent, éclairent, nourrissent.

Pour le beau portrait de femme de Non ma fille, tu n'iras pas danser. Pour la loufoquerie intacte du Quatuor, ex-Violons Dingues. Pour la radicalité du Prophète. Pour la mélancolie poétique, la drôlerie cruelle de Mary and Max - touchée au coeur par cette déclaration d'amour à la fragilité humaine, et au lien. Pour la voix de Maurane au service des textes de Nougaro - autre magnifique histoire d'amitié, et de filiation artistique.

Pour le bonheur de transmettre à mon tour - ce week-end, les enfants ont découvert l'euphorisant Chantons sous la pluie - en VO, ce qui n'était pas un choix mais la magie de la danse et des couleurs a emporté leur adhésion. Et su apprécier, pour le plus grand bonheur de leur maman, un spectacle sur Prévert d'abord pas si facile, une scénographie originale dans laquelle le public se déplace au coeur d'un labyrinthe vaguement inquiétant mais aux belles trouvailles lumineuses (théâtre d'ombres, praxinoscope, jeux de miroirs).

11 octobre 2009

Mettre à la cape

Lorsque la tempête est telle qu'il n'est plus envisageable, à ce moment-là, de choisir et encore moins de maintenir un cap, il reste la possibilité de mettre à la cape : réduire la voilure au maximum, mettre grand-voile et foc à contre, de façon à ce que le bateau ne gîte plus, mais reste au contraire aussi stable que possible. Afin déjà de ne pas sombrer, puis de garder la liberté de mouvement nécessaire - la dérive induite crée au vent un remous protecteur contre les vagues déferlantes, dit Wikipedia... Enfin - rester à la barre.

08 octobre 2009

Tilt !

Les enfants qui rejettent avec force la vie de leurs parents ont peur de vivre ce que ces derniers ont vécu. De le revivre, parce qu’ils l’ont déjà vécu (…). La peur de revivre ce que le père et la mère ont vécu est viscérale, elle n’obéit ni à la logique ni à la raison. Retrouver confiance dans une relation unique demande à retrouver en soi une qualité d’union du père et de la mère qui n’a jamais existé. A réconcilier le père et la mère (…)

Comme pour ceux qui ont souffert d’une absence, l’autre ne peut être qu’absent. « Quand j’ai besoin de lui, il n’est jamais là. Mon père non plus n’était jamais là. » Il est des besoins dont la réponse se fait attendre depuis si longtemps qu’ils ne peuvent plus se dire, même se penser. L’autre a été et continue à être absent, dans sa présence, dans son écoute, dans son attention à l’autre (…)

Catherine Bensaïd, Jean-Yves Leloup, Qui aime quand je t’aime ?

So cute

Rentrer de concert et trouver la baby-sitter scotchée devant La mélodie du Bonheur (film-culte à la maison), baby-sitter qui demande à rester encore un peu, "parce que c'est sa séquence préférée" (celle dans laquelle les soeurs s'interrogent sur ce qu'il convient de faire de l'ingouvernable Maria : Oh, how do you solve a problem like Maria? How do you hold a moonbeam in your hand?), ça n'est pas adorable ça?

07 octobre 2009

Les idées floues

J’aimais mieux avant
Quand pour mes beaux yeux
Tu perdais tout ton temps
Quand tout simplement
Je t’allais comme un gant
A l’étroit à présent
Dans ton regard mon ange
Quand au fond je sens
Qu’si t’avais du cran
Tu t’en irais vlan
De larmes de fond en boniments
Comment peux-tu ficher le camp
On valait quand même autre chose

(Refrain 1) Quel fichu sentiment
Ces idées floues
On méritait mieux quand même
Je sais tu t’en fous
C’est un brouillon
Des trémolos qui valent au mieux
Quelques clous

J’aimais bien avant
M’allonger sur tes ailes
Pour passer le temps
C’était plus facile
C’était différent
Non pas de solo maintenant
Tâchons encore d’être élégants
On valait quand même autre chose

(Refrain 2) Ces idées floues
Y a comme un serment qui gêne
Je sais tu t’en fous
C’est un soupir un frisson qui ne vaut pas
Ces trois francs six sous

T’en vas pas maintenant
Raccrocher les gants
De dérapage en boniments
Tâchons de redresser avant
Que ça n’ressemble plus à grand-chose…

Enzo Enzo

Ca vaut d'être écouté, c'est

06 octobre 2009

Mots du mois

Un câlin entre adultes désorientés dans la cuisine. Léo se glisse derrière moi : "Moi, je me mets dans la chaîne calinentaire", rigole-t-il !

Elsa cherche son pantalon : "- Où étais-tu quand tu l'as enlevé hier ? - Attends, je retourne dans le passé en arrière... Bingo !"

Papi va étendre la dernière machine de linge pendant que Elsa essaie de "grimper" sur le gros tracteur vert qui se trouve sur la terrasse. Papi appelle Elsa : "Elsa, veux-tu me donner un coup de main" ? Elsa lui répond : "Non, merci, je me donne déjà un coup de main pour monter sur le tracteur" !!!

05 octobre 2009

Colères

...contre les médecins qui s'arrogent le droit de choisir la contraception de leurs patientes, et les histoires tragiques qui en découlent : 20 ans, une IVG tardive, une grossesse extra-utérine, une IMG, un bébé de 7 mois, et une nouvelle grossesse, non désirée... Elle avait réclamé un stérilet pourtant, bien consciente que la pilule n'était pas adaptée à son mode de vie (et à ses démêlés internes avec la maternité, mais ça, c'est une autre histoire...). Mais Mademoiselle, vous êtes trop jeune pour le stérilet, et puis, il y a des risques d'infection (ce qui est médicalement inexact), la pilule, c'est très bien...

...contre le médecin qui accueille comme un chien dans un jeu de quilles une jeune femme enceinte de trois mois, sans papiers, qui vient se faire prescrire les premiers examens, et s'en débarrasse en l'adressant sans même un coup de fil préalable vers... une structure privée qui ne la prendra pas, puisqu'elle est sans papiers, et que les femmes qui veulent accoucher chez eux doivent s'incrire dès le retard de règles...

...contre la loi française, qui ne permet pas de mettre immédiatement à l'abri un mineur qui vient déclarer qu'il est gravement maltraité depuis des années, détails sordides à l'appui - du genre de ceux qu'on n'invente pas - s'il ne porte pas de marques de coups précisément ce jour-là...

...contre le médecin scolaire du collège précédent dudit mineur, qui lui avait constaté, mais s'est contenté de convoquer le père (que pensez-vous qu'il arriva ?).

Des colères, oui, et de menues joies aussi, quand il est possible d'enrayer la machine, de rattraper le coup, de proposer un autre accueil - quand la personne le permet encore...

27 septembre 2009

Au coeur

Dans les turbulences du moment, ce qui est inscrit dans les lignes de Winckler (voir post précédent) est un fil rouge. L’espace où je me sens être, où je me sens être ce que je suis, une petite grande dame, grande dame en devenir, j’espère. Oh bien sûr pas toujours, et avec une grande humilité, et beaucoup d’incertitudes. Mais de rencontre en rencontre, c’est une constante : c’est la place où je souhaite être, celle où je peux être ce que je suis de meilleur.

Dans les consultations, dans l’espace d’écoute en collège aussi. Ce vendredi, deux enfants encore, trop tôt adultes... Un qui aura su mettre des mots sur sa réaction violente face à un éducateur de l’établissement, reparti apaisé (si on avait exigé de voir ma mère sur-le-champ, alors qu'elle est alitée depuis plusieurs semaines et encore en attente d'un diagnostic - comment aurais-je réagi ?).

Un autre, première entrevue, déjà catalogué futur irrécupérable, qui a pu énoncer son besoin d’être regardé autrement, son souhait de faire de sa vie autre chose que son frère tout juste majeur, plus ou moins squatteur, plus ou moins dealer, déjà abonné aux gardes à vue, maintenant à l’âge d’une véritable incarcération. Conscient de tout ce qui l’entraîne sur ce chemin, mais pas encore désespéré – peut-être encore en capacité de reprendre la barre… Un gamin sensible, pas bête, qui peut peut-être encore ne pas devenir Un prophète de notre temps...

Me suis fait remonter les bretelles, les jours passés : ce que tu es vraiment est là – cesse de te battre pour tes amours d’enfance, pour tes peines d’enfance – quand tu es dans cet espace c’est là que tu donnes ta pleine mesure…

Et aussi, quand je larmoyais sur les dites peines d’enfance (et ma terreur de les voir se rejouer), sur le mode, s’il n’y avait pas eu tout ça j’en serais pas là, une affectueuse engueulade : et ALORS ? Tu crois vraiment que tu as à te plaindre, de là où tu en es ? De la personne que tu es devenue, aussi à travers tout cela ? Ouais. OK.

26 septembre 2009

Livres-ressources

Comme toujours – les livres comme compagnons de route – livres qui réchauffent, accompagnent, prennent par la main…

La mariée mise à nu, Nikki Gemmel. En poche, ce qui ne gâte rien ! Un journal de femme, 35 ans, mariée, avec encore tant de choses à découvrir de sa féminité, de sa sexualité… Deux années du journal d’une femme qui se découvre, se révèle, s’invente, trébuche et se relève. Un bouquin bouleversant, drôle, cru, érotique, dérangeant – un livre qui dit souvent tout haut ce que nous pensons tout bas, mais ne dirions jamais au grand jamais à haute voix. Un livre à offrir à ses amies, à ses sœurs, à toutes les autres femmes. Et aux hommes aussi, pour qu’ils apprennent, pour qu’ils comprennent…

Et Le chœur des femmes, de Martin Winckler. Bien sûr, j’y suis comme chez moi : la contraception, l’IVG, les relations amoureuses, ces consultations à mains nues et à cœur ouvert, où l’on reçoit si souvent autant que l’on donne – c’est mon quotidien, mon (extra)ordinaire professionnel. Mais au-delà de cela, c’est aussi un livre à mettre entre toutes les mains – celles des engagés des Plannings Familiaux et des services d’obstétrique, celle de tous les internes en médecine avant qu’il ne soit trop tard, celles des femmes pour qu’elles puissent s’y reposer, celles des hommes pour qu’ils sachent – celles des thérapeutes et futurs thérapeutes aussi… Quelques perles :

Quand on pose des questions, on n’obtient que des réponses.

Elles savent toujours de quoi elles souffrent.

Le soignant, c’est celui à qui le patient prend la main.

Tu ne sauveras peut-être jamais personne. Mais tu peux soulager et soigner presque tout le monde. Choisis.

Tout le monde ment. Les patients mentent pour se protéger. Les médecins mentent pour garder le pouvoir.

Qui soignes-tu en cet instant ? Eux, ou toi ?

Le docteur est pressé. Le soignant est patient.

Partage ce que tu sais. Elles te le rendront au centuple.

Oublie le secret, souviens-toi du chagrin.

Ce qu’une femme ressent est plus important que ce que tu sais. Et ce que tu crois compte beaucoup moins que ce qu’elle ne dit pas.

23 septembre 2009

Questions

Décidément cette Care Box, qui se voulait élégante et légère, qui privilégiait la pudeur, est quelque peu à la dérive - comme la plume qui l'encre (l'ancre ?). Si elle devient un joli moyen de dire - sans grandes conversations pour le moment douloureuses, vacillantes - après tout pourquoi pas...

C'est le mot du moment - pourquoi pas. Quand l'éventail des possibles est à ce point déployé, il y a une certaine légèreté à laisser aller, ne rien exclure. Et une redoutable exigence, à maintenir ouvert, garder la possibilité de se laisser surprendre.

Que dire ?

Merci... pour les messages on ou off, l'amitié vigilante. Pour les gestes anonymes aussi - un cafetier qui, désemparé par mes larmes sur le trottoir et à court de mots, est venu me tendre un verre d'eau, une préparatrice en pharmacie qui, à son conseil sur un contour des yeux, a ajouté spontanément, "Moi, vous savez, mon remède c'est la crème glacée... n'importe quel parfum, mais j'aime bien pistache."

Que dire encore ?

Je ne sais pas. S'il faut se battre ou renoncer. S'il faut laisser couler - dans le sens d'une acceptation, ou dans celui d'une philosophie : cela aussi passera, la patience suffit. Ce qui est juste. Si la vie propose un changement - ni de quel changement il s'agit. Ce qui est possible. Ce qui est souhaitable. Pris dans la déferlante, comment savoir ce qui appartient à la peur et ce qui appartient à l'amour, ce qui appartient à la tête, ce qui appartient au corps et ce qui appartient au coeur ?

22 septembre 2009

Pleure pas

Pleure pas
L'amour s'en va
Mais tu le savais déjà
C'est mieux d'être seule
Que de se mentir à deux
Quand tout se désagrège,
Quand l'amour se défait,
Quand l'habitude est un piège
Où l'on s'est enfermé
Laisse aller ma chérie,
Laisse aller, viens
On ira Rue de Vam chercher pour toi
Ces boucles d'oreilles en cristal, comme tu aimais autrefois.
J'ai vu ce matin qu'il est sorti chez Moussia
Ce livre d'Eluard que tu attendais, je crois.
Pleure plus, c'est bien d'être venues
Dans ce parc Montsouris
Où tu jouais, lorsque tu étais enfant.
C'est fou comme Paris est séduisant, aujourd'hui
Viens, asseyons-nous près du kiosque à roudoudou
Tu sais, quand le désir
N'est plus le désir,
Quand, dans un regard,
On ne se reconnaît plus,
Si tu ne tremblais plus
Quand tu l'entendais venir,
Si tu ne savais plus
Le rejoindre partout, n'importe où,
Laisse aller ma chérie, laisse aller
Allez viens, ma petite fille, viens
Allons rue de Vam te chercher ces boucles en cristal
On rentrera par la rue du petit lézard gris.
Regarde comme Paris est superbe aujourd'hui
Allez, pleure plus, ma chérie
Pleure plus, mon enfant
Pleure plus, pleure plus, ma chérie...

Barbara

13 septembre 2009

Lunambule

Sur le fil, entre l’angoisse qui s’infiltre, s’agrippe (mais n’est pas de l’amour, mais une marée noire, qui englue et noie, moi, toi, et le lien, et le temps) - et – les élans d’amour vrai, qui se heurte à la crainte d’embarrasser, à la peur de n’être pas reçu, s’élance quand même, se réjouit quand il est accueilli, partagé, s’étonne de pouvoir (parfois !) rester tranquille quand il ne peut pas l’être (et c’est un bel apprentissage).

Sur le fil, entre les moments de déchirure, de fermeture, d’incompréhension, de découragement, de dés-espoir, et des instants de grâce – une qualité de relation, d’intimité, d’intelligence réciproque, de rencontre auparavant jamais touchée. Il y a du bonheur là-dedans ! Un bonheur inédit, vivant, joyeux, aux possibilités créatives infinies – et que je n’échangerais certes pas pour le statu quo d’il y a quelques années… ah ça non ! Un bonheur où la femme et l’homme que nous sommes peuvent enfin se reconnaître, se re-connaître… J’aime l’homme que tu es, que tu es devenu, que tu deviens – ou que tu as toujours été mais qui aujourd’hui apparaît, s’incarne, rayonne. Et il en est de même pour moi.

Sur le fil, entre des blessures d’enfance, des blessures de femme qui s’entremêlent – et – une légèreté qui touche parfois à l’insouciance – pourquoi me soucier de ce sur quoi je n’ai pas prise (mais jusqu’où, ai-je cependant la possibilité et le devoir d’agir ?), une gravité dansante, vivante : le cœur serré mais ouvert

Sur le fil des questions de tout lien inscrit, construit dans une durée : faut-il tolérer ou bien affirmer ? faut-il dire la vérité ou bien se taire pour épargner, pour protéger ? faut-il laisser échapper ou persévérer ? ces autres rencontres à laquelle la vie nous amène, faut-il savoir y renoncer (et quel serait le moment juste alors) ou simplement les accueillir – puisqu’elles sont ce qui est, à ce jour (« J’honore chaque lien d’amour… », disait Nadia) - même si c’est difficile – et au risque de s’y perdre (dans toute l’ambiguïté du terme) ?

Sur le fil, entre l’envie par moments de reprendre la main de la seule manière qui serait – briser avant de voir, peut-être, (se) briser – et la confiance – quels que soient le temps, la forme, notre lien est unique, est premier ; ce n’est pas l’amour qui est mis à l’épreuve, mais la patience du cœur à accompagner une évolution, un chemin de transformation que j’ai parcouru moi-même, que je respecte fondamentalement chez toi

Sur le fil, mais dans la main d’une vie qui donne sans compter : dans cette traversée, et quelle qu’en soit l’issue, je ne suis pas seule. L’amour, l’amitié, le soin attentif veillent, là où je les attendais, et aussi là où je ne les attendais pas… et je sais pouvoir compter sur mes propres forces.

Sur la piste d’un secret qui délivre – que je devine mais auquel je ne me sens pas encore la force d’oser le OUI : ce oui inconditionnel qui embrasserait d’un même geste la possibilité d’une séparation et celle d’un nouveau départ, hors de l’exigence d’un quelconque délai. Un oui qui se libérerait de la peur – cette peur qui retient les possibles, enraye le mouvement de la vie, marchande, corrompt même ce que je désire le plus profondément… Un oui de confiance : oui à l’espace des possibles ouverts par une éventuelle séparation, oui à la liberté de nous choisir à nouveau, dans une nouvelle profondeur et avec toute la créativité et l’amour dont nous sommes capables…

A ce jour – je sens combien pour moi ce oui reste conditionnel, effrayé, douloureux. Un oui qui aurait encore drôlement une tête de non ! Mais je suis sur le chemin.